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Les differences culturelles peuvent elles etre un obstacle a la paix entre les hommes

Publié le 11/11/2014

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 • PROBLEME : Cette question reprend celle du texte proposé par Montaigne « A-t-on le droit de qualifier de sauvages ou de barbares les indigènes du Nouveau Monde ? » et encore aujourd’hui cette question est-elle d’actualité ? Voir explication de ce texte pour culture générale et traitement du sujet plus loin. MONTAIGNE (1533 - 1592) « Or je trouve, pour revenir à mon propos, qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ; comme de vrai, il semble que nous n'avons autre mire de la vérité et de la raison que l'exemple et idée des opinions et usances du pays où nous sommes. Là est toujours la parfaite religion, la parfaite police, parfait et accompli usage de toutes choses. Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a ?roduits : là où, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par notre artifice et détournés de l'ordre commun, que nous devrions appeler plutôt sauvages. En ceux-là sont vives et vigoureuses les vraies et plus utiles et naturelles vertus et propriétés, lesquelles nous avons abâtardies en ceux-ci, et les avons seulement accommodées au plaisir de notre goût corrompu. Et si pourtant, la saveur même et délicatesse se trouve à notre goût excellente, à l'envi des nôtres, en divers fruits de ces contrées-là sans culture. Ce n'est pas raison que l'art gagne le point d'honneur sur notre grande et puissante mère Nature. Nous avons tant rechargé la beauté et richesse de ses ouvrages par nos inventions que nous l'avons du tout étouffée. » Essais I, édition établie par P. Michel, Éditions Gallimard. La question « A-t-on le droit de qualifier de sauvages ou de barbares les indi¬gènes du Nouveau Monde ? ». Cette question peut évidemment trouver une portée plus générale, et amener à se poser le problème de la norma¬lité. Il faut tout d'abord pr...

« peut évidemment trouver une portée plus générale, et amener à se poser le problème de la norma¬lité.

Il faut tout d'abord prendre conscience de l'événement que constitue, pour l'histoire des mentalités, la découverte de terres lointaines et habitées.

La civilisation européenne découvre qu'il existe des.

êtres humains dont le mode de vie et les valeurs sont totalement différents, et qui paraissent même étrangers à toute idée de « civilisation », au point que c'est le qualificatif de « sauvages » qui est souvent choisi pour les désigner.

Sont-ils des hommes à part entière, ce qui remettrait en question le caractère de normalité de la civilisation européenne, ou bien ont-ils à accéder à la véritable humanité en sortant de leur « barbarie », ce qui justifie la colonisation ? Dans ce débat, Montaigne prend position en critiquant l'idée même de barbarie, qui en réalité ne révèle guère que l'incompréhension, nous dirions aujourd'hui l'ethnocentrisme, de celui qui l'utilise. Pour comprendre le texte « Il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté ».

Tel est le jugement que porte Montaigne sur les indigènes des Antilles on de l'Amérique.

Ce verdict s'appuie en apparence sur les récits des voyageurs ou des colons, mais il se fonde surtout sur l'insuffisance du concept de barbarie.

On sait que le mot désigne au départ ceux qui ignorent la langue grecque, étymologie qui  fait appa¬raître l'illusion qui s'y trouve : « barbare » est une onomatopée, qui manifeste en réalité que nous prenons pour des ris les langues que nous ne comprenons pas. Ainsi « chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ».

Ceci définit l'ethnocentrisme, illusion qui consiste à croire que les habitudes culturelles de son ethnie devraient être universelles.

Dénoncer cette illusion, c'est faire apparaître tout ce_ qu'il y a de relatif dans les coutumes ou les normes d'une société.

C'est pourquoi une telle prise de conscience paraît une illustration, voire une preuve, de la valeur de vérité du scepticisme.

Que savons-nous de la vérité ? Comment pouvons-nous dire quelle façon de vivre est la plus fondée en raison ? « Nous n'avons autre mire de la vérité et de la raison que l'exemple et idée des opinions et usances du pays où nous sommes ».

Une telle phrase permet de comprendre l'acuité du problème.

Ce que nous savons, nous l'avons appris, et même l'art de raisonner et d'utiliser ses connaissances relève d'un apprentissage culturel. Tant que la civilisation européenne s'est crue seule, on a pu penser que cet apprentissage n'était que le moyen. »

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