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Le progrès de la connaissance scientifique signifie-t-il la fin de la philosophie ?

Publié le 04/08/2005

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scientifique

 

Le terme de progrès vient du latin progressus qui exprime l'action d'avancer, de faire un mouvement en avant. Ainsi le progrès désigne un passage à un degré plus important, à un état meilleur.

Le terme philosophie (du grec ancien φιλοσοφία, composé de φιλεν, « aimer « et σοφία, « la sagesse, le savoir «, c'est-à-dire littéralement « l'amour de la sagesse «) désigne une activité dont la définition est ardue en raison de la pluralité des formes qu’elle adopte: la philosophie peut se présenter comme un savoir totalisant, une réflexion visant une interprétation globale du monde et de l'existence humaine, ou encore comme un processus d’interrogation. Différents buts lui ont été attribués, tels que la recherche de la vérité, du bien, ou du beau, à mais également un but de recherche du sens de la vie, et du bonheur (la philosophie devient alors ce que l’on nomme la « sagesse «).  Mais la philosophie peut également se concevoir comme une création, analyse ou méditation sur des concepts : « la philosophie est création de concepts « disait Gilles Deleuze dans une formule célèbre. .À la différence des sciences humaines, des sciences naturelles, et des sciences formelles auxquelles elle a toujours été intimement liée, la philosophie n'a pas d'objets d'étude propre. Elle a cependant une prédilection marquée pour certains domaines de la connaissance, tels la logique, l'éthique, la métaphysique, la philosophie politique et la théorie de la connaissance. D'autres disciplines se sont jointes plus récemment à ces branches originelles de la philosophie, parmi lesquelles la philosophie des sciences (épistémologie), l'anthropologie , l'esthétique, la philosophie du droit ou la philosophie du langage.

Le terme « connaissance « recouvre deux concepts différents : d’une part, la connaissance est une faculté de compréhension et de perception du monde. Il s’agit moins d’une saisie d’un objet particulier, que d’une capacité à saisir intellectuellement les propriétés des objets en général. Ainsi entendue, la connaissance se rapproche d’un concept voisin : celui d’intelligence, ou de raison, entendues comme faculté d’appréhension intellectuelle du monde. Mais la connaissance est aussi un résultat : elle est ce que l’on a appris, par l’étude ou la pratique, par l’expérience des livres ou l’expérience du monde (expériences similaires, homogènes, d’après Montaigne dans le dernier chapitre des Essais). Lorsque nous parlons d’une connaissance scientifique, nous parlons d’une connaissance produite au moyen de la rationalité scientifique, c'est-à-dire au moyen d’une méthode définie par la science elle-même. Il s’agit d’une connaissance qui est la conséquence d’un protocole particulier, identifiant un postulat de départ et une méthode précise de démonstration.

A première vue, nous pouvons bel et bien observer une intrication très importante entre la connaissance scientifique et la philosophie : en effet, science et philosophie n’ont pas toujours été des disciplines pensées comme hétérogènes, et l’évolution de la science et de la philosophie a longtemps été parallèle, les philosophes proposant des conceptions complètes du monde englobant les connaissances scientifiques. Mais est-ce à dire que le progrès considérable de la connaissance scientifique a mis fin à la discipline philosophique ? Si nous pouvons observer, effectivement, une crise de la philosophie dont le progrès de la connaissance scientifique est responsable, nous verrons que cette crise ne signifie pas la fin de la philosophie mais la redéfinition de ses objectifs et de ses objets d’études privilégiés.

La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si le progrès de la connaissance scientifique signifie la fin de la philosophie ou uniquement la redéfinition de cette dernière. 

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« métaphysique : preuve en est que toutes les religions exploitent ce besoin métaphysique, cette crainte de la mort,ce besoin d'immortalité.

(…)Une interrogation rationnelle sur ce qui est au-delà de l'expérience.

Il y a deux besoinsde la satisfaire : les métaphysiques populaires (croyances populaires, superstitieuses : manifestent ce besoinmétaphysique).

Il y a aussi des métaphysiques rationnelles : la philosophie qui trouve son origine dansl'étonnement devant le monde et notre propre expérience ».

