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LE PROBLÈME RELIGIEUX chez VOLTAIRE

Publié le 22/02/2012

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Voltaire nie la notion d'Inspiration : il ironise allégrement dans la Lettre II Sur les quakers sur le fait que Dieu puisse se manifester à quelques élus et s'exprimer aux hommes à travers eux ; l'élévation de l'âme résultant de la possession divine prend dans cette lettre l'apparence grotesque de convulsions grimaçantes.
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« message évangélique : le bon chrétien, selon lui, ressemble au vieux quaker de la Lettre I, mais c'est là confondremorale et religion (Lettre XXV, pensée I).C'est dans la lettre Sur les Pensées de M.

Pascal que l'anti-christianisme de Voltaire s'exprime avec le plus d'ampleur: ce n'est pas seulement aux fondements dogmatiques de la religion chrétienne que l'auteur s'en prend ici ; ilcondamne aussi cette vision de l'homme déchu et misérable qu'elle a imposée et qui constitue le premier obstacle àtant de réformes qu'il souhaiterait voir se réaliser.La solution anglaisePour Voltaire, la religion pose deux problèmes fondamentaux : celui de l'intolérance et celui du pouvoir.

En cela,l'Angleterre apporte une solution originale.Comme l'auteur aime à le rappeler : « Un Anglais, comme homme libre, va au Ciel par le chemin qui lui plaît.

» (Sur lareligion anglicane, p.

55.) Voltaire en effet trouve dans le modèle anglais une vérification d'un principe déjà affirmépar Machiavel : pour éviter le despotisme d'une religion unique, il faut le pluralisme religieux.

Avec un optimismequelque peu excessif, Voltaire termine sa sixième lettre en affirmant qu'en Angleterre « il y en a trente [religions], etelles vivent en paix et heureuses » (id., p.

61).

À ses yeux, ce pluralisme est la condition de la liberté et de latolérance.Ce que Voltaire apprécie aussi dans le système anglais, c'est que le clergé prête serment de fidélité à l'État (id., p.56).

Soumise à la loi commune, la « loi [qui] fait des citoyens », obligée de reconnaître que son autorité lui estconférée par le Parlement, l'Église se voit limiter dans ses appétits de pouvoir. Conclusion L'acharnement de Voltaire contre le christianisme est avant tout politique mais s'inscrit aussi dans un vaste projetde condamnation du fanatisme religieux en général.Les dogmes et cérémonies, propres à toutes les religions, mais différents d'une religion à une autre, sont en effet àl'origine de querelles diverses, aux conséquences parfois sanglantes.

Voltaire condamne sans cesse cet attachementfanatique à des croyances et à des rituels dont rien pourtant ne garantit la vérité mais qui divisent néanmoins leshommes.

Dans son combat contre ce qu'il juge être d'affreuses impostures, Voltaire recourt systématiquement àl'ironie et à la dérision : le baptême chrétien devient sous sa plume une étrange cuisine («jeter de l'eau froide sur latête, avec un peu de sel », Lettre I) et la circoncision juive une superstitieuse chirurgie (« celui-là fait couper leprépuce de son fils et fait marmotter sur l'enfant des paroles hébraïques qu'il il entend point », Lettre VI).

Baptêmeet circoncision sont l'un et l'autre réduits par Voltaire à des gestes absurdes et grotesques car vidés de leursignification sacrée ; c'est que l'auteur ne leur en reconnaît aucune et il en est des dogmes et des sacrementschrétiens comme des croyances et des cérémonies des autres religions : de pures et vaines inventions au nomdesquelles les hommes, encouragés par des prêtres de toutes sortes, sont prêts à s'entretuer (voir dans Zadig lechapitre intitulé « Le Souper » : le héros rétablit la paix entre des convives de différentes religions et acharnés àdéfendre la supériorité de leur foi après les avoir convaincus que tous, malgré la diversité de leurs cultes, adoraientle même dieu créateur du monde). Toute religion instituée, persuadée de détenir l'unique vérité, tend fatalement au fanatisme — la religion chrétiennecomme les autres ; les religions divisent les hommes d'une même nation, engendrent des guerres civiles, perturbentla paix entre les états et éloignent finalement les hommes d'un dieu qu'elles sont pourtant censées rendre plusproche.. »

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