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Le moi s'identifie-t-il à la conscience?

Publié le 09/07/2005

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conscience

La conscience de soi permet à l'homme de se saisir lui-même. Grâce à elle, nous savons qui nous sommes (colérique, perfectionniste, etc...) La conscience nous permet donc d'acquérir une IDENTITE. Toujours, grâce à elle, nous sommes uniques. De plus, la conscience, malgré tous les changements qui me affectent, fait que moi toujours le même être, elle me dôte une identité personnelle. Je n'étais pas le même à 10 ans qu'aujourd'hui, pourtant c'est toujours moi que je reconnais sur cette vieille photographie.

Demander si le moi s'identifie à la conscience, c'est poser le problème de l'existence d'un inconscient psychique, affirmée par FREUD et la psychanalyse. On étudiera donc de manière critique les raisons permettant d'admettre l'existence d'un tel inconscient.

conscience

« -Husserl : cependant, l'identité du moi n'apparaît que comme l'horizon del'expérience perceptive.

Je ne perçois pas que le « moi », mais toujours le moipercevant ceci ou cela.

Car la conscience est une structure essentiellementrelationnelle : elle permet l'accès à l'extérieur en tant qu'extérieur, par lastructure de l'intention (la conscience est toujours conscience de quelquechose) ( Méditations cartésiennes encore).

Il semble y avoir identification du moi et de la conscience, en tant que processus, mais non identitépermanente de fait. On trouve cette citation dans la seconde partie des « Méditations cartésiennes » (1929).

Husserl (1859-1938) est le fondateur de la phénoménologie et le précurseur de ce que l'on nomme l'existentialisme. Le mot d'ordre de la phénoménologie est le retour aux choses mêmes.

Il s'agitde se battre contre une conception positiviste de la science et contre lesfaux savoirs, pour s'interroger à nouveaux frais sur la façon dot les chosesnous apparaissent. Notre citation apparaît dans les « Méditations métaphysiques ».

Le titre dit assez que Husserl entend se réapproprier le projet cartésien de fonder les sciences.

Mais il tente aussi, dans ce qu'il nomme « les temps de détresse », de fonder une véritable science de l'esprit, en se battant à la fois contre le« psychologisme » et contre le modèle des sciences objectives de la nature. « Partout à notre époque se manifeste le besoin pressant d'une compréhension de l'esprit […] Ma conviction est que la phénoménologie a fait la première fois de l'esprit en tant qu'esprit le champ d'une expérienceet d'une science systématique, et opéré par-là le retournement total de la tâche de la connaissance. » On retrouve donc, au départ de notre texte, la même exigence de rigueur, de radicalité que chezDescartes .

Husserl aussi pratique une sorte de doute qui consiste à suspendre notre croyance naïve et naturelle au monde et à son existence.

Lui aussi découvre comme première certitude le « Je pense ». Mais Descartes était pressé de fonder la science de son temps, et s'il découvrait le dualisme, il faisait de la conscience une chose qui pense.

Descartes établissait une sorte de parallèle entre la « chose étendue », le corps, et la « chose qui pense », la conscience. Husserl reste attentif à une propriété remarquable de la conscience : « Toute conscience est conscience de quelque chose ». Chaque fois que je pense, je pense bien à quelque chose.

Cela veut dire que le « Je », la conscience vise toujours autre chose qu'elle-même.

La conscience, si l'on veut, n'est jamais enfermée en elle-même, elle est toujours lemouvement de se dépasser vers autre chose, vers un objet.

Que la conscience soit toujours en mouvement versautre chose, cela signifie que toute activité psychique est toujours dirigée vers autre chose qu'elle-même.

On nepeut plus, comme tendait à le faire Descartes , assimiler la conscience à une chose ou à une intériorité. Précisément, ce qui différencie la conscience de toutes les choses, de tous les objets –qui sont ce qu'ils sont- c'est son caractère dynamique, qui fait qu'elle est toujours rapport à autre chose qu'elle-même, dépassement,mouvement, vers un autre.

La pensée porte toujours un rapport au monde.

Etre conscient, c'est d'abord êtreprésent au monde. Les existentialistes (surtout Sartre ) seront particulièrement attentifs à ce que Husserl nomme « intentionnalité », et qui désigne ce caractère de la conscience d'être toujours conscience de .

Voici comment Sartre commente cette formule : « Connaître, c'est s'éclater vers », s'arracher à la moite intimité gastrique pour filer là-bas, par delà soi , vers ce qui n'est pas soi, là-bas près de l'arbre, et cependant hors de lui .» La pensée est décrite ici en terme de mouvement, de dynamique, et non plus de « moite intimité ». Non seulement il n'y a pas de commune mesure entre les propriétés de la matière et celles de la pensée, mais il fautajouter que les choses et la conscience n'ont pas la même manière d'être.

L'existence propre de la conscience estcette capacité de se transcender, de se projeter vers autre chose, de porter un rapport au monde auquel, par-làmême, elle est présente. Husserl tire deux autres conséquences de ce caractère majeur de la conscience.

Si je perçois un cube, je déclare « Je vois un cube ».

Or, en toute rigueur, je ne peux pas voir les six faces du cube à la fois.

Cela signifie que ma conscience ne s'en tient jamais à ce qui lui est donné ici et maintenant.

Je vois deux faces du cube, mais j'anticipesur celles que je vais voir, ou je me remémore celles que j'ai vues.

Autrement dit, une autre caractéristique de laconscience est d'établir des synthèses, de relier ce qui est perçu ici et maintenant avec ce qui l'a été ou ce qui lesera.

Ce qui amène à dire que la conscience est temporelle, effectue ses synthèses dans le temps. Autrement dit, la citation signifie d'abord que la conscience est toujours le mouvement de se dépasser vers autre. »

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