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L'écriture dérive-t-elle du calcul ?

Publié le 06/12/2011

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Il est généralement admis que l'écriture serait née à la fin du IVe millénaire avant notre ère dans les cités sumériennes de Mésopotamie. On sait ainsi que les scribes d'une ville comme Ourouk avaient su mettre au point un système de notations constitué de chiffres, de pictogrammes et d'idéogrammes. L'idéogramme représente un objet, un animal ou un homme ; le pictogramme, qui s'en inspire, ne retient plus l'image ainsi représentée mais un son. On est ainsi passé d'un système de lecture semblable à celui des rébus à un système conventionnel et abstrait où l'image avait perdu sa signification première. Ce qui s'est produit dans la vallée de l'Euphrate et du Tigre a eu lieu également sur les bords du Nil. Par l'intermédiaire des Phéniciens, les vieux hiéroglyphes égyptiens engendreront les grecs de l'alphabet grec, la première, A n'étant à l'origine qu'une tête de taureau renversée qui n'avait plus qu'une valeur phonétique.

« empreinte en forme de cône désigne le chiffre un, une empreinte circulaire désigne le dix, une grande empreinte conique le soixante ; à Ourouk encore, un mouton est figuré sous l'aspect d'un cercle contenant une croix et le vêtement par un cercle contenant quatre lignes parallèles, exemples qu'on retrouve exactement dans les collections de jetons.

Le~ ressemblances sont incontestables.

Elles s'éten­ dent à tous les symboles notant l'huile, le métal, le bétail, les bateaux, etc.

Ce ne peut pas être un hasard, même si des milliers d'années séparent jetons et idéogrammes.

Les jetons, il y a onze mille ans, servaient à la comptabilité des denrées, des animaux et des pro­ duits fabriqués, que leurs formes et leurs gravures servaient à désigner.

Quand ils étaient perforés, les jetons pouvaient être rassemblés entre eux à l'aide d'une cordelette, ce qui permettait, au cours des transactions, de ne pas les égarer et de ne pas com­ mettre d'erreur.

Ces assemblages sont les ancêtres des lettres de change inventées par les banquiers vers la fin du Moyen Age.

On y trouvait la liste complète de ce qui était vendu ou acheté.

Mais pour assurer davantage la sécurité, on eut l'idée d'enfermer les jetons dans de véritables bourses d'argile qu'il suffisait de briser à la réception de la livraison pour vérifier le contenu de celle-ci et l'honnêteté du livreur.

Le vendeur appliquait son sceau sur l'enveloppe pour l'identifier et se porter garant du contenu.

Mais, en fait, comment savoir si la bourse n'avait pas été ouverte et si quelques jetons n'avaient pas été extraits subrepticement de l'étui habilement refermé ensuite? On reproduisit donc sur le ·dos de l'envoi les jetons, avec leurs for­ mes et leurs gravures, contenu à l'intérieur.

L'ache­ teur avait ainsi en mains toute possibilité de véri­ fier si la marchandise livrée correspondait à la fac­ ture.

Ce qui n'avait d'abord été qu'un système de comptage devint un moyen d'écriture.

Les symbo­les qui figurèrent d'abord des êtres et des choses devinrent des sons.

C'est sans doute ce qui explique pourquoi l'écriture de Sumer, quand elle apparaît à la fin du IV" millénaire semble déjà si élaborée et même si parfaite.

Elle servira à noter les grands poèmes religieux, des chronologies, des recettes magiques ou médicales, etc.

Elle avait cinq ou six milliers d'années de mise au point à travers les tâ" tonnements de commerçants et de scribes qui n'avaient pas cessé d'en améliorer l'emploi jusqu'à en faire l'instrument abstrait qu'elle était devenue.

La carie est néolithique La carie dentaire a dû faire son apparition à l'époque néolithique, voilà une dizaine de milliers d'années quand les chasseurs des périodes précé­ dentes cessèrent de nomadiser pour s'installer sur des terres qu'ils allaient cultiver.

Les céréales et la vie sédentaire en furent responsables.

C'est ce que nous apprennent les études de Madame Marie-Antoinette de Lumley et de Jean Dastugue sur les Maladies des hommes préhistoriques (c.N.R.S.), travaux de médecins et de chercheurs qui ont pu être menés à bien grâce à l'important échantillon­ nage de restes humains auquel ils ont eu accès.

Cet échantillonnage, assez rare pour les plus hautes périodes, devient nombreux dès qu'on aborde des époques plus récentes de la préhistoire, ce qui explique qu'on soit mieux renseigné sur les maux dont souffraient les premiers agriculteurs que sur ceux qui atteignaient nos ancêtres de Cro- Magnon.

Une observation attentive des os permet de décou­ vrir des lésions provoquées par accident ou résul­ tant d'une maladie.

Ce « bilan )) médical révèle tout un univers.

La paléopathologie est une science neuve qui apporte des éléments originaux à la connaissance de l'hom­ me préhistorique en venant aussi ajouter un cha­ pitre d'introduction à l'histoire de la médecine.

Il y avait en effet des médecins aux temps paléolithi­ ques.

Les trépanations en font foi, encore qu'il y ait peut-être lieu, en différentes occasions, de voir dans la perforation de la boîte crânienne un rite magique, constitué de la succion de la cervelle.

L'anthropophagie avait cours chez nos lointains ancêtres.

La grotte de Tautavel, dans les Pyrénées­ Orientales, qui a permis la réalisation d'un remar­ quable musée, en donne une illustration incontesta­ ble.

Le Paléolithique inférieur, c'est-à-dire l'étage le plus ancien de l'histoire humaine, a permis la découverte d'une tumeur, nommée méningiome, qui, située sous la boîte crânienne d'un enfant, a entraîné la mort de celui-ci.

Cette maladie n'est plus mortelle.

Une mâchoire portait aussi la trace d'un arrachage accidentel de molaire.

Le sujet, s'il avait dû souffrir, n'en avait pas moins continué à vivre.

Les déformations osseuses du Paléolithique moyen dénoncent des troubles bien connus, congénitaux ou non ; les arthroses sont nombreu­ ses, les ostéomyélites aussi.

Les fractures sont monnaie courante, autant que de nos jours.

La cervicarthrose, fréquente, est l'effet d'une position assise constante.

La fabrication des armes, des outils, la préparation des peaux et de la nourri­ ture l'expliquent peut-être.

Une graminée parasitée a dû être à l'origine des atteintes dont souffrit un Cro-Magnon dont tout le squelette offre l'exemple de nombreuses lésions, au crâne, au fémur, à la mandibule, etc.

L'infection qui l'a ainsi marqué s'appelle l'actinomyose.

On connaît des cas de blessures par flèche, mortelles, à partir du x• millé­ naire.

Le premier soldat inconnu de l'histoire est mort, voilà plus de douze mille ans, d'une blessure à l'aorte.

La tuberculose osseuse n'a laissé aucune trace, pas plus que la syphilis.

Ce qui ne prouve pas nécessairement leur absence.

Les traumatismes abondent: ceux de l'avant-bras surtout.

Les luxa­ tions sont innombrables.

Mal réduites, elles lais­ saient des traces reconnaissables, quand l'individu n'était pas infirme pour le restant de ses jours.. »

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