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Les connaissances scientifiques sont-elles infaillibles ?

Publié le 27/02/2008

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L'expérience nous présente des phénomènes qui se répètent selon les mêmes lois. Ainsi la répétition des expériences tend à nous faire croire qu'il y a, entre les faits, les événements, les phénomènes, des relations de cause à effet. Mais aux yeux de l'empiriste D. Hume, la répétition constatée ne suffit pas à établir de façon indiscutable l'existence des lois causales dans la nature. Avec lui, la connaissance scientifique se voit reléguait au rang de simple croyance : « Le soleil ne se lèvera pas demain, cette proposition n'est pas moins intelligible et n'implique pas plus contradiction que l'affirmation : il se lèvera » (Enquête sur l'entendement humain, section IV). Dès lors, à force de constater que le soleil se lève, on en vient à se forger la croyance selon laquelle il est nécessaire qu'il se lève. Mais cela n'a rien, selon Hume, d'une connaissance scientifique inébranlable.      b. Kant répondra à Hume en montrant que le concept de cause doit comprendre en lui-même l'idée de liaison nécessaire entre cause et effet. Selon lui, la théorie de Hume ne répond pas à cette exigence.

Traditionnellement, à propos d’une connaissance scientifique, les philosophes ont opposé la sensibilité (faculté d’obtenir des sens des impressions sur ce qui existe en dehors de nous) et l’entendement (faculté de penser les objets de la connaissance, c’est-à-dire d’ordonner les données de l’expérience grâce aux concepts ou « catégories «). Mais il apparaît qu’au lieu de distinguer ces deux modes, il est nécessaire de les unir pour une meilleure connaissance de l’objet. Descartes montrera, dans le célèbre exemple du morceau de cire, comment la cire, d’abord dure, froide, etc. n’a plus, une fois fondue, toutes les qualités que l’évidence sensible lui attribuait au départ. Autrement dit, pour savoir ce qu’est la cire, il ne suffit pas de la voir, de la toucher, etc., il faut aussi la concevoir. Car ce que les choses donnent à voir d’elles-mêmes, n’est bien souvent qu’apparence, qualité sensible, mais non propriété constitutive de l’objet (cf. Descartes, Méditations métaphysiques, II). Ce rationaliste n’est qu’un exemple parmi ceux qui tentent d’établir de manière intelligible des connaissances scientifiques. On verra alors, à travers différents auteurs, les manières possibles de rendre faillible une théorie scientifique, ou de la confirmer.

« II.

le sujet doit faire l'épreuve des connaissances scientifiques établies a.

On en reste au fait brut si l'on s'en tient à la simple constatation « objective ».

La terre tournait autour du soleil bien avant que Copernic ne l'affirme : ce ne sont pas les faits qui ont changé au XVIe siècle, ce sont les concepts scientifiques en voie d'élaboration pour rendre compte des mouvements respectifs des planètes et dusoleil, qui ont alors permis de donner un sens nouveau aux phénomènes observés.

Bachelard dira, dans La Formation de l'esprit scientifique , qu'en matière de connaissance scientifique, l'objectif n'est pas ce qui est donné, mais ce que l'on doit construire (en raisonnant, en calculant, en élaborant des concepts, en utilisant desinstruments, en procédant à des vérifications expérimentales).

L'objet scientifique est ce dont on se rapproche parélimination progressive, non pas du sujet (dont l'activité est nécessaire à cette construction), mais de lasubjectivité, c'est-à-dire des opinions, des idées toutes faites sur la nature des choses, et que Bachelard appelle« obstacles épistémologiques ».

Ces obstacles entravent le progrès de la connaissance : « En fait, on connaîtcontre une vérité antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation » ; « accéder à la science, c'est, spirituellement rajeunir, c'est accepter unemutation brusque qui doit contredire un passé ».

Ainsi les connaissances scientifiques, toujours faillibles, évoluentau rythme de la destruction des obstacles épistémologiques.

b. La théorie ne peut se passer de l'expérience.

Karl Popper présentera l'exigence de la vérification expérimentale.

Selon lui, vérifier une théorie, c'est tester sa résistance au contrôles « négatifs », à ceux dont lesuccès aboutirait à sa falsification : « tant qu'une théorie résiste à des tests systématiques et rigoureux et qu'uneautre ne la remplace pas avantageusement dans le cours de la progression scientifique, nous pouvons dire quecette théorie a fait ses preuves ou qu'elle est corroborée » (K.

Popper, La logique de la découverte scientifique ). Ainsi la théorie est mise à l'épreuve en procédant à des applications empiriques des conclusions qui peuvent en êtretirées.

On tente donc de vérifier les conclusions singulières de la théorie : « si les conclusions singulières se révèlentacceptables, ou vérifiées, la théorie a provisoirement réussi son test […] si les conclusions ont été falsifiées, cettefalsification falsifie également la théorie dont elle était logiquement déduite » (idem).

Conclusion Même expérimentalement établie, la vérité scientifique n'est jamais définitive : les théories ont une histoire,comme le langage dans lequel elles parlent de la nature.

Si l'on peut supposer que l'ordre de l'univers change peu, saconnaissance, en revanche, n'est qu'une succession d'erreurs corrigées et de vérités provisoires.

Aussi la science,dans son désir d'explication et de compréhension des phénomènes naturels, s'emploie à déstructurer le réel.

Eneffet, elle abstrait des réalités pour réfléchir ce qui est séparé, sans forcément tenir compte de l'ensemble initialauquel appartenaient ses objets séparés.

Hegel fait ainsi, dans sa Philosophie de la nature , la critique de la science puisqu'elle ne peut comprendre la réalité dans sa vérité, c'est-à-dire dans son unité, ou sa totalité harmonieuse.

Lascience est une compréhension de la réalité à partir de l'entendement (qui sépare, tue la vie au profit dedéterminations fixes), et non à partir de la raison, ce pouvoir d'unification qui rend à la vie sa dignité proprementspirituelle.. »

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