Le pouvoir politique a-t-il pour fonction d'assurer l'ordre ?
Publié le 28/02/2004
                             
                        
Extrait du document
- I) Le pouvoir politique a pour fonction d'assurer l'ordre public.
- II) Le pouvoir politique n'a pas pour seule fonction d'assurer l'ordre.
«
                                                                                                                            Le passage de l'état de nature à la société se présente comme le remplacement d'une crainte par une autre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dansl'état de nature, l'homme craint son semblable qui peut à chaque instant le tuer ou le déposséder.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans la vie ensociété, l'individu craint un pouvoir fort qui garantit sa sécurité mais qui lui demande une obéissance quasi absolue.
Pour que ce passage de l'état de nature à la société puisse avoir lieu, il est donc nécessaire que soit mis fin à « 	la	guerre de chacun contre chacun	 » par un contrat « 	de chacun avec chacun	 ».	
 
            Dans le système de 	Hobbes	, comme cela se trouve chez certains prédécesseurs de 	Hobbes	 ou comme	chez 	Rousseau	, un contrat liant gouvernant et gouvernés.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le contrat 	Hobbes	ien est un contrat qui ne lie que les	gouvernés entre eux.
                                                            
                                                                                
                                                                    Chacun de ceux-ci dit à l'autre en substance : j'accepte de ne pas attenter à ta vie et, enéchange, tu t'engages à faire de même.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pour garantir cet accord, nous acceptons d'obéir à une autorité dont lafonction sera d'imposer le respect des termes du contrat.
La seule  limite de  cette autorité,  et en même  temps  de cette  obéissance,  va découler de  la « 	fin »  de cette	convention, c'est-à-dire de son objectif.
                                                            
                                                                                
                                                                    Chacun abandonne l'essentiel de sa liberté au profit de sa sécurité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Chacunréfrène sa volonté de puissance (Freud dirait ses pulsions agressives) pour ne pas être tué ou blessé par autrui.
                                                            
                                                                                
                                                                    Enconséquence pour 	Hobbes	, si le pouvoir souverain veut attenter à ma vie (ou me blesser, m'emprisonner et autres	actions qui peuvent entraîner la mort), je me trouve en état de légitime défense et j'ai le droit de résister.
                                                            
                                                                                
                                                                    Certainesnuances sont apportées à ce droit de résistance ; ainsi, s'il y a promesse de pardon, je dois m'incliner.
                                                            
                                                                                
                                                                    De plus, sesmodalités de mise en oeuvre pourraient être mieux précisées.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais l'essentiel est qu'il demeure un droit de résistancese rattachant à l'idée que l'organisation sociale a pour but de protéger le corps de l'homme et qu'elle perd son senssi, portant atteinte à ce corps, elle recrée la situation de l'état de nature qu'elle avait pour mission de supprimer.L'individu concerné pourra alors protéger sa vie de la même manière qu'il l'aurait fait à l'état de nature.
Nous ne sommes pas dans un système totalitaire qui exige l'anéantissement de l'individu au profit de la collectivité.L'organisation sociale a pour but de protéger l'individu.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le pouvoir qui fait régner l'ordre est quasi absolu à seule find'éviter  la guerre  civile qui n'est,  en fait,  qu'un retour  à l'état de  nature.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais quasi  absolu seulement, car  cepouvoir souverain  est limité  par un principe  de cohérence  qui veut  qu'il ne fasse  pas ce qu'il  a pour  fonctiond'empêcher.
On voit donc apparaître ici, conjointement au souhait d'un pouvoir concentré et fort, l'idée de droits inaliénables del'être humain, la nécessité d'un respect de l'individu dans son corps, éléments qui peuvent être perçus comme lesprémisses des droits de l'homme.
            Le meilleur résumé de la façon dont s'établit le contrat est à chercher dans « 	Léviathan	 », l'oeuvre	majeure du  philosophe.
                                                            
                                                                        
                                                                    Au chapitre 17,  celui-ci écrit : « 	La seule façon d'ériger un tel  pouvoir commun, apte à	défendre les gens de l'attaque des étrangers, et des torts qu'ils pourraient se faire les uns aux autres, et ainsi à lesprotéger de telle sorte que  par leur industrie  et par les productions  de la terre, ils  puissent se nourrir  et vivresatisfaits, c'est de confier tout leur pouvoir et toute leur force à un seul homme, ou à une assemblée, qui puisseréduire toutes leurs volontés, par la règle de la majorité, en une seule volonté.
                                                            
                                                                                
                                                                    	»	
Cela revient à dire : désigner un homme, ou une assemblée, pour assumer leur personnalité ; et que chacun s'avoueet se reconnaisse comme l'auteur de tout ce qu'aura fait ou fait faire, quant aux choses qui concernent la paix et lasécurité commune, celui qui a ainsi assumé leur personnalité, que chacun, par conséquent, soumette sa vol et sonjugement à la volonté et au jugement de cet homme ou de cette assemblée.	
Cela va plus loin que le consensus ou concorde : il s'agit d'une unité réelle de tous en une seule et même	personne,  unité réalisée  par une convention  de chacun avec chacun passée  de telle sorte  que c'est comme sichacun disait à chacun : « 	J'autorise cet homme ou cette assemblée, et je lui abandonne le droit de me gouverner	moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit et que tu autorises toutes se actions de la mêmemanière.	 »
Cela fait la multitude ainsi unie en une seule personne est appelée une 	RÉPUBLIQUE	, en latin 	CIVITAS	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Telle est	la génération de ce grand 	LÉVIATHAN	, ou plutôt, pour en parler avec plus de révérence, de ce « 	dieu mortel, auquel	nous devons, sous le Dieu immortel, notre paix et notre protection.	 »	
Pour 	Hobbes	, le  propre  de cette  souveraineté  est qu'elle  est indivisible.
                                                            
                                                                                
                                                                     Sur ce point,  il s'oppose  aux	tendances,  défendues à son  époque,  qui aboutiront  à cette  distribution  des pouvoirs  mise en oeuvre  dans laconstitution anglaise et dont 	Montesquieu	 s'inspirera.	
Hobbes	 refuse que le parlement détienne une partie de la souveraineté.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce parlement est seulement auprès	du roi pour un rôle de conseil.
                                                            
                                                                                
                                                                    Lui allouer ne serait-ce qu'une parcelle de pouvoir reviendrait à introduire le germe dela guerre civile dans l'Etat.	
Il importe avant tout que la souveraineté ne soit pas divisée, car les troubles commencent quand le citoyen	« voit double	 ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Le guerre civile naît lorsque les gouvernés ne savent pas à qui obéir.	
Les préférences de 	Hobbes	 vont à la monarchie absolue (la souveraineté dans la main d'un seul), mais elles.
                                                                                                                    »
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