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Les arts du spectacle

Publié le 06/04/2011

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   Espace et durée. Le spectacle s'attache à la représentation active d'un objet momentané. C'est pourquoi il suppose un public rassemblé à seule fin d'assister à la conjonction mesurée d'un espace (le lieu de l'action), et d'une durée (le temps de l'action). On voit donc que la durée et l'espace esthétiques sont simultanément mis en cause par les arts du spectacle, et que la conscience du public est en quelque sorte un élément nécessaire à cette rencontre. On comprend alors d'où vient la complexité technique des arts du spectacle, puisqu'ils font appel à la collaboration des autres arts (et, à la limite, de tous), chacun n'étant plus qu'un élément du tout réalisé selon un nouveau principe d'unification. Par exemple, la décoration relève de l'architecture et de la peinture; la gesticulation, lorsqu'elle est mouvement, relève du mime et de la danse et lorsqu'elle est repos, de la peinture ou de la sculpture. C'est en ce sens que Romain Rolland a dit : Le théâtre, c'est l'art. 

« mécanique de reproduire ou de transmettre une durée artistique.

Mais lorsqu'elle s'efforce, par des montagesoriginaux1, de créer l'impression dramatique, elle pose et cherche à résoudre le problème du spectacleradiophonique. Il s'agit, alors, de produire, grâce aux images sonores, une atmosphère spécifique, analogue, mais non identique àcelle que le cinéma obtenait par le moyen des images visuelles.

En effet, c'est bien une forme d'art dramatique quiest en cause; et c'est pourquoi le but à atteindre n'est pas seulement l'évocation d'une durée, mais encore celled'un espace.

Aussi la musique comme le fond sonore, sur lequel se détache l'alternance des voix, tendent-ils alors àréaliser une présence, faite, si l'on veut, d'un décor audible, dans lequel une vie s'encadre et dure.

Toutnaturellement, c'est la présence théâtrale qui a servi, ici, de modèle et de point de départ.

Cela est si vrai que l'oncherche le plus souvent à provoquer l'adhésion et la participation de l'auditeur solitaire, en joignant à l'émission lesréactions d'un public réellement présent dans le lieu de l'émission — directe ou différée — ou représenté par desacteurs ou des disques, dans le cas d'un montage. En fait, la matière fournie par les images sonores ne se suffit à elle-même qu'autant qu'elle s'associe pour l'auditeurà des images d'une autre nature.

Aussi peut-on dire que la radio repose sur le fait psychologique de l'association :les sensations auditives appellent d'autres formes d'expérience et permettent ainsi la construction d'un objetintelligible, enveloppé de formes imaginées. La télévision que la radiophonie s'adjoindra bientôt, selon toutes probabilités, aura sans doute pour effet de larapprocher du cinéma parlant et de l'engager dans une voie différente de celle qui est actuellement la sienne. Art et technique.

Par l'étude du cinéma et de la radio, mais aussi, à y bien regarder, par celle de chacun des beaux-arts, se trouve posé le problème des rapports de l'art et de la technique où • tantôt l'art lui-même sert de stimulant à la technique et à la science; • tantôt celles-ci permettent de créer un nouvel art ou de bouleverser totalement ou partiellement la direction d'unart déjà existant.. »

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