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Les critères de la vérité ?

Publié le 15/08/2004

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Autrement dit, il nous conduit au dogmatisme: à l'affirmation sans examen suffisant et approfondi de ce qui prétend à la vérité. Il faut ici, plus que jamais, écouter la leçon de  Socrate: il vaut mieux savoir que nous ne savons rien, plutôt que de croire faussement savoir quelque chose.Nous sommes alors renvoyés au problème du statut de la croyance: quel rapport entretient-elle avec la vérité? Représente-t-elle un obstacle à la vérité? En est-elle, au contraire, un substitut faute de mieux? Existe-t-il enfin, des formes de croyances qui peuvent prétendre à une vérité d'un autre type, non démontrable et non vérifiable?

  • CITATIONS: « L'évidence est le caractère (ou signe ou critérium) d'une vérité clairement et distinctement conçue qui s'impose à l'esprit. « Lagneau, Célèbres Leçons et Fragments, 1950 (posth.) « Toute vérité nouvelle naît malgré l'évidence. « Bachelard, Le Nouvel Esprit scientifique, 1934.

« La vérification expérimentale La deuxième objection concerne les propositions qui ont un contenu empirique, c'est-à-dire qui se rapportentà des faits.

Comment l'évidence pourrait-elle être pour elles un critère? Les lois de la physique sont peut-êtrevraies, mais elles ne comportent aucune évidence, au sens où il ne suffit pas de comprendre ce qu'ellessignifient pour savoir qu'elles sont vraies.

On peut affirmer sans absurdité des lois différentes2: même si ellesne sont pas vraies, elles sont concevables.

Dès lors, la seule façon, semble-t-il, d'établir la vérité despropositions empiriques est de les vérifier expérimentalement.Mais surgissent alors de nouveaux problèmes.

Et d'abord, s'agit-il d'une «vérification» au sens propre? Kantremarquait avec raison que les lois de la nature sont universelles (elles valent non seulement pourl'expérience passée, mais pour l'expérience future et même pour l'expérience possible).

Comment uneexpérience, qui est toujours particulière, pourrait-elle rendre vrai un énoncé universel? Si j'affirme comme uneloi de la nature valable universellement que tous les corbeaux sont noirs, le fait d'observer une famille decorbeaux noirs ne prouvera pas que la loi est vraie.

Tout au plus le confirmera-t-elle...

jusqu'à preuve ducontraire, c'est-à-dire jusqu'à ce que quelqu'un observe des corbeaux blancs, ce qui reste toujourspossible3.

Il ne faut donc pas confondre une preuve, qui établit la vérité d'une théorie ou d'un énoncé, avecune confirmation, qui montre que, jusqu'à présent, cette théorie ou cet énoncé n'ont pas été démentis. Une conception non dogmatique de la vérité Il semblerait alors que, excepté le domaine purement formel de la logique, aucune vérité ne soit certaine etqu'il soit nécessaire de se contenter de ce qui est vraisemblable.

Cette solution paraît de prime aborddécevante: elle ne satisfait évidemment pas notre désir de certitude.

Mais c'est précisément de lui dont noussommes invités alors à nous méfier.

Car il nous conduit à recevoir pour vrai ce qui ne l'est pas, ou en toutcas ce dont nous ne savons pas encore si c'est ou non une vérité. Autrement dit, il nous conduit au dogmatisme: à l'affirmation sans examen suffisant et approfondi de ce qui prétendà la vérité.

Il faut ici, plus que jamais, écouter la leçon de Socrate: il vaut mieux savoir que nous ne savons rien,plutôt que de croire faussement savoir quelque chose.Nous sommes alors renvoyés au problème du statut de la croyance: quel rapport entretient-elle avec la vérité?Représente-t-elle un obstacle à la vérité? En est-elle, au contraire, un substitut faute de mieux? Existe-t-il enfin,des formes de croyances qui peuvent prétendre à une vérité d'un autre type, non démontrable et non vérifiable? SECONDE CORRECTION ANALYSE ET PROBLEMATISATION DU SUJET. § La vérité semble se définir de prime abord comme la correspondance entre l'idée que l'on a sur unechose et la réalité de cette chose, c'est-à-dire plus précisément comme la conformité du discours àun objet réel.

Dès lors la vérité prend appui sur la réalité même et cette réalité, devant faire l'objetd'un discours adéquat, doit avoir elle-même intrinsèquement un critère de vérité.

Or, si la réalité doitavoir un tel critère, il semble que la vérité soit alors changeante, au sens où s'appuyant sur unemonde sensible en devenir, elle doit nécessairement être elle-aussi en devenir.

Dès lors, il semble quela vérité soit changeante, au même titre que le monde sensible, dans la mesure où elle prend appuisur lui.

Mais se pose alors le problème de la stabilité de cette vérité et de la connaissance qu'elleentraîne. § Mais la vérité est aussi celle d'un sujet qui la possède et qui l'énonce.

Dès lors, elle semble êtresubjective et c'est cela que le sujet interroge.

En effet, si la vérité est subjective, il semble bien alorsque chacun possède sa propre vérité, indépendamment des autres.

Chacun aurait une vérité et celareviendrait alors à dire que la vérité est toute subjective, dépendant des sujets dans lesquels elles'incarne. § Mais dire cela, n'est-ce pas ôter toute valeur à la vérité ? En effet, une vérité toute relative est-elleencore une vérité ? Le propre de la vérité n'est-il pas son objectivité, sa capacité à être reconnuecomme telle universellement ? Dès lors, une vérité subjective reviendrait à abolir la vérité commeuniverselle et objective.

La vérité serait alors bien plutôt ce qui est hors du sujet et ce qui s'impose àlui de l'extérieur comme étant ce à quoi il doit nécessairement se soumettre.

La vérité est objectiveet doit alors trouver un critère qui soit autre que celui de la subjectivité et de la relativité à un sujet. § Mais si la vérité est extérieure au sujet, comment celui-ci peut-il la reconnaître ? Comment adopter etcomprendre une chose à laquelle on ne participe pas et à laquelle on doit se soumettre néanmoins ?Le mot vérité a-t-il plus de sens pour nous si nous n'en sommes pas les producteurs ? En effet, si lavérité doit être objective, il n'en reste pas moins que toute vérité n'est reconnue comme telle et ditetelle que par un sujet : il n'y a pas de vérité sans sujet pour la reconnaître.

Se dessine alors uneaporie selon laquelle le mot vérité semble dénué de sens à la fois lorsqu'il est tout subjectif et lorsqu'ilest si objectif qu'il nous est extérieur. § Le problème est alors le suivant : la vérité peut elle reposer sur un fondement universel, stable, toutobjectif, extérieur au sujet et menaçant celui-ci de ne pas le reconnaître ou doit elle trouver un. »

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