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Le raisonnement est-il une forme de l'association des idées ?

Publié le 03/10/2018

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Il est vrai que les empiristes prétendent expliquer ces principes eux-mêmes par l’expérience. Mais Hume, un des leurs, a reconnu très loyalement que la théorie empirique mène tout droit au scepticisme scientifique. Le principe d’identité, en particulier, loi suprême de l’intelligence, ne peut être issu de l’expérience qui nous montre surtout du changement.

 

On raisonne en vertu de certains principes ; supprimez ces principes, il pourra subsister encore des consciences, mais il n’y aura plus de pensée au sein de ces consciences. Le raisonnement est toujours le passage du particulier au général ou du général au particulier. L’universalité est le caractère propre de l’intelligence.

L’école anglaise a fait de l’associationdes idées la loi générale de la vie psycho-

 

logique. Pour cette école, le seul fait de conscience primitif, irréductible, est la sensation. Les sensations ou images combinées diversement selon les lois de l’association donnent naissance aux opérations les plus complexes et les plus élevées de l’intelligence. « Ce que la loi de gravitation, dit S. Mill, est à l’astronomie, les lois de l’association des idées le sont à la psychologie ».

 

Raisonner, pour les philosophes de cette école, ce serait en définitive associer. L’explication associationniste du raisonnement peut se ramener à cette série de propositions : i° l'induction et la déduction se réduisent à une inférence plus simple : le raisonnement du particulier au particulier ; 20 ce raisonnement se ramène à son tour à une simple association.

 

La première thèse est fausse, la seconde

« f36 DISSERTATIO~S PHILOSOPHIQUES causalité.

Il est vrai que les empiristes prétendent expliquer ces principes eux-mêmes par l'expérience.

Mais Hume, un des leurs, a reconnu très loyalement que la théorie empirique mène tout droit au scepticisme scientifique.

Le principe d'identité, en particulier, loi suprême de l'intelligence, ne peut être issu de l'expérience qui nous montre surtout du changement.

On raisonne en vertu de certains principes; supprimez ces principes, il p0urra subsister encore des consciences, mais il n'y aura plus de pensée au sein de ces consciences.

Le rai­ sonnement est toujours le passage du particulier au général ou du général au particulier.

L'universalité est le caractere propre de l'intelligence.

« L'enfant, écrit S.

Mill, qui, ayant brûlé son doigt, se garde de l'approcher du feu, a raisonné et conclu, bien qu'il n'ait jamais pensé au principe général : le feu brûle>>.

Il y a là une équivoque.

De deux choses l'une, s'il n'y a dans l'exemple de S.

Mill qu'une« consécution empirique» d'images, il est abusif d'employer le mot raisonnement.

C'est ainsi que le chien associe l'image du coup à l'image du bâton.

Mais s'il y a vraiment une inférence, cette inférence corn porte deux raisonnements : ro un raisonnement inductif : cette flamme m'a brûlé, donc la flamme brûle; 2° un raisonnement déductif : si la flamme brûle, donc telle autre flamme me brûlera.

Le soi-disant raisonnement du particulier au parti­ culier est soit une évocation associative d'images, soit un mélange d'induction et de déduction.

Il n'y a pas de milieu, il faut choisir.

Rapports et différence du raisonnement et de l'association.

L'association imite le raisonnement, mais ne lui est pas identique.

L'association ne fait que préparer les matériaux du raisonnement.

Elle est une tendance purement subjective à passer d'une idée à une autre.

Elle fournit à l'es­ prit des termes entre lesquels celui-ci choisira; rien de plus.

Par le raisonnement nous sortons de nous-même, nous ordonnons nos idées d'après des rapports logiques en vue de choses qui sont hors de nous.

Le raisonnement est objecltf.

Tout raisonnement suppose une association; mais toute. »

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