LE survenant

« ainsi qu'Amable se fâche rapidement, car il a entendu Odilon donner le nom de Beauchemin au Survenant.

Par conséquent, à sa façon de réagir, on peut détecter des sentiments de jalousie et d'inquiétude causés par le fait que le Survenant prenne plus de place qu'il n'en faudrait dans la famille.

De plus, la femme de celui-ci, soit Phonsine, panique tellement qu'elle s'imagine déjà errante dans les rues: « La terre revient de droit à Amable.

Si Didace allait la passer à l'étrangère, Amable et elle seraient dans le chemin.

Elle se vit hâve et en guenilles mendier son pain de maison en maison sur quelque route inconnue.

» (p.128) Dans l'extrait ci-dessus, on comprend que Phonsine sent la menace planer sur elle et Amable, lui, sent qu'on peut lui enlever sa terre et sa maison d'une minute à l'autre.

En fin de compte, leur stabilité est en danger, et tout cela est à cause de la venue du Survenant.

Deuxièmement, l'arrivée du survenant a en effet amené quelques personnes à se méfier, non seulement par crainte de perdre leur place, mais aussi, car ce dernier s'adonne à des passions dangereuses, comme la boisson: « Puis elle revint tout proche d'Angelina et resta un long moment, soucieuse, avant de porter d'une voix basse et inquiète, la condamnation du Survenant: -Il boit. » (p.40) Dans l'extrait précédent, Phonsine nous paraît tourmentée puisque la boisson est est aperçue comme une menace pour les villageois. Bref, c'est un pêché que de boire, une malédiction que le Survenant amène jusqu'à sa maison.

D'ailleurs, d'après l'idéologie conservatrice, il n'y a pas de place pour ces plaisirs qui font perdre la raison.

En d'autres mots, tout ce qui dévie l'être du travail est mal aux yeux des villageois.. »