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Le problème du mal.

Publié le 16/09/2014

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A.Le mal éprouvé. — C'est l'épreuve de la douleur physique qui cons­titue notre première rencontre avec le mal; car toute souffrance dans notre chair revêt ce caractère d'hostilité qu'il faut subir et qui heurte notre désir légitime d'épanouissement. Mais le mal physique ne constitue qu'un premier-obstacle où vient buter notre sensibilité. Avec l'ilge de raison, nous prenons conscience du fonctionnement de notre intelligence et de sa fragilité; un double mal intellectuel se présente alors à nous : l'igno­rance de tout ce qui demeure hors de la portée de cette intelligence; l'erreur dans laquelle, souvent sans le vouloir, elle est exposée à tomber. Enfin, à mi-chemin du mal physique et du mal intellectuel parce qu'il heurte à la fois notre sensibilité et notre intelligence, le laid constitue pour certaines natures plus affinées une sorte de mal non moins redou­table : le mal esthétique. Ces formes diverses que nous venons d'énumérer trouvent à l'intérieur de nous des résonances profondes, mais si nous en sommes vivement affectés, nous ne nous en sentons point responsables.

« LE MONDE, L'ESPRIT ET DIEU 395 du philosophe que de se pencher sur cet élément inéluctable de l'exis­ tence humaine, d'en préciser la portée, d'en sonder la signification et de délimiter l'attitude que nous devons prendre à son égard.

I.

- L'EXPÉRIENCE DU ~IAT,.

LH mal se présente il nous sous les formes les plus vanees.

C'est donc à un inventaire que nous devons nous attacher tout d'abord.

D'une façon génfa·ale et pour ie sens commun, le mal se présente comme le contraire du bien.

Si le bien esL ee qui nous satisfait et nous promeut, le mal est ce qui nous diminue et nous laisse dans l ïnsati:-faction.

Notre expt'rience nous découvre un double aspect de notre situation par rapport au mal : nous ponvons le subir comme quelque chose d'imposé, qui nous vient de l'extérieur; nous pouvons y participer, y consentir par le plus profond de nous-mème.

A.

Le mal éprouvé.

C'est l'épreuve de la douleur physique qui cons- titue notre première rencontre avec le mal; car toute souffrance dans notre chair revêt ce caractère d'hostilité qu'il faut subir et qui heurte notre désir légitime d'épanouissement.

Mais le mal physique ne constitue qu'un premier.

obstacle où vient buler notre sensibilité.

Avec l'âge de raison, nous prenons con~cienee du fonctionnement de notre intelligence et de sa fragilité; un doul1ie mal intellectuel se présente alors à nous : lïgno­ rancc de tout ce qui demeure hors de la portée de cette intelligence; l'erreur dans laquelle, souvent; sans le vouloir, elle est exposée à tomber.

Enfin, à mi-chemin du mal physique et du mal intellectuel parce qu'il heurte à la fois notre sensibilité et notre intelligence, le laid constitue pour certaines natures plus affinées une sorte de mal non moins redou­ table : le mal esthétique.

Ces formes diverses que nous venons d'énumérer trouvent à l'intérieur de nous des résonances profondes, mais si nous en sommes vivement affectés, nous ne nous en sentons point responsables.

B.

Le mail consenti.

- Il en va autrement de la faute ou du péché.

C'est à l'âge de raison également que nous prenons conscience d'un impé­ ratif moral qui nous fait distinguer entre « ce qui est mal '' et « ce qui est hien n.

Nous ne sommes plus seùlement victimes, mais acteurs.

:\'otre fidé­ lité à cet impératif ou notre trahison à son égard nous apparaît comme le critère de notre valeur morale; notre conscience, en effet, se découvre da:ns la causalité du mal et affirme sa responsabilité, car ce mal est l'effet de ! 'exercice de notre liberté.

Sans doute, il n'est pa:s toujours facile de juger notre degré de consentement; nous pouvons avoir l'impression d 'ètre le jouet de forces mauvaises entraînant irrésistiblement notre volonté : (( Je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas.

l> .\-lais il ne saura:it y avoir de mal moral •sans une complicité personnelle à ces forces mauvaises.

Ce décalage entre notre volonté de bien et notre activité parfois mauvaise constitue l'un des aspects tragiques de notre condition humaine et l'on doit, pour tenter de l'expliquer, dépasser le plan de la psychologie et de la simple morale.

Le mal semble s'enraciner en nous : sommes-nous la proie d'un (( mal radical >> ou simplement vic­ times des apparences?. »

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