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Les drames de l'histoire nient-ils l'idée de progrès ?

Publié le 10/11/2005

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Les conflits coûtant bien plus aux Etats qu'ils ne leur rapportent, Kant assure qu'un état de concorde est possible par une alliance planétaire. Dans cette pensée, le progrès n'est pas un processus que l'on peut constater, mais un postulat nécessaire pour garantir au sujet moral une aspiration au meilleur. A considérer les drames de l'histoire comme les trous noirs de l'humanité, ceux-ci ne constituent pas des points de non retour mais des moteurs à la réflexion. Si Adorno affirme qu'il ne peut exister de poésie après Auschwitz, soulignant par là le Mal absolu qu'il émanait du milieu concentrationnaire, H. Jonas cherche quant à lui à repenser le concept de Dieu après Auschwitz. Cette refonte ne signifie pas la négation des actes commis, mais une volonté de ne pas en rester à l'absurdité des atrocités perpétuées contre un peuple qui fait de Dieu le « seigneur de l'Histoire ». Le progrès prend ici la forme d'un bond causé en réaction à un drame : c'est entrer en résistance contre la tentative de destruction de l'homme par lui-même, non pas nier le Mal mais accepter son incessante proximité ; penser avec lui. Le progrès trouve sa source dans l'expérience du Mal, son être dans son dépassement.     A définir le progrès comme l'amélioration tant intellectuelle que morale de l'homme, les drames de l'histoire ne peuvent nier radicalement son existence au sens où l'humanité se définit précisément par sa capacité d'arrachement au passé. De plus, le développement du droit constitue la manifestation de l'idée de progrès au sens où c'est la raison qui l'emporte sur la force.

Constater un progrès, c’est enregistrer une amélioration qualitative ou quantitative entre un moment x et un moment y. Or l’histoire de l’humanité n’est pas seulement constituée d’avancées scientifiques, techniques ou morales, mais également de drames dont la récurrence semble introduire une absurde discontinuité : n’est-ce qu’un moment ou une négation radicale ? Deux notions se doivent d’être questionnées corrélativement : celle d’histoire, au sens où la lire comme un processus linéaire, cyclique, dépendant d’une immanence, d’une transcendance, ou de l’homme seul, influence notre interrogation sur cette idée de progrès. Vu communément comme un processus régulier, le progrès ne s’effectue-t-il pas par bonds, puisant dans la négativité évoquée ? Dès lors, des notions métaphysiques, tel le libre arbitre humain, se trouvent évoquées : si l’homme est créateur de conflits, n’est-ce pas également à lui qu’incombe la responsabilité de son traitement ?

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« De plus, à considérer dans le sillon de Fichte que la liberté absolue de l'homme est le moteur de l'histoire, lesdrames du passé peuvent être dépassés par cette capacité d'arrachement qui caractérise l'homme.

L'homme romptsans cesse avec son passé, produit du nouveau, il est de sa responsabilité que les drames de l'histoire neconstituent pas uniquement des points d'arrêt à sa progression.

Mais dès lors, l'entière responsabilité du progrèshumain, progrès dont le but ultime est de devenir meilleur tant intellectuellement que moralement, reposeentièrement sur les épaules de l'homme et sur sa prise de conscience de son passé. II.

MAIS CE PROGRES N'EST-IL PAS EN FAIT QU'UN MYTHE ? Fichte utilise comme critère du progrès l'amélioration des qualités morales et intellectuelles.

Or, si l'on considère qu'àl'origine, à l'état de Nature, l'homme ne pouvait être ni bon ni méchant, qu'il vivait alors dans une paix absolue, lesdrames de l'histoire ne sont en fait que les manifestations exacerbées de la déchéance humaine.

Ce que nient lesdrames de l'histoire, ce n'est pas l'idée de progrès, mais l'état originellement pacifique de l'homme, comme le met enlumière Rousseau.

L'humanité ne progresse pas, elle choit, dans une chute sans fin, de son âge d'or originel, enayant écouté les penseurs de l'idée de progrès : ceux qui ont institué l'opacité dans les relations humaines, par lapropriété, par la différenciation. Mais la lecture de Rousseau repose sur une lecture linéaire de l'histoire.

A la considérer comme un éternel retour,dans une perspective nietzschéenne, les drames n'en sont que des épisodes inéluctables.

Mais alors, cède-t-onpour autant au pessimisme absolu d'une humanité condamnée à subir ce cycle ? Aucunement : « est-il sûr que jeveuille le faire un nombre infini de fois ? », telle est la question centrale que doit se poser par chacun.

Dès lors, onpeut évoquer une forme de progrès, dans la mesure où il s'agirait pour l'humanité de sortir de son état desomnolence tant métaphysique que morale. III. LES DRAMES DE L'HISTOIRE MOTEURS D'UN PROGRES EN UN SENS NOUVEAU Si Kant souligne l' insociable sociabilité humaine, il met également en avant la possibilité d'existence d'une paix perpétuelle, paix garantie par les progrès du droit.

Les conflits coûtant bien plus aux Etats qu'ils ne leur rapportent,Kant assure qu'un état de concorde est possible par une alliance planétaire.

Dans cette pensée, le progrès n'est pasun processus que l'on peut constater, mais un postulat nécessaire pour garantir au sujet moral une aspiration aumeilleur. A considérer les drames de l'histoire comme les trous noirs de l'humanité, ceux-ci ne constituent pas des points denon retour mais des moteurs à la réflexion.

Si Adorno affirme qu'il ne peut exister de poésie après Auschwitz,soulignant par là le Mal absolu qu'il émanait du milieu concentrationnaire, H.

Jonas cherche quant à lui à repenser leconcept de Dieu après Auschwitz.

Cette refonte ne signifie pas la négation des actes commis, mais une volonté dene pas en rester à l'absurdité des atrocités perpétuées contre un peuple qui fait de Dieu le « seigneur de l'Histoire ».Le progrès prend ici la forme d'un bond causé en réaction à un drame : c'est entrer en résistance contre latentative de destruction de l'homme par lui-même, non pas nier le Mal mais accepter son incessante proximité ;penser avec lui.

Le progrès trouve sa source dans l'expérience du Mal, son être dans son dépassement. A définir le progrès comme l'amélioration tant intellectuelle que morale de l'homme, les drames de l'histoire nepeuvent nier radicalement son existence au sens où l'humanité se définit précisément par sa capacitéd'arrachement au passé.

De plus, le développement du droit constitue la manifestation de l'idée de progrès ausens où c'est la raison qui l'emporte sur la force.

Du point de vue intellectuel, la tentative de Jonas de repenserle concept de Dieu après Auschwitz illustre cette volonté de dépassement de l'apparente absurdité desévènements.

Le progrès dès lors, peut être considéré comme allant par bonds, et non comme un processuslinéaire. C'est finalement la notion de responsabilité qui est au centre du questionnement.

Car même en ayant considéréle progrès comme un mythe dépendant d'une certaine vision de l'histoire, il n'en reste pas moins que c'est àl'individu que revient la responsabilité de ses actes, de son développement.

Par ce questionnement, il n'est pasprisonnier des drames de l'histoire, mais libre d'en faire une lecture qui conduirait à éviter leur absurde répétition.. »

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