Le monde comme volonté et comme représentation,Supplément du livre I. La philosophie est historiquement inséparable des mathématiques et de la physique dans la Grèce antique.Philosophie et sciences naissent en effet d'une double rupture avec la pensée mythique.

Les premiers penseurs, telsPythagore et Thalès au VIe siècle, ne se satisfont plus des conceptions du monde contenues dans les mythes etcherchent à expliquer par la raison les phénomènes terrestres et célestes.

La nature fait l'objet d'un questionnementet d'une discussion.

Parallèlement, les philosophes se rapportent à l'espace politique comme à un objet dequestionnement.

Celui-ci est ouvert lorsque l'ancien pouvoir royal autoritaire cède la place à des constitutionsaristocratiques, puis démocratiques.

Connaissance de la nature, morale et politique sont les premières tâches de laphilosophie.

On peut à ce titre se souvenir de la sentence placée par Platon à l'entrée de l'Académie : « Que nuln'entre ici s'il n'est géomètre ».

Nous dirons donc, dans un premier temps, de manière prudente, que connaissancescientifique et philosophie sont inséparables car elles partagent une origine commune : un même étonnement devantle monde et un semblable désir de l'expliquer rationnellement. b.

Philosophie et sciences sont indissociables « Philosophe : celui qui s'applique à l'étude des sciences, et qui cherche à connaître les effets par leurs causes et par leurs principes ».

(Dictionnaire de l'Académie, 1694). Cette définition montre bien que les deux disciplines sont inséparables.

Jusqu'au début du XVIIIe siècle, philosophieet science sont indissociables.

La physique s'appelle philosophie naturelle, et les philosophes Descartes, Pascal,Leibniz, sont aussi des mathématiciens, des physiciens, des anatomistes.

Toutes les parties du savoir sont liées : lamétaphysique, philosophie première, est le fondement de la physique, et on ne peut élaborer une morale sansconnaître le corps vivant et le mécanisme des passions, le rapport de l'âme et du corps.

Toute philosophie doit êtreun système, dont toutes les parties sont cohérentes et déduites les unes des autres selon l'ordre des raisons.Comme l'écrit Descartes dans la Lettre préface des Principes de la Philosophie à propos de cette dernière : « Et qu'enfin cette étude est plus nécessaire pour régler nos mœurs, et nous conduire en cette vie, que n'estl'usage de nos yeux pour guider nos pas.

Les bêtes brutes, qui n'ont que leur corps à conserver, s'occupentcontinuellement à chercher de quoi le nourrir ; mais les hommes, dont la principale partie est l'esprit, devraientemployer leurs principaux soins à la recherche de la sagesse, qui en est la vraie nourriture ; et je m'assure aussiqu'il y en a plusieurs qui n'y manqueraient pas, s'ils avaient l'espérance d'y réussir, et qu'ils sussent combien ils ensont capables ». Le modèle cartésien du philosophe qui doit tout repenser par lui-même, qui reconstruit l'édifice du savoir humain parsa seule pensée, remplace le plan traditionnel de la philosophie grecque : physique, logique, morale.

Nous dironsdonc que la connaissance scientifique se confond dans une large mesure avec la connaissance scientifique, puisqueles deux disciplines ont longtemps été inséparables au point d'être confondues dans une large mesure.

II.

Le progrès de la science entraine une crise de la philosophie a.

La constitution des sciences comme savoirs spécialisés Cependant, il faut bien voir que les sciences se sont spécialisées avec le temps et le progrès apporté par desdécouvertes nouvelles.

Et ce progrès a bel et bien été pour la philosophie la cause d'une crise que l'on peut qualifierd'identitaire.

En effet, les sciences se sont, particulièrement à partir du XVIIIe siècle, de plus en plus constituéescomme des savoirs particuliers, différenciés dans leurs objets, leurs méthodes.

La figure du savant à la Pic de laMirandole, qui incarnait en son temps le modèle du possesseur d'un savoir total, complet, a fini par disparaitre.

Dèsle XVIIIe siècle, notamment en raison de l'émergence de l'esprit Encyclopédique qui répertorie, classe et doncdifférencie les connaissances, la figure du savant total a disparu pour laisser place à des savants possédant desconnaissances particulières : le spécialiste des mouvements célestes (astronome) des roches de la terre (géologue). »

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