« Valentine Berthet 20.12.2011 3M01 Gymnase de Nyon 2 / 4 Français Lola est charmée par l’idée du patriotisme et du soldat chevaleresque.

Bardamu va jouer ce héros -là pour elle.

Pendant leurs rencontres, ils conversent de bravoure et de patriotisme mais il est évident, qu’au fond, ils ne se comprennent pas.

Chacun a une conception de la guerre très distincte qui ne ressemble pas à celle de l’autre et cela entraîne une sorte de compétition du discours.

Pour Lola, la guerre est, en premier lieu, une aventure patriotique.

La souffrance des autres lui importe peu.

Le fait qu’elle se soit impliquée dans la guerre, comme infirmière et comme « goûteuse » de beignets, lui paraît être un acte tout à fait héroïque, d’une grandeur remarquable.

Alors que Bardamu voit cette guerre comme un monde d’obus et d’abus.

Il n’y voit rien de positif et évoque même le fait de ne pas savoir pourquoi il se bat.

Il la décrit comme « une foutue énorme rage qui poussait la moitié des humains, aimant ou non, à envoyer l’autre moitié vers l’abattoir.

» (p.57) On peut donc voir que leur amour est très marqué par la guerre et le patriotisme.

Le seul dilemme de Lola est d’engraisser.

Bardamu dit qu’ « elle eut en peu de temps aussi peur des beignets que moi des obus.

» (p.59) La peur de la guerre est comparée à la peur de grossir ce qui montre que Lola ne saisit pas tout à fait la notion de guerre et que sa peur de prendre du poids la préoccupe énormément.

Cette comparaison est, à première vue, totalement démesurée et déplacée.

Bardamu arrête finalement de jouer l’idéal masculin de Lola et lui dévoile ses vrais sentiments : sa peur et son dégoût face à la guerre.

Elle le juge sévèrement, le traitant de « méprisable » (p.74) et le quitte pour son manque de courage, de patriotisme et rentre en Amérique : « C’est tout vibrant, tout rayonnant qu’elle m’aurait voulu et moi, de mon côté, je ne concevais pas du tout pourquoi j’aurais été dans cet état -là […].

» (p.59).

Cette idylle aura été tout de même permis à Bardamu de se rendre compte que même à l’arrière, le front de la guerre le rattrape et l’empêche d’avancer.

Ce n’est pourtant pas la seule fois qu’il rencontre Lola.

En effet, Bardamu la revoit lorsqu’il se rend en Amérique plusieurs années plus tard.

Il garde une certaine amertume de son passé sentimental avec elle qu’il méprise et qu’il nomme de façon presque insultante : « ma petite garce d’amie » ou encore « ma petite mufle d’amie », le mot ‘petite’ intensifiant ses propos.

Cette jeune femme est alors devenue riche et Bardamu vient lui demander de l’aide financière.

Lola ne semble pas enthousiaste et, à la place, l’emmène voir son « petit protégé ».

On découvre alors s on envie, voire son obsession, d’avoir un enfant : « Elle […] dépérissait de ne pouvoir se dévouer à un petit enfant.

» (p.233).

Ceci est le symbole d’une nouvelle famille, d’un futur nouveau dont Bardamu pourrait faire partie mais celui -ci ne se sent touj ours pas à sa place.

Lola, qui, auparavant, craignait de grossir, se voit changer avec quelques traces de vieillissement qui s’expliquent par le cancer dont sa mère souffre.

La jeune femme reste persuadée que les médecins sauveront sa mère mais Bardamu s’y connaissant bien en médecine, reste sceptique et lui assure que le cancer est incurable.

Lola réagit furieusement et le traite d’ « affreux raté » et d’ « abominable méchant » (p.237).

A nouveau, on peut voir qu’il est difficile pour les deux jeunes gens de se comprendre.

Dans cet aspect -là, leur relation n’a pas évolué.

Ni d’ailleurs la personnalité de chacun.

Lola reste inadéquate dans ce monde et Bardamu recherche toujours sa place dans la société.

Peu de temps après, Bardamu rencontre Musyne, une jeun e musicienne « mignonne » (p.85).

Au début, Musyne semble vouloir fuir Bardamu.. »