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Les Idées de J. de Maistre

Publié le 17/02/2012

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maistre

La plupart des manuels littéraires les ramènent à une demi-douzaine, qu'ils exécutent en bloc, parce que rétrogrades, trop absolues ou paradoxales. Joseph de Maistre est le disciple du Bossuet qui voit la Providence sous l'histoire et l'ennemi du Bossuet gallican, rédacteur des 4 Articles; il est le partisan attardé de l'absolutisme royal et l'adversaire irréductible de la Révolution; il est celui qui croit encore au péché originel et à la nécessité de l'expiation; il est le voyant, l'illuminé féroce qui célèbre la guerre, le bourreau, l'Inquisition... et c'est tout. Sa pensée est autrement vaste et nuancée, elle mérite plus et mieux que cet inventaire déficient et partial....

maistre

« plus importants ou d'une valeur pratique plus immediate.

En premier lieu, le dogme de la Providence.

Aussitot apres avoir demontre en termes magni- fiques l'existence de Dieu, it venge la Providence divine dans le gouver- nement temporel du monde avec une° emotion communicative, une richesse de pensee, une hauteur de vue gui placent ces dialogues des Soirees de Saint- Petersbourg tout pres de la Cite de Dieu de Saint Augustin.

Le dogme du peche originel, dementi par le xviir siècle lui tient aussi a cceur : « ...Mys- tere, sans doute...

mais qui a, comme les autres, des cotes plausibles, meme pour notre intelligence bornee...

Tout etre qui a la faculte de se pro pager ne saurait produire qu'nn etre semblable d lui...

La regle a lieu dans l'ordre physique comme dans l'ordre moral.

2.

Il s'attache a demontrer que la religion n'a rien edouter de la science, la mere de la ffile.

La science est sortie des universites qui furent d'abord des stoles de theologie.

La religion est une preparation indispensable « puur que la science ne soit pas un grand mal.

Apprenez aux jeunes gens la physique et la chimie avant de les avoir impregnes de religion et de morale, et vous verrez le resultat.

Enfin, it soutient, au grand scandale du clan gallican, un dogme non encore defini, pontificale.

« L'infaillibilite dans l'ordre spi- rituel et la souverainete dans l'ordre temporel sont deux mots parfaite- ment synonymes.2.

Cet« ultramontanisme » tant de foisreproche, a finalement triomphe, parce qu'il &tall dans la logique meme des choses; et nous n'hesitons plus a affirmer, catholiques francais, que le Sarde J.

de Maistre avait raison contre le gallican Bossuet. * * Le Politique rapproche d'ailleurs les deux &rands penseurs que divise cette grave question.

Le franc-macon - si different de nos contemporains affilies a la secte - avait souri aux « idees nouvelles ».

Les exces revolu- tionnaires lui ouvrirent les yeux; mais sa reaction n'a rien d'impulsif et d'aveugle, elle est inspiree uniquement par l'observation attentive des faits. De Maistre, toutes proportions gardees, medite sur la Revolution francaise comme Bossuet sur celle d'Angleterre :tous deux observent de l'exterieur et de sang froid; tous deux se placent au point de vue chretien et provi- dentiel.

Le cataclysme qui fond sur notre pays est d'abord pour de Maistre un chatiment divin et une entreprise satanique.

« Cette revolution, bien definie, n'est qu'une expansion de l'orgueil immoral, debarrasse de tous ses liens.

2. La souverainete du peuple, la liberte, l'egalite, le renversement de toute autorite...

« douces illusions! La foule comprend ces dogmes, done ils sont faux; elle les aime, done ils sont mauvais!...

2.

De Maistre est antidemocrate, par la faute de la Revolution; toute sa politique s'eclaire aux lueurs sinistres de l'incendie revolutionnaire. On l'a depeint parfois comme un theoricien buts; rien de plus faux, il est un realiste averti.

Il remarque, a propos de la Constitution de 1795 : « Elle est faite pour l'homme.

II n'y a point d'homme dans le monde.

J'ai vu des Francais, des Italiens, des Russes, etc...

Quanta Phomme, je declare ne l'avoir rencontre de ma vie...

2) II constate de ses yeux que les hommes ne font pas l'histoire; une force superieure les 'Ilene.

Les grands revolu- tionnaires sont les premiers etonnes de leur toute-puissance.

Qui done les mene? - La Providence.

Les justes paient pour les coupables...

Louis XVI pour tous les crimes de ses ascendants.

Sur ce fait s'echafaude la theorie - maintes fois developpee par d'autres - de l'expiation, de la reversibilite des chatiments, de la vertu redemptrice du sang.

Wine realisme - en &pit des outrances de style, d'un certain lyrisme exalts - dans les tirades fameuses sur la guerre et le bourreau.

C'est encore notre Revolution qui l'a confirms dans ses sentiments mo- narchiques, dans cette croyance a la necessite d'une autorite forte, res- pectee, voire absolue, capable d'assurer dans un pays une continuite sans laquelle rien de grand et de solide ne s'accomplit.

On a d'ailleurs exagere le gaff de Maistre pour l'absolutisme.

