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Le travail quotidien : un devoir religieux de M. WEBER

Publié le 07/01/2020

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La Bible fait du caractère pénible du travail le châtiment du péché originel, l'effet d'une malédiction*. Pour le Moyen Âge chrétien la nécessité du travail s'impose à tous les hommes, mais non à chaque homme en particulier; aussi les moines peuvent-ils ne pas travailler et consacrer leur vie à Dieu. Le sociologue Max Weber analyse ici la transformation introduite par la Réforme protestante dans la valeur accordée au travail quotidien et aux œuvres terrestres.

Ce nouveau sens du mot (Beruf, besogne, activité professionnelle) correspond à une idée nouvelle, il est un produit de la Réforme. Sans doute voyons-nous apparaître dès le Moyen Age, et même à l’époque hellénistique tardive, les premiers éléments d’une telle évaluation positive de l’activité quotidienne. (...) Mais estimer que le devoir s’accomplit dans les affaires temporelles, qu’il constitue l’activité morale la plus haute que l’homme puisse s’assigner ici-bas, voilà sans conteste le fait absolument nouveau. Inéluctablement, l’activité quotidienne revêtait ainsi une signification religieuse, d’où ce sens de vocation que prend la notion de Beruf. (...) L’unique moyen de vivre d’une manière agréable à Dieu n’est pas de dépasser la morale de la vie séculière par l’ascèse monastique, mais exclusivement d’accomplir dans le monde les devoirs correspondants à la place que l’existence assigne à l’individu dans la société (Leben-stellung), devoirs qui deviennent ainsi sa « vocation » (Beruf).

Max Weber, L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1905), coll. « Presses-Pocket », 1990, p. 90.

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« gieux cloîtré ou comme prêtre séculier.

Luther utilise le mot Berufpour désigner les activités profanes, la besogne quoti­ dienne.

Cette nouvelle utilisation du mot est l'indice d'une nouvelle attitude vis-à-vis du travail quotidien, de la vie profane.

Pour Luther l'activité profane, le travail, est un devoir.

L'accomplissement de ce devoir est la seule manière de plaire véritablement à Dieu alors que la vie monastique, en sous­ trayant !'.homme aux devoirs de ce monde, lui apparaît comme le produit de l'égoïsme et de la sécheresse de cœur.

L'éthique protestante enjoint donc au croyant de consa­ crer sa vie au travail et ceci est valable pour les riches (qui pourraient vivre sans travailler) comme pour les pauvres.

Mais cette éthique commande aussi de se méfier des biens de ce monde et d'adopter un comportement ascétique.

Or, tra­ vailler et ne pas dépenser le profit est une conduite néces­ saire au développement du capitalisme ; aussi Max Weber voit-il une affinité entre l'éthique protestante et l'esprit du capitalisme.. »

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