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LE SAVOIR EST-IL ESSENTIELLEMENT UN MOYEN DE POUVOIR ?

Publié le 22/03/2004

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LE SAVOIR EST-IL ESSENTIELLEMENT UN MOYEN DE POUVOIR ? A. Pour l'affirmative. - Le résultat qu'obtiendrait un référendum en la matière n'est pas douteux : la masse ne s'intéresse guère à la science que dans la mesure où ses progrès entraînent une amélioration de ses conditions de vie, augmentent son pouvoir sur les choses. Sans doute, la réponse du suffrage universel peut être récusée. Mais l'attitude qu'ont provoquée dans les masses les transformations spectaculaires de notre temps dans le domaine matériel s'est répandue jusque dans le monde savant : « Nous vivons à une époque où la puissance se substitue de plus en plus aux vieux idéaux, et ce fait se produit aussi bien dans la science que partout ailleurs. Alors que la science comme poursuite de puissance triomphe de plus en plus, la science comme poursuite de vérité succombe sous un scepticisme, invention habile des savants » On peut d'ailleurs se demander si cette conception utilitaire à la science n'est pas conforme à la sagesse et s'il ne faut pas tenir que la science est pour l'homme et non pas l'homme pour la science. Or quoi de meilleur pour celle-ci qu'une humanisation progressive de la vie grâce à une maîtrise de plus en plus complète des forces de la nature ? Voilà bien, il est vrai, un but immédiat de première importance, et peut-être le premier en importance. Mais il reste à préciser les caractères d'une vie vraiment humaine et à se demander si, en définitive, le savoir n'y doit pas primer le bien-être ?

Dans ce sujet il faut prendre garde à ne pas associer hâtivement les termes « Etat « et « pouvoir «, c’est-à-dire afin de ne pas déterminer l’un par rapport à l’autre dans le souci de ne pas confondre leurs enjeux et de bien cerner le questionnement propre qu’ils soulèvent. En effet, il est courant d’assimiler le pouvoir à l’Etat en les déterminant comme les deux aspects d’une même pièce. Cependant, on s’interroge ici sur les liens qui se jouent entre l’Etat et le pouvoir. Il s’agit en effet de voir si cette association est vraie puisque la question porte sur l’espace principal où s’exerce le pouvoir. La formulation de la question sous-entend que l’Etat en est en général le cadre essentiel. Or, il faut déterminer si le pouvoir s’exerce toujours au sein de l’Etat, c’est-à-dire s’il n’existe que dans les limites de ce dernier ou bien s’il y a des exceptions qui permettraient au pouvoir d’exister ailleurs, hors du cadre de l’Etat. L’Etat détient-il le monopole du pouvoir ? Est-il la seule réalité possible du pouvoir ?

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