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Le savoir rend il nécessairement libre ?

Publié le 11/03/2005

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Dans la méthode cartésienne, il s'agit de partir des certitudes, d'idées innées et de procéder de façon déductive à partir d'elles. b) Mais d'un tout autre point de vue, le savoir c'est aussi une grande expérience. J'apprends les conséquences de certaines actions en faisant l'expérience d'actions à peu près identiques. Ce savoir s'avère par ailleurs vital car si je ne sais pas tirer de leçons de conduite de mes actions passées, je ne survivrai tout simplement pas. Or, cette expérience n'est pas seulement l'expérience d'une seule vie, ce type de savoir peut se transmettre de génération en génération. Le savoir historique, par exemple, relève de type ce transmission. Mais, ce type de savoir peut me libérer pour deux raisons qu'il faut bien distinguer: - Un grand savoir peut me permettre de réussir mieux une action. L'apprentissage du sport par exemple relève bien d'une expérience prolongée qui me rend plus performant. Il peut me rendre plus libre en me donnant plus de moyens pour satisfaire mes désirs. - Mais, il peut aussi me renseigner sur la fin d'une action.

Analyse du sujet:      La liberté consiste dans un premier sens à faire ce que l'on veut, mais plus précisément, être libre c'est ne pas être empéché dans une action qui vise la satisfaction    d'un désir ou d'un intérêt. Or, à ce titre, on peut distinguer deux types de limites:                ■    La limite externe, souvent incarnée par une force, une obligation. Par exemple quelqu'un qui m'empêche d'accomplir une action. C'est aussi le cas, en un sens, des lois.             ■    La limite naturelle, je suis limité par ma propre force, et par la nécessité naturelle. Je ne peux pas réaliser l'impossible.             ■    Les limites d'ordre interne: je suis prisonnier de croyances, d'illusions. Celle-ci emprisonne plus mon esprit que mon corps. Mais aussi je peux me tromper.                             A première vue, si le savoir peut nous libérer c'est au moins pour deux raisons:              ■    Premièrement, en ce qu'il s'oppose aux préjugés et croyances, il libère l'individu des conditionnements sociaux. Il peut, par exemple, nous libérer d'une autorité qui reposerait sur ma propre crédulité.               ■    Deuxièmement, en ce qu'il améliore ma connaissance des effets de certaines actions, je peux d'autant mieux parvenir à mes fins: je connais les embûches, je prévois par un grand savoir les coups de mes adversaires susceptibles. Je peux, par le savoir, me soustraire aux limites externes.              ■    Enfin, troisièmement, le savoir peut aussi m'instruire sur ce qui est à ma portée ou non. Savoir que certaines choses sont irréalisables ou que le bonheur que j'en attends est une fausse promesse me rend plus libre car il me renseigne non plus seulement sur les moyens mais sur la fin même d'une action.                    Il faut, cependant, à ces définitions positives du savoir conserver un esprit critique, l'accumulation du savoir n'entraine pas forcément une plus grande libération. Problématisation:         Le sujet nous invite à interroger le rapport possible entre savoir et liberté qui, en philosophie, est une question classique. Mais, toute forme de savoir nous rend-elle libre? Cette question en appelle une autre: à quelle condition le savoir peut-il nous rendre plus libre?

« ne sais pas tirer de leçons de conduite de mes actions passées, je ne survivrai tout simplement pas.

Or, cetteexpérience n'est pas seulement l'expérience d'une seule vie, ce type de savoir peut se transmettre de génération engénération.

Le savoir historique, par exemple, relève de type ce transmission.

Mais, ce type de savoir peut melibérer pour deux raisons qu'il faut bien distinguer:- Un grand savoir peut me permettre de réussir mieux une action.

L'apprentissage du sport par exemple relève biend'une expérience prolongée qui me rend plus performant.

Il peut me rendre plus libre en me donnant plus de moyenspour satisfaire mes désirs.- Mais, il peut aussi me renseigner sur la fin d'une action.

Par exemple, je peux savoir, souvent après coup, quecertains désirs ne me procurent pas le bien attendu.

C'est ce en quoi consiste la sagesse.

Il peut en ce sens melibérer de mes propres désirs. c) Enfin, le savoir scientifique permet de réussir, avec encore plus de certitude que l'expérience, une action.

Par lascience, l'homme étend ses possibilités et donc sa liberté. Transition: Toute la difficulté tient dans les oppositions entre ces différentes conceptions du savoir et de la liberté. 2.Quel savoir pour quelle liberté? a) Nous avons vu que le savoir en un sens nous rendait libre par une extension de nos moyens et de l'autre par uneconnaissance de nos fins.

N'y a-t-il pas là une certaine tension entre deux idées de la liberté? Dans le premier cas,être libre c'est pouvoir faire toujours plus de choses, réussir toujours davantage et dans l'autre cas, être libre c'estne pas vouloir plus que ce que nous pouvons.

La deuxième est possible par une grande sagesse qui ne peut êtreacquise que par l'expérience de l'échec.

Or, si nous avons toujours plus de pouvoir ne risque-t-on pas de désirertoujours davantage et de faire du savoir le serviteur non pas de notre liberté mais de nos passions les plusasservissantes? Un exemple très concret peut être donné : le despote est celui qui ne supporte pas que son pouvoirsoit freiné, parce que son éducation ne lui a pas enseigné de limites.

Or, le savoir peut donner à certains hommes unpouvoir plus grand, la sociologie et la psychologie ont été utilisées pour asservir des peuples par des régimestotalitaires.

Il faut ainsi différencier un savoir d'ordre éthique et un savoir purement instrumental.b) Il faut les différencier mais aussi les hiérarchiser, le savoir qui apporte un plus grand pouvoir ne peut êtrelibérateur que s'il vise la vraie liberté.

Cela suppose de savoir ce qu'est vraiment la liberté.

Si l'on se sert de notresavoir particulier pour augmenter nos chances d'avoir des biens au détriment des autres, le savoir ne libère qu'àcondition d'avoir sur la liberté une vision étriquée et fausse.c) Enfin, pour entreprendre une réflexion sur des notions d'ordre philosophique, il faut savoir mettre de côté sessavoirs.

Socrate rétorque aux sophistes, qui prétendent savoir beaucoup de choses et voient dans la discussionl'occasion d'en faire l'étalage, la nécessité d'affirmer comme principe moteur la recherche de la vérité "je sais que jene sais rien".

Mais, la philosophie est-elle une remise en question des faux savoirs pour de vrais savoirs ou la remiseen cause et donc une libération perpétuelle de la tendance de nouveaux savoirs à devenir des dogmes? Conclusion: Ainsi, le savoir ne nous libère-t-il pas nécessairement, mais seulement sous certaines conditions.

Tout d'abord, àcondition d'avoir sur lui une posture critique.

Le savoir technique peut collectivement nous donner plus de moyens;un autre savoir, une idée plus juste des fins imaginées.

Le savoir ne pourra à la fois nous libérer de nos passions etde nos obstacles extérieures que s'il articule les deux types de savoir en faisant du savoir-pouvoir un savoir auservice du savoir éthique.. »

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