Devoir de Philosophie

Le progrès est-il naturel ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Le progrès est-il naturel ?

[Non seulement le progrès est à l'origine du luxe, du vice, du désordre, mais de surcroît il s'oppose au cours naturel des choses.]

[L'homme fait partie intégrante de la nature. Parce que son intelligence le lui permet, il est naturel qu'il cherche à améliorer sa condition et réalise sa liberté.]

  • I) Le progrès n'est pas naturel.

a) Le progrès conduit au vice. b) L'éloge du progrès est un mensonge. c) Le progrès est contraire à l'évolution biologique.

  • II) Le progrès est naturel.

a) L'homme doit s'affranchir des conditions naturelles. b) Il est la nature de l'homme de vouloir se perfectionner. L'homme doit aussi respecter sa nature.

.../...

« ROUSSEAU de la surabondance naturelle est ici renversée.

La pénurie pour satisfaire les besoins institués est manifeste.

La pénurie est source de danger si l'homme cède : " c'est au moins une très haute imprudence de les multiplier sans nécessité ".

La prudence est chez EPICURE fronhsiV : sagesse pratique , calcul des plaisirs . La raison relaie la nature : le corps ne suffit pas pour indiquer par les besoins ce qu'il est nécessaire desatisfaire et ce qu'il est inutile et même dangereux de satisfaire.

Il y a un risque : " mettre ainsi son âme dans une plus grande dépendance ".

L'âme n'est pas dépendante dans le luxe ; elle est dans : " une plus grande dépendance " : elle est dépendante avant le luxe.

Mais de quoi est - elle dépendante ? - sans doute moins du corps que des besoins du corps.

Ainsi, le corps semble veiller à l'intégrité de l'âme alors que l'âme qui devraiteffectuer la discrimination entre les désirs institue par le luxe ce qui la met dans la dépendance. ROUSSEAU propose un exemple.

On attend EPICURE et l'on a SOCRATE ("Ce n'est pas sans raison que Socrate, regardant l'étalage d'une boutique, se félicitait de n'avoir à faire de rien de tout cela "), - encore est - ce un SOCRATE plus proche des Cyniques Grecs que du SOCRATE de PLATON .

SOCRATE est l'homme du raisonnement et c'est lui que ROUSSEAU , dans un exemple emprunté à DIOGENE LAERCE , choisit.

L'exemple enrichit de trois manières la thèse de ROUSSEAU .

Jusqu'alors, il s'agissait de ne pas multiplier les désirs : le corps avait le rôle de gardien de l'intégrité de l'âme et cela afin d'éviter la dépendance de celle - ci.

Mais avecl'exemple de SOCRATE , la raison semble avoir un rôle offert : " Ce n'est pas sans raison (...)", et peut - être pour SOCRATE lui - même.

De plus, le renoncement est ici une abstention ("(...) de n'avoir à faire de rien de tout cela ") : il ne s'agit moins de renoncer à la satisfaction du désir que de savoir ne pas avoir de tels désirs portant sur ce qui n'est pas nécessaire.

Enfin, SOCRATE : " se félicitait ".

Le renoncement s'accompagne ou provoque une satisfaction qui est le symétrique de la satisfaction du désir artificiel du luxe. Une restriction cependant éclaire le sens du texte : " Il y a cent à parier contre un, que le premier qui porta des sabots était un homme punissable, à moins qu'il n'eût mal aux pieds ".

Le thème de l'origine du luxe apparaît : " le premier qui (...)" .

Cet exemple n'est pas quelconque puisque chez PLATON , dans la cité du besoin, les trois premières classes sociales de travailleurs qui semblent se suffire se voient adjoindre unquatrième corps de métier : les fabricants de chaussures 3 .

A la punition intérieure de la dépendance de l'individu à l'égard du besoin qu'il a institué, s'ajoute et peut - être se substitue la sanction extérieure, -morale ou sociale - qui s'attache à à celui par qui le luxe arrive.

Les besoins physiques ne sont pas donnésdéfinitivement, une fois pour toutes par la nature et ces besoins physiques déterminent eux - mêmes la bornedu luxe .

A l'origine du luxe (" le premier qui (...)", répondent la permanente loi du besoin physique et la loi du renouvellement de ce besoin (" à moins qu'il n'eût mal aux pieds "). La loi du besoin physique est si forte et le renouvellement du désir est si incessant qu'il faut que chaquehomme se contraigne à s'abstenir de ces plaisirs du superflu.

Et qui ne saura ou qui ne pourra de lui - mêmeparvenir à cet état se verra aidé, semble - t- il, par le blâme au renoncement.

Renoncement d'ailleurs quin'est pas dénué de plaisir s'il faut en croire le contentement de SOCRATE Cf.

ROUSSEAU (1971), p.

121. Cf.

: "Parmi les désirs il y en a qui sont naturels et [nécessaires, d'autres qui sont naturels mais ] nonnécessaires, d'autres enfin qui ne sont ni naturels ni nécessaires, mais des produits d'une vaine opinion",EPICURE.

Maximes principales .

XXIX, in BRUN (1964), p.

137. 1. Cf.

PLATON.

République .

II, 369 d. 2. L'ethnologue Claude Lévi-Strauss conjure de ne pas négliger la «nature» en cherchant à tout prix le progrèsde la culture. L'éloge du progrès est un mensongeLa glorification du progrès n'est qu'une manière mensongère de justifier les errances d'une époque: elleprésente le stade présent comme un stade supérieur au stade passé et par là même sanctifie tout ce qui sefait contre la nature.

Où est le progrès en effet, dès lors que nous épuisons la nature, que nous la polluons etce faisant menaçons notre propre vie sur terre ? Le progrès est contraire aux règles de l'évolution biologiqueLa notion de progrès repose sur l'idée que les connaissances et l'expérience acquises par une génération sonttransmissibles à la génération suivante.

Ce cumul rend possible une amélioration des savoirs et du savoir-faireet perpétue les acquis culturels.

De ce point de vue, le progrès culturel constitue une force contraire àl'évolution biologique.

Celle-ci, en effet, exige de l'homme raisonnable qu'il s'adapte au monde en respectantles lois de la sélection naturelle.

Si le progrès ne nous a pas apporté plus de justice et de liberté, il ne peuts'appeler progrès.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles