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Les bruits rampent plus vite que ne volent les nouvelles. Commentez. ?

Publié le 27/02/2008

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Les bruits rampent plus vite que ne volent les nouvelles. Commentez. ?

Par « nouvelles «, nous entendons un message qui a pour caractéristique de prétendre à énoncer la vérité. Alors qu’un bruit dit quelque chose de quelqu’un de sorte qu’il est capable de le calomnier, de mentir, une nouvelle prétend au contraire a la vérité, a un énoncé objectif des choses. C’est ainsi qu’une nouvelle (qui peut prendre une forme écrite dans la presse ou orale dans un journal télévisé, par exemple) est toujours signé, ou engage la responsabilité de ce celui qui la prononce. Par ailleurs, une autre caractéristique de la nouvelle est qu’elle dit quelque chose de l’actualité, a savoir de ce qui se passe dans l’état présent du monde : elle décrit les interactions entre les hommes sur le mode d’une presque contemporanéité, c'est-à-dire d’une simultanéité a peine différée (de moins en moins de nos jours avec l’accélération des communications).

 

Le verbe « voler « dans ce contexte désigne un moyen rapide de communication, sans la dimension péjorative et dévalorisante dans le terme place en chiasme dans notre citation : ramper. Les nouvelles volent en ceci qu’elles vont vite, de manière directe autant que prompte.

 

Ce propos de la sagesse populaire que nous avons à interroger exprime l’idée que la rapidité de propagation de ces informations informelles, dépourvues de garant et souvent calomniatrices que sont les « bruits «, est souvent bien supérieure a celle des nouvelles, informations quant a elles vérifiées et associées au nom (donc a la responsabilité) de leur énonciateur.

 

La question au centre de notre travail sera donc de nous interroger sur les capacités de propagation respectives de ces deux types d’informations que sont les « bruits « et les « nouvelles «, de sorte a montrer que si les premiers sont les plus promptes, les secondes sont en revanche les plus convaincantes puisqu’elles obéissent a une véritable déontologie.

 

« Les nouvelles obéissent à une déontologie de l'information b. Allant plus loin, nous dirons qu'il appartient au contraire a la nouvelle de voler moins vite que ne rampent les bruits.En effet, nous avons vu en introduction qu'une nouvelle était par définition une information qui portait sur l'étatcontemporain du monde, information garantie par un individu dont c'est la profession : journaliste.

En effet,n'importe qui ne peut prétendre qu'il est à même de rédiger une nouvelle, car ce type d'information est soumis à unevéritable éthique.

La nouvelle est ce qui est observé, vérifié, étayé par des faits et des connaissances fiables etassurées, puis diffusé avec la garantie du journaliste qui la signe de son nom.

Tous ces intermédiaires font donc dela nouvelle une information beaucoup plus longue que le « bruit » à obtenir et donc à propager.

C'est donc ladéontologie de l'information, cet effort pour dire la vérité et non un mensonge que chacun peut modifier ou déformerà sa guise, qui accélère le temps de propagation de la nouvelle par rapport au bruit.

II.

Cependant, les bruits ont un pouvoir de conviction moins important que les nouvelles Qu'entendons-nous par pouvoir de conviction ? a. Cependant, il faut bien voir que si les bruits se propagent avec davantage de vélocité que les nouvelles, ils nelaissent pas moins d'être considérés comme des informations viables beaucoup plus lentement que les nouvelles,dans la mesure ou ils entrainent bien moins notre conviction.

Qu'entendons-nous par convaincre ? Quelque chosenous convainc lorsqu'elle emporte notre adhésion sur des bases rationnelles.

Ainsi, à l'inverse de la persuasion, quifait appel aux sentiments de l'auditeur pour que celui-ci reçoive pour vrai le discours qui lui est adressé, laconviction ne fait appel qu'a la raison, l'intelligence d'autrui.

Je convaincs quelqu'un en lui montrant par des moyensrationnels que ce que j'avance est vrai.

Les nouvelles sont davantage convaincantes b. Nous dirons donc que si, conformément a la sagesse populaire, nous pouvons bel et bien affirmer que « les bruitsrampent plus vite que les nouvelles », il n'en reste pas moins que les nouvelles obtiennent bien plus vite que lesbruits notre conviction.

En effet, nous avons déjà eu l'occasion de voir que les nouvelles étaient associes a l'identitéde celui qui les diffusent, qu'elles faisaient, a l'inverse des bruits, l'objet d'une vérification.

Mais il faut ajouter à celaque les nouvelles sont insérées dans un cadre institutionnel qui favorise notre conviction en nous faisant croire àleur pouvoir de vérité.

Précisément, la nouvelle est ce qui est diffuse dans un cadre sérieux, institutionnalise, tel quele journal télévisé ou la presse écrites.

En cas de mensonge, d'affirmations erronées, ces moyens de diffusion voientleur responsabilité engagée et peuvent avoir à en répondre devant des tribunaux, ce qui n'advient jamais avec lespropagateurs des bruits (trop nombreux, ils sont insaisissables et irresponsables en particulier).

Nous dirons doncque si les bruits sont plus rapides, ils sont en revanche moins convaincants que les nouvelles.

III. Nouvelles et bruits tendent à devenir de plus en plus rapides et doivent être soumises à la même épochè préalable Bruits et nouvelles dans l'ère des nouvelles communications a. Cependant, nous verrons à présent qu'il est possible de nous interroger sur la validité de l'assertion qui nous occupeaujourd'hui si nous la confrontons au monde contemporain.

En effet, nous vivons dans un monde ou les moyens decommunication sont a ce point développés que les nouvelles – et non les bruits – se propagent désormais a touteallure.

Pensons à ce sujet au pouvoir stupéfiant d'Internet, qui permet de faire circuler des nouvelles en tempsinstantané, ainsi qu'aux différentes chaines de télévision qui diffusent des informations en temps réel vingt quatreheures sur vingt quatre.

Il semble donc que ce qu'affirmait la sagesse s'exprimant dans le proverbe sur lequel nousréfléchissons cesse d'être exact dans le monde actuel.

Il semble que bruits et nouvelles se propagent désormais à lamême vitesse, absolument considérable, a l'ère des nouveaux moyens de communication.

Jacques Attali dans Brève histoire de l'avenir prédit à ce sujet la multiplication des objets nomades dans les trente prochaines années, ces objets portatifs qui accompagnent l'homme dans ses différents mouvements et lui permettent d'être constammentconnecté au monde et au courant des événements qui s'y produisent.

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