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Le récit historique peut il nous faire accéder au sens de l'histoire ?

Publié le 15/09/2005

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histoire

En parlant de récit historique, nous désignons la narration par un historien des évènements advenus dans le passé, dont il fait la description précise et l’analyse au moyen de données avérées.

 

Lorsque nous utilisons le terme de sens, nous employons un terme qui réunit deux concepts. En effet, par sens on entend d’abord la signification d’un mot ou d’une chose, c'est-à-dire la définition que l’on peut en donner. Mais le sens, c’est également la direction, à savoir la finalité d’une chose, ce vers quoi elle tend.

 

Le mot « Histoire « désigne toute connaissance basée sur l’observation, la description de faits advenus dans le passé. Il y a lieu de distinguer entre l’histoire, récit véridique du passé, et l’Histoire, comme réalité historique, totalité de ce qui a eu lieu et de ce qui aura lieu dans l’avenir. Lorsque nous parlons de cours de l’histoire, nous faisons référence à l’histoire conçue dans sa continuité, dans sa capacité à évoluer avec le temps : il s’agit dans ce cas de l’évolution historique. 

En posant la question « le récit historique peut-il nous faire accéder au sens de l’histoire ? « nous cherchons à déterminer si le résultat du travail de l’historien est à même d’établir la direction et la signification de l’histoire elle-même. A première vue, une telle thèse peut nous apparaître absolument intenable puisqu’il semble que le récit historique ne nous permet qu’une seule et unique chose : constater à quel point l’histoire est dépourvue aussi bien de direction que de signification, puisque seul le chaos y règne. Cependant, nous nous demanderons si une analyse plus précise du récit historique ne nous permettrait pas de découvrir dans l’orientation même de l’histoire sa signification la plus profonde : à savoir la réalisation progressive de la liberté. Enfin nous affirmerons que le récit historique ne nous permet jamais d’accéder à la signification même de l’histoire, mais qu’il est néanmoins à même de découvrir son mouvement général.

La question au centre de notre travail sera de déterminer dans quelle mesure le récit historique est le moyen de déterminer à la fois la signification et le mouvement de l’histoire.

 

histoire

« quand le propre de la science est de les subordonner à des principes ou de les déduire de ceux-ci), mais le principe même d'une signification du devenir historique.

L' homme n'évolue pas, prétend-il, il obéit en permanence à des motivations qui sont le plus souvent moralement mauvaises, car intéressées : « La vraie philosophie de l'histoire revient à voir que sous tous ces changements infinis, et au milieu de toutce chaos, on n'a jamais devant soi que le même être, identique et immuable, occupé aujourd'hui desmêmes intrigues qu'hier et que de tout temps : elle doit donc reconnaître le fond identique de tous ces faitsanciens ou modernes, survenus en Orient comme en Occident ; elle doit découvrir partout la mêmehumanité, en dépit de la diversité des circonstances, des costumes et des mœurs.

Cet élément identique,et qui persiste à travers tous les changements, est fourni par les qualités premières du cœur et de l'esprithumains - beaucoup de mauvaises et peu de bonnes.

La devise générale de l'histoire devrait être : Eadem,sed aliter [les mêmes choses, mais d'une autre manière].

Celui qui a lu Hérodote(1) a étudié assez l'histoirepour en faire la philosophie ; car il y trouve déjà tout ce qui constitue l'histoire postérieure du monde :agitations, actions, souffrances et destinée de la race humaine, telles qu'elles ressortent des qualités enquestion et du sort de toute vie sur terre ». Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation , supplément au livre III, chapitre XXXVIII. Pour Schopenhauer, le temps est un cercle éternellement refermé sur lui-même qui tourne sans progresser.

Il n'y adonc pas d'Histoire à proprement parler, mais une succession de petites histoires se répétant à l'infini : l'histoire estun perpétuel recommencement de « petites histoires » toujours identiques les unes aux autres.

Comme l'écritVanini : "Achille assiégera Troie à nouveau; les mêmes religions, les mêmes cérémonies renaîtront; l'histoire humainese répète; il n'est rien qui n'ait déjà été." (Lucilio Vanini, Sur les secrets de la nature) . Nous dirons donc à la lumière de la pensée de Schopenhauer que c'est dans les deux acceptions du terme quel'histoire est dépourvue de « sens » : elle est insignifiante car elle n'a aucune signification ; mais elle est aussidépourvue de destination, puisqu'elle ne fait que répéter à l'infini la même succession d'histoires. II.

Le récit historique nous fait accéder au mouvement et à la signification de l'histoire, qui est la liberté a.

« L'Histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté » (Hegel) Cependant, nous ne pouvons nous poser la question « le récit historique peut-il nous faire accéder au sens del'histoire ? » sans nous interroger sur la possibilité de l'existence d'un sujet conscient qui en organiserait l'évolution.En effet, n'est-il pas possible de distinguer un sujet de l'histoire dont les actions pourraient être orientées vers unefin ? Le terme « sujet » désigne l'être pensant, agissant, qui s'exprime par ses actes et a conscience de lui-même.Quant au terme « histoire » il est également polysémique puisqu'il ne désigne pas seulement la discipline historique,mais la continuité temporelle.

A ce titre, nous pouvons nous demander s'il n'y a pas une entité, concrète ou non, quiréalise l'histoire, qui la fait advenir sciemment et donc de manière orientée vers une fin précise.

Si tel est le cas,alors le récit historique nous permettrait bien de nous faire accéder au sens de l'histoire, dans la mesure où celle-ciserait bel et bien orientée vers une fin qui lui imprimerait une orientation autant qu'une signification.

Telle estprécisément la thèse défendue par Hegel, pour qui l'histoire obéit à une rationalité.

Celle-ci peut-être considéréecomme un développement linéaire, organisé, qui ne se produit pas au hasard et selon la contingence descirconstances, mais, au contraire, qui obéit à un plan que l'entreprise philosophique a pour tâche de comprendre, desaisir, d'identifier.

Telle est la thèse fameuse défendue par Hegel dans La raison dans l'Histoire (1822) : « Dieu gouverne le monde, le contenu de son gouvernement, l'accomplissement de son plan, est l'histoireuniverselle.

Saisir ce plan, voilà la tâche de la philosophie de l'histoire, et celle-ci présuppose que l'Idéal se réalise,que seul ce qui est conforme à l'idée est réel.

A la pure lumière de cette Idée divine, laquelle n'est pas un simpleidéal, s'évanouit l'apparence que le monde est un devenir insensé.

La philosophie veut connaître le contenu, laréalité de l'idée divine, et justifier la réalité méprisée ».. »

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