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Le progrès de la technique vous parrait-il irréversible ?

Publié le 18/06/2010

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technique

Il paraît difficile d'arrêter le progrès et sa direction. On s'aperçoit néanmoins que le progrès provoque parfois plus de dégradations que d'améliorations dans les conditions de vie. A des philosophies et des visions du monde qui voyaient la réalisation de la nature humaine à l'aide du progrès technique ont succédé d'autres visions plus réalistes, où le progrès technique doit être maîtrisé afin d'en limiter les effets néfastes. Aussi, le progrès technique ne doit pas être le seul existant, il ne doit pas être la seule source du progrès de la civilisation. Il doit aussi y avoir un progrès moral et spirituel ainsi que politique qui doit aider à canaliser le progrès technique. Il n'y a pas de fatalité au progrès technique. 

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« L'idée d'un progrès illimité était ainsi affirmée en même temps que celle d'un enchaînement des connaissances etde leur succession nécessaire : « Il y a un ordre qui règle nos progrès ». Et c'est un hymne à la science que Fontenelle entonne dans la Préface à l'Histoire du renouvellement de l'Académie royale des sciences (1702).

Lorsque s'ouvre le siècle des Lumières, l'idée de progrès demeure néanmoins chargée d'ambiguïtés.

Le progrèsest-il également d'ordre matériel et moral ? Est-il unilinéaire et continu ou présente-t-il des directions multiples etdes discontinuités ? Est-il indéfini ou limité ? Mais Vico, dans La Scienza nuova (1725-1730), a montré que la variété infinie des faits humains présente toujours les mêmes traits, les mêmes caractères, et que les nations suivent unemarche analogue déterminée par la Providence.

Selon Leibniz, le sens du progrès en une loi d'évolution qui permet de penser la stabilité et la régression commedes projections obliques du progrès, loi d'évolution continue dont l'avance, le recul et l'arrêt ne sont que desspécifications singulières, loi saisie, selon Michel Serres, à partir d'un point qui n'est pour nous qu'un moment duchemin dans un progrès évolutif, qui est à son tour l'image de l'évolution mondiale.

C'est dire que, si l'harmonieuniverselle correspond à un point, il n'y a pas de point fixe ; ce point est partout.

La question de l'origine et du terme de l'évolution perd, dès lors, de son intérêt, tandis que se pose celle d'uneharmonisation du champ des possibilités.

Leibniz finit ainsi par harmoniser globalement l'indétermination au traversdes variations : le monde varie selon une loi, celle du meilleur.

Ce qui reste invariant, c'est le meilleur.

« Le meilleurdes mondes se métamorphose au cours de la meilleure des histoires.

» De même, dans L'Éducation du genre humain , 1780, Lessing, tout en affirmant le primat de l'universel et des vérités éternelles, a lui aussi déclaré que l'individuel jouit d'une prérogative inaliénable et qu'il existe des vérités de faitqu'on ne doit pas dédaigner.

Les erreurs ne doivent pas être méprisées.

Le progrès n'est pas rectiligne, l'humanité connaît des arrêts, des détours, des chutes.

Mais chacun de ces stades correspond à une phase de progrèsdialectique de la raison ; et l'éternité est ouverte à la marche en avant de ce monde où tout sert à la Providence,où la vie est un pèlerinage vers la vérité, où l'aspiration doit l'emporter hautement sur la possession.

Dans l'Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique (1784) de Kant comme annonciatrice de sa propre philosophie.

La troisième proposition du livre indique, en effet, « que les dernières générations seules aurontle bonheur d'habiter l'édifice auquel a travaillé une longue lignée de devanciers », et la huitième proposition, qu'unÉtat cosmopolitique universel, dessein suprême de la nature, arrivera un jour à s'établir, « foyer où se développeronttoutes les dispositions primitives de l'espèce humaine ».

Mais pour Hegel, qui a eu recours au principe d'évolution, leprogrès, sous la forme du quantitatif, n'a aucun sens (« Dans la nature, l'espèce ne fait aucun progrès, mais, dansl'Esprit, chaque changement est un progrès »), il est une formation de la conscience, une succession d'étapes unesérie ascendante et certainement infinie.

3) Le progrès technique n'a pas qu'une direction.

Lorsqu' en 1906 paraissent, dans Le Mouvement socialiste , les études de Georges Sorel sur Les Illusions du progrès , les doutes se sont déjà multipliés concernant l'identification de l'accroissement des connaissances positives auprogrès moral, du développement des sciences au progrès social.

Une contre- idéologie se met en place, fondée surl'idée que la théorie du progrès est une doctrine bourgeoise qui a tenu lieu de philosophie de l'histoire et dejustification ultime à une classe en montée de puissance ; elle a été pour la démocratie moderne, qui a « vulgarisé lavulgarisation du XVIIIe siècle », un instrument d'émulation et d'intégration.

Aussi, récusant la distinction entrehistoire progressive, acquisitive, cumulative et histoire stationnaire, Lévi-Strauss a démontré que le progrès n'est ni nécessaire ni continu. Il procède par bonds, par sauts, par mutations qui s'accompagnent de changements d'orientation.

Il est fonction d'une « coalition entre les cultures », d'une « mise en commun des chances » quechaque culture rencontre dans son développement historique.

Qualifiées par la diversité culturelle, les sociétés neconvergent donc pas vers un même but.

Au reste, les fins que la civilisation occidentale poursuit sont fixées avec larévolution néolithique.

Il convient donc de tempérer le triomphalisme dont s'est accompagnée la révolutionscientifique.

On ne doit pas tous nos progrès moraux aux développements des techniques.

Le problème demeure,cependant, pour le progrès scientifique, de l'accroissement des connaissances, du passage d'un paradigme du savoirà un autre.

Sans doute, l'économie du progrès doit-elle, dans son ensemble, être finalement rapportée à lasuccession des systèmes d'explication du monde.

L'introduction du langage quantitatif, à laquelle Cassirer assimile leprogrès, a déterminé le remplacement de la description des choses par l'expression générale des relations.

Del'appréhension immédiate à la construction de concepts par postulation, la distance est celle qui sépare la penséemythique de la pensée scientifique.

Il reste que l'histoire des sciences sert d'appui à Popper pour rejeter comme logiquement contradictoires toutes lois du progrès.

4) Un progrès qu'on ne peut arrêter.

Aussi l'illusion de la « neutralité » et de la pure instrumentalité de la technique a été récemment dénoncée, et on ainsisté sur l'autonomisation quasi irréversible du processus technologique contemporain.

Il est pourtant légitime dese demander si, au niveau le plus profond, il y a par rapport à Marx autre chose de changé que le signe algébriqueaffectant la même essence du technique. Là où l'on s'aperçoit que le mouvement technologique contemporain possède une inertie considérable, qu'il ne peut être dévié ou arrêté à peu de frais, qu'il est lourdement matérialisédans la vie sociale, on tend à faire de la technique un facteur absolument autonome, au lieu d'y voir uneexpression de l'orientation d'ensemble de la société contemporaine. Et là où l'on peut voir que « l'essence de la. »

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