Cette anecdote, joliment contre suffi- rait a le prouver : « Louis XIV s'etant permis de dire, un jour, devant quelques hommes de sa tour, qu'il ne voyait pas de plus beau gouvernement que celui du Sofi (1), le marechal d'Estrees eut le noble courage de lui re- pondre : « Mais, sire, j'en ai vu strangler trois dans ma vie.

3, (1) Titre porte par les chahs de Perse, descendants de Sell. plus importants ou d'une valeur pratique plus immédiate.

En premier lieu, le dogme de la Providence. Aussitôt après avoir démontré en termes magni­ fiques l'existence de Dieu, il venge la Providence divine dans le gouver­ nement temporel du monde avec une'émotion communicative, une richesse de pensée, une hauteur de vue qui placent ces dialogues des Soirées de Saint- Pétersbourg tout près de la Cité de Dieu de Saint Augustin. Le dogme du péché originel, démenti par le XVIII 6 siècle lui tient aussi à cœur : « ...Mys­ tère, sans doute...

mais qui a, comme les autres, des côtés plausibles, même pour notre intelligence bornée... Tout être qui a la faculte de se propager ne saurait produire qu'un être semblable à lui... La regle a lieu dans l'ordre physique comme dans l'ordre moral. » Il s'attache à démontrer que la religion n'a rien à redouter de la science, la mère de la fille. La science est sortie des universités qui furent d'abord des écoles de théologie.

La religion est une préparation indispensable « pour que la science ne soit pas un grand mal. Apprenez aux jeunes gens la physique et la chimie avant de les avoir imprégnés de religion et de morale, et vous verrez le résultat.

» Enfin, il soutient, au grand scandale du clan gallican, un dogme non encore défini, l'infaillibilité pontificale. « L'infaillibilité dans l'ordre spi­ rituel et la souveraineté dans l'ordre temporel sont deux mots parfaite­ ment synonymes. » Cet « ultramontanisme » tant de fois reproché, a finalement triomphé, parce qu'il était dans la logique même des choses; et nous n'hésitons plus à affirmer, catholiques français, que le Sarde J.

de Maistre avait raison contre le gallican Bossuet.

Le Politique rapproche d'ailleurs les deux grands penseurs que divise cette grave question. Le franc-maçon — si différent de nos contemporains affiliés à la secte — avait souri aux « idées nouvelles ».

Les excès révolu­ tionnaires lui ouvrirent les yeux; mais sa réaction n'a rien d'impulsif et d'aveugle, elle est inspirée uniquement par l'observation attentive des faits.

De Maistre, toutes proportions gardées, médite sur la Révolution française comme Bossuet sur celle d'Angleterre : tous deux observent de l'extérieur et de sang froid; tous deux se placent au point de vue chrétien et provi­ dentiel. Le cataclysme qui fond sur notre pays est d'abord pour de Maistre un châtiment divin et une entreprise satanique. « Cette révolution, bien définie, n'est qu'une expansion de l'orgueil immoral, débarrassé de tous ses liens. » La souveraineté du peuple, la liberté, l'égalité, le renversement de toute autorité...

« douces illusions! La foule comprend ces dogmes, donc ils sont faux; elle les aime, donc ils sont mauvais!...» De Maistre est antidémocrate, par la faute de la Révolution; toute sa politique s'éclaire aux lueurs sinistres de l'incendie révolutionnaire.

On l'a dépeint parfois comme un théoricien buté; rien de plus faux, il est un réaliste averti. Il remarque, à propos de la Constitution de 1795 : « Elle est faite pour Vhomme. Il n'y a point d'homme dans le monde. J'ai vu des Français, des Italiens, des Russes, etc.. Quant à l'homme, je déclare ne l'avoir rencontré de ma vie... » Il constate de ses yeux que les hommes ne font pas l'histoire; une force supérieure les mène.

Les grands révolu­ tionnaires sont les premiers étonnés de leur toute-puissance. Qui donc les mène? — La Providence. Les justes paient pour les coupables...

Louis XVI pour tous les crimes de ses ascendants. Sur ce fait s'échafaude la théorie — maintes fois développée par d'autres — de l'expiation, de la réversibilité des châtiments, de la vertu rédemptrice du sang. Même réalisme — en dépit des outrances de style, d'un certain lyrisme exalté — dans les tirades fameuses sur la guerre et le bourreau.

C'est encore notre Révolution qui l'a confirmé dans ses sentiments mo­ narchiques, dans cette croyance à la nécessité d'une autorité forte, res­ pectée, voire absolue, capable d'assurer dans un pays une continuité sans laquelle rien de grand et de solide ne s'accomplit. On a d'ailleurs exagéré le goût de Maistre pour l'absolutisme.

Cette anecdote, joliment contée suffi­ rait à le prouver : « Louis XIV s'étant permis de dire, un jour, devant quelques hommes de sa cour, qu'il ne voyait pas de plus beau gouvernement que celui du Sofi (1), le maréchal d'Estrées eut le noble courage de lui ré­ pondre : « Mais, sire, j'en ai vu étrangler trois dans ma vie.

» (1) Titre porté par les chahs de Perse, descendants de Séfi.. »

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