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Le temps libre est-il le temps de notre liberté ?

Publié le 17/01/2022

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temps
S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure.3° Liberté du sage. État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.POUR DÉMARRERLes périodes de notre vie sur lesquelles ne pèse aucune obligation, où rien ne nous est imposé, où nous pouvons nous livrer au pur loisir, sont-elles celles pendant lesquelles peuvent se déployer sans contrainte nos choix, notre droit de dire oui ou non ?CONSEILS PRATIQUESLa difficulté de ce sujet réside entièrement dans les différents sens que vous attribuerez au mot « liberté ». C'est plus particulièrement sur le sens que vous donnez à l'exercice de la liberté humaine que vous êtes ici interrogés. Le sujet sous-entend, en effet, que la liberté pourrait être simplement assimilée à de simples activités de loisir, fussent-elles d'un haut niveau spirituel. II est évident que nous sommes alors très loin de la véritable liberté, de l'autonomie de la personne, créant réellement. Le temps de la liberté ne se confond pas avec celui des loisirs de masse.BIBLIOGRAPHIEJ.
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« Sociologie du loisir • Les Romains définissait l'otium "le loisir" comme le temps de travail personnel non contraint (l'otium ne signifie pas laparesse), par opposition au nec-otium "le négoce", "les affaires". • Avec la naissance de la société industrielle, la question des loisirs (temps libéré du travail) s'est posée.

Pour Marx, comme pour tous les autres penseurs sociaux du XIXe siècle (Proudhon, Comte...), ce temps libéré du travail, résultat del'appropriation collective de la machine, humanise le travail : « grâce aux loisirs et aux moyens mis à la portée de tous, la réduction au minimum du travail social nécessaire favorisera le développement artistique, scientifique de chacun » (Marx). La société des loisirs Le XXe siècle a vu se développer les loisirs dont les enjeux portent à controverse. • Joffre Dumazedier, considère le loisir comme un temps de récupération dont le but est de reprendre assez de force,d'énergie pour retravailler.

Mais il voit également dans le loisir la base d'une société nouvelle, plus exigeante et non"moutonnante", et ce grâce à son caractère:– libératoire : le loisir résulte d'un libre choix ;– désintéressé : le loisir n'a de finalité ni lucrative, ni utilitaire, ni engagée ;– hédonistique : le loisir est la recherche d'un état de satisfaction ;– personnel: le loisir répond aux besoins de chaque individu. • H.

Marcuse, lui, dénonce l'imposture du loisir dans la société de consommation qui endort les tendances révolutionnairesdes hommes et fait de chacun un être « unidimensionnel ».

Celui-ci n'a pas de faculté critique, a des besoins stéréotypés,est complice de l'ordre existant contre les seuls individus "critiques" de cette société : les marginaux (chômeurs, immigrés,etc.). • En s'inspirant à la fois de Marx et de Freud, Herbert Marcuse évoque, à propos de la société moderne, un «enrégimentement du temps libre » : le loisir ne doit plus être l'occasion d'un plaisir authentique satisfaisant les pulsions.Dominée par ce qu'il nomme un « principe de rendement » qui cherche à étouffer le « principe de plaisir » dans l'individu,l'organisation de la société étend les exigences du temps de travail jusque sur le temps théoriquement libre.C'est d'abord, ce qui demeure assez classique, grâce à la lourdeur du travail aliéné que le loisir est ramené à n'être qu'untemps de récupération, aussi bien physique que mental, qui doit préparer la reprise du travail.

Ce qui confirme qu'à untravail abrutissant ne peut correspondre qu'un loisir lui-même de piètre qualité, et montre amplement que les deuxmoments ne sont pas aussi « opposés » qu'on veut encore parfois le croire. C'est ensuite en développant une véritable industrie des loisirs, grâce à laquelle l'individu ne doit pas être laissé à lui-même.

Cette « industrie » a pu faire ses preuves dans les régimes totalitaires, puisque les moments de repos y étaientaussi soigneusement organisés et encadrés que les moments de travail.

Mais, sans aller jusqu'à de telles organisationspar l'État lui-même, ce serait, selon Marcuse, toute société régie par le principe de rendement qui en viendrait àrentabiliser les loisirs, non seulement en termes économiques, mais d'abord pour y confirmer la définition de tout individucomme consommateur permanent parfaitement intégré dans le système global de la production, et dès lors capabled'oublier que ses véritables satisfactions seraient très différentes de celles qu'on lui « propose » ou qu'on lui impose.L'homme contemporain se voit ainsi offerte la possibilité, par exemple, « de récapituler toutes les figures de l'homme » (J.-M.

Domenach) – du sauvage préhistorique se nourrissant de son gibier grillé sur une pierre au sportif qui s'imagine sur unstade de la Grèce antique, en passant par le solide cow-boy de l'Ouest américain ou par le chevalier médiéval en armure.Tout serait à revivre potentiellement pendant les loisirs, de la découverte de terres étrangères grâce à un club devacances installé en brousse à l'exploit physique grâce à un autre club d'alpinisme ou de vol à voile.

Que revivre signifie enl'occurrence rejouer n'est pas alarmant en soi : le ludique et la fiction confirment plutôt qu'on est bien dans le loisir. Plus gênant semble le fait que toutes ces activités impliquent, non seulement d'être organisées, mais surtout un coûtfinancier pour celui qui prétend en profiter.

Le temps de loisir est ainsi devenu, incontestablement, un temps deconsommation supplémentaire, laquelle peut être très supérieure à la consommation ordinaire (celle du temps de travail).Ainsi les travailleurs (toutes catégories désormais confondues, ou presque) prennent l'habitude de faire des économies enprévision de leurs loisirs et de leurs vacances.

Mais l'on peut également emprunter pour ces dépenses de loisirs, même s'ilfaut ensuite travailler un peu plus que d'habitude pour rembourser.De l'idée classique selon laquelle le principal du temps humain était consacré à un travail que scandaient des moments deloisir plus ou moins fructueux, on est ainsi passé à l'idée que les loisirs ont davantage de sens ou de valeur que le travail,mais en occultant le fait qu'ils ne sont accessibles qu'à la condition de travailler intensément, et que, dans l'organisationéconomique, ils sont un prétexte à une consommation frénétique. Conclusion N'établissons-nous pas une distinction entre travail et « temps libre » que parce que le travail est aliéné ? Mais les loisirsconstituant une fonction dérivée du travail apparaissent eux-mêmes aliénés.

L'homme ne saurait donc mieux sereconnaître en ceux-ci qu'en celui-là.

Il ne peut se reconnaître que dans un authentique travail créateur, non aliéné, quirend vaine la question du loisir, et qui constitue le véritable temps de sa liberté.. »

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