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Leibniz: Polysémie et ambiguïté du mot LIBERTE.

Publié le 10/05/2005

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leibniz
« Le terme de liberté est fort ambigu. Il y a liberté de droit, et liberté de fait. Suivant celle de droit un esclave n'est point libre, un sujet n'est pas entièrement libre, mais un pauvre est aussi libre qu'un riche. La liberté de fait consiste ou dans la puissance de faire ce qu'on veut, ou dans la puissance de vouloir, comme il faut. Généralement celui qui a plus de moyens est plus libre de faire ce qu'il veut : mais on entend la liberté particulièrement de l'usage des choses qui ont coutume d'être en notre pouvoir et surtout de l'usage libre de notre corps. Ainsi la prison et les maladies, qui nous empêchent de donner à notre corps et à nos membres le mouvement que nous voulons et que nous pouvons leur donner ordinairement, dérogent à notre liberté : c'est ainsi qu'un prisonnier n'est point libre, et qu'un paralytique n'a pas l'usage libre de ses membres. La liberté de vouloir est encore prise en deux sens différents. L'un est quand on l'oppose à l'imperfection ou à l'esclavage d'esprit, qui est une coaction (1) ou contrainte, mais interne, comme celle qui vient des passions ; l'autre sens a lieu quand on oppose la liberté à la nécessité. LEIBNIZ Nouveaux essais, II, 21, §8

Ce texte est une définition du mot liberté et des différentes acceptions qu'il renferme. • Leibniz procède à son analyse en distinguant :

- Liberté de droit, la liberté juridique, civile ; on parle alors plutôt des libertés. - Liberté de fait, la liberté psychologique et morale.

leibniz

« • «La liberté de l'esprit, opposée à la nécessité, regarde la volonté nue et en tant qu'elle est distinguée del'entendement.

»La liberté suppose la maîtrise de soi qui elle-même suppose la raison.

La liberté consiste donc dans l'intelligencequi est la faculté de choisir, dans la spontanéité qui est l'indépendance qui exclut la nécessité logique, oumétaphysique (le fatum).La véritable liberté pour Leibniz est l'ensemble de ces trois éléments.

« La liberté est la spontanéité de l'êtreintelligent.

»• Leibniz distingue la contrainte (toujours extérieure) de l'obligation, qui agit au service de la perfection.

Lapremière vient des corps, la seconde de l'esprit.

Si la liberté exclut la nécessité logique, elle inclut la nécessitémorale qui est « le fait qu'un être intelligent et bon ne saurait choisir entre plusieurs possibles qu'en concevantl'un d'entre eux comme meilleur et comme supérieur aux autres au point de vue de la convenance », (=obligation).Leibniz exclut la liberté d'indifférence (cf.

Descartes). QUESTION 3 C'est un sujet sur l'absence de contraintes physiques, morales, politiques...

Relisez bien le texte de Leibniz etl'analyse que vous venez d'en faire.Vous y avez de nombreux éléments de réponse.• Soulignez que la volonté est le fait d'un être libre.• Analyse cartésienne : la volonté est infinie, elle est ma ressemblance à Dieu.

Mon vouloir est libre quand jene suis pas prisonnier des sens, des préjugés et qu'il s'accorde avec mon entendement fini.

« Si je connaissaistoujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugement etquel choix je devrais faire, et ainsi je serais entièrement libre, sans jamais être indifférent », (Médiationsmétaphysiques).• Mon vouloir s'oppose toujours au désir.

Désirer c'est souvent imaginer.

Vouloir c'est réaliser, d'où contraintes(ex.

cette année de terminale, vous savez très bien que si vous ne faites que souhaiter votre bac, vous avezpeu de chances de réussir.

Il vous faut le vouloir, c'est-à-dire travailler, étudier toutes les matières auprogramme !)• Alain disait : « Tout est mauvais si on se laisse aller ; il faut donc vouloir, ce qui est espérer et aimer.

Il fautvouloir ce qu'on fait, aimer ce qu'on fait.

»• Interrogez-vous maintenant pour savoir si, même contraint, votre vouloir peut être libre.• Distinguez liberté intérieure et liberté extérieure (cf.

les stoïciens).• Il existe donc diverses manières d'être libre :— « Plus de liberté sans lois » pour Rousseau,— « Vouloir uniquement ce qui dépend de soi » (cf.

les stoïciens),— liberté du sujet moral pour Kant,— libre projet pour Sartre.. »

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