Le temps est-il l'ennemi du bonheur ?

« * En général, la vie individuelle dans le temps, séparée du tout ou de Dieu, est malheur.* Vie = manque, désirs, souffrances, conflit, misère.* L'homme ne sera heureux que hors du temps, c'est-à-dire hors de la vie, dans l'éternité, quand il aura échappé àla mort, à l'individualité.* Il faut alors mériter ce bonheur par sa manière de vivre.

Le bonheur n'est pas de ce monde, et pas dans le tempsnon plus.* Mystiques ou nirvanés : dans leur vie, ils ont dépassé le temps (voir témoignages, comme Ste Thérèse d'Avila)* Cela suppose la foi, et une vie ascétique* Pas une solution pour cette vie, et même c'est une attitude nihiliste selon Nietzsche : refus, dévalorisation de lavie et du corps, au profit d'une vie illusoire. c) Les sagesses antiques* Si les voies des mythes et des religions nous sont fermées, peut-on être heureux par soi-même dans cette vie, enapprenant à vivre au présent ?* Les sagesses antiques ont toutes cherché à fuir le temps, à travers la contemplation de l'Etre en soi, etc.

et parla neutralisation des désirs et des peurs.

Peut-on vivre heureux selon ces théories ?* 4 objections : elles sont multiples, lesquelles choisir ? leurs présupposés métaphysiques sont discutables : mondedes Idées, cosmos, Nature ? leur intellectualisme fait problème : la raison peut-elle être tout puissante ? la vie dansla quiétude procurerait-elle le bonheur ou engendrerait-elle l'ennui ? III/ Si le bonheur n'est ni hors du temps ni dans l'impossible neutralisation du temps, est-il possible dans le temps etpar le temps ? a) Une vie de plaisirs peut-elle être heureuse ?* Thèse de Calliclès dans le Gorgias* Les cyrénaïque (Aristippe de Cyrène) : hédonisme.

Le bonheur est dans le plaisir en mouvement, donc il s'opposeaux épicuriens.

Mais il est beaucoup plus modéré que Calliclès.

Les petits plaisirs de tous les jours finissent parformer le bonheur. b) Le bonheur dans l'action, dans le travail, dans l'œuvre* Nécessiter de revaloriser le désir comme énergie, de telle sorte que la vie heureuse est remplis par ce qu'on fait aumieux.* Bonheur = transformer le cours destructeur du temps en un cours créateur.

Donner du sens au temps.

Avoir unevie qui ne compte pas son temps.* Métier ou loisir, ou les deux.* Comprendre la mort comme condition d'une vie sensée : toutes les morts ne sont pas sensées, certaine sontabsurdes, mais il faut comprendre que la mort est liée à la vie.* Avoir un peu de chance et des conditions favorables.

Bonheur = bon « heur » chance.

Il y a des vies abîmées,massacrées, mutilées, il faut de la chance pour les éviter. Conclusion : Le temps est toujours vécu comme une source de malheur.

Pourtant, il n'est pas l'ennemi du bonheur, car hors dutemps, il n'y a pas de vie possible, et tenter de neutraliser le temps pour trouver la quiétude ne conduit qu'à l'ennui.Une vie heureuse est au contraire une vie qui s'accepte comme finie et désirante, et qui, sur un fond d'absurditédonne un sens au temps qui passe, transforme le temps destructeur en temps sensé.

La vie heureuse est la vie quia la chance de pouvoir être créatrice et utile.

Le temps ne s'oppose pas au bonheur s'il est agi, et non subit.

Leproblème du bonheur est le problème de l'emploi du temps par l'intelligence et la volonté, grâce à un peu de chance.. »