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Le travail abaisse-t-il l'homme?

Publié le 13/02/2005

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travail
Car le travail rend les objets respectables dans la mesure où l'on y contemple de l'humain. Si un seul et même homme parvient à réaliser les quatre étapes : projet, recherche de moyens, volonté effective, habileté et savoir faire, alors le travail forme tant l'esprit que le corps et l'homme peut tirer une réelle fierté de son travail en tant qu'il est intégralement sien. L'homme se définit par la pratique, par ce qu'il parvient effectivement à réaliser en produisant ses propres moyens d'existence. Le travail comme reconnaissance des capacités physiques et intellectuelles de l'homme, possibilité de pourvoir à ses besoins de ses mains. Reconnaissance qui est également sociétale. Dans La Phénoménologie de l'Esprit, Hegel présente la dialectique dite du Maître et de l'Esclave. Si ce dernier est toujours occupé à répondre aux besoins de son maître, s'il ne peut goûter aux plaisirs et à l'oisiveté, l'esclave est néanmoins un être indépendant. En transformant la nature, l'esclave se libère : il se réalise lui-même par son travail. Il se réalise et se définit sans passer par le Maître, alors que ce dernier apparaît comme celui qui a le plus besoin de l'Autre. Par le travail, la nature s'humanise, elle prend la forme de la pensée humaine.

Dans les religions monothéistes, le jour du repos est dédié à une communion avec Dieu qui exclut le travail des activités menées, comme si le fait de travailler pouvait constituer un obstacle à l’élévation spirituelle. Ce jour saint, l’homme ne peut s’abaisser à répondre à la satisfaction de ses besoins, comme si cela l’abaissait à d’indignes besognes.

Celui qui impose à la Nature une transformation de sa main serait-il moins homme que celui qui la contemple ? De quelle nature est cette humiliation que subirait l’homme ? Cette remise en cause de son orgueil ne pourrait-elle déboucher sur une lucidité nouvelle ?

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