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Les libertés « ce sont des résistances » ?

Publié le 15/03/2014

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Je suis né pour te connaître Pour te nommer   Liberté.              Paul Eluard (1942)   Pour Eluard, l’Homme semble être destiné à la Liberté. Sa naissance se prolonge nécessairement dans sa connaissance de la Liberté. Son existence, l’Homme doit la consacrer à formuler la Liberté. C’est ce que tend à exprimer la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen en 1789 : si les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits c’est qu’il y a une sorte d’universalité de la Liberté. Mais il faut bien comprendre qu’au départ, la Liberté n’est qu’un statut juridique. Pour le sens commun, la Liberté s'oppose à la notion d’enfermement ou de séquestration. Une personne qui vient de sortir de prison est dite libre.
 Le sens originel du mot est d'ailleurs assez proche : l’Homme libre c’est celui qui n'appartient pas à autrui, qui n'a pas le statut d’esclave. Mais la Liberté est un concept si polysémique qu’elle renvoie tantôt à une abstraction, tantôt à une réalité multiforme. C’est que dans la longue histoire de l’Humanité, elle est mise au service d’enjeux et d’intérêts à la fois politiques, juridiques, économiques, culturels, philosophiques… De telle sorte que l’Homme, mais aussi tout ce qu’il entreprend pour formuler son existence, semble se prolonger dans l’affirmation de sa Liberté. Rousseau le dit, « Renoncer à sa Liberté, c’est renoncer à sa qualité d’Homme. « C’est pourquoi il y a une continuité logique à voir entre la Liberté et la résistance : naître libre c’est une chose, le demeurer en est une autre. Alors être libre est-ce résister ? La réponse proposée s’articulera en trois parties qui entendront respectivement constater que les libertés procèdent toujours d’une forme de résistance, envisager la résistance comme une nécessaire réaction à l’oppression pour enfin en venir à reconsidérer la Liberté par contraste avec l’oppression.     I. Les libertés procèdent toujours de la résistance   En tant que finalité philosophique, la Liberté s’inscrit dans la quête plus globale de la recherche du Bonheur. L’humanité vit dans l’obsession d’une forme de Liberté perdue, pour être heureux l’Homme doit être libre et en cela la Liberté est une des aspirations à laquelle il consacre sa vie. Aujourd’hui cela peut sembler dérisoire : dans un monde de privilèges comme celui de ce début de xxie siècle qui se fonde en grande partie sur le triomphe du libéralisme, la Liberté semble être un acquis durable de notre civilisation occidentale. C’est le principe fondamental qui pousse l’Homme à vouloir faire mieux que ses semblables. Le libéralisme c’est, à l’image du rêve américain, une philosophie politique qui se traduit par l’affirmation des libertés individuelles, le déroulement d’élections libres et la mise en place d’une économie de marché. C’est un modèle politique directement inspiré de la philosophie des Lumières et qui pense le libre-échange comme un enjeu de paix, partant du principe que l’on ne fait pas la guerre si on fait du commerce. Il faut donc voir l’essor du libéralisme au xixe siècle comme un point de non-retour dans nos acceptions politiques, juridiques et philosophiques. Au xixe siècle, le monde occidental renverse la primauté d’une liberté collective traditionnelle qui, en vue du bien commun, abouti à l’absolutisme au détriment des plus faibles. Ces derniers revendiquent alors l’individualisme de leur Liberté. En entrant dans le monde moderne, l’Homme découvre une Liberté universelle et intemporelle qui est celle de l’individu : pour Rousseau, « La libe...

« comme une nécessaire réaction à l'oppression pour enfin en venir à reconsidérer la Liberté par contraste avec l'oppression.     I.

Les libertés procèdent toujours de la résistance   En tant que finalité philosophique, la Liberté s'inscrit dans la quête plus globale de la recherche du Bonheur. L'humanité vit dans l'obsession d'une forme de Liberté perdue, pour être heureux l'Homme doit être libre et en cela la Liberté est une des aspirations à laquelle il consacre sa vie.

Aujourd'hui cela peut sembler dérisoire : dans un monde de privilèges comme celui de ce début de xxie siècle qui se fonde en grande partie sur le triomphe du libéralisme, la Liberté semble être un acquis durable de notre civilisation occidentale.

C'est le principe fondamental qui pousse l'Homme à vouloir faire mieux que ses semblables.

Le libéralisme c'est, à l'image du rêve américain, une philosophie politique qui se traduit par l'affirmation des libertés individuelles, le déroulement d'élections libres et la mise en place d'une économie de marché.

C'est un modèle politique directement inspiré de la philosophie des Lumières et qui pense le libre-échange comme un enjeu de paix, partant du principe que l'on ne fait pas la guerre si on fait du commerce.

Il faut donc voir l'essor du libéralisme au xixe siècle comme un point de non-retour dans nos acceptions politiques, juridiques et philosophiques.

Au xixe siècle, le monde occidental renverse la primauté d'une liberté collective traditionnelle qui, en vue du bien commun, abouti à l'absolutisme au détriment des plus faibles.

Ces derniers revendiquent alors l'individualisme de leur Liberté.

En entrant dans le monde moderne, l'Homme découvre une Liberté universelle et intemporelle qui est celle de l'individu : pour Rousseau, « La liberté individuelle, voilà la véritable liberté moderne. » Dans cette effervescence libérale, l'Homme en oublie les limites de sa liberté individuelle.

Aussi faut-il distinguer la Liberté, emphatique et idéale, des libertés qui la constituent.

Les libertés sont en effet constitutives de la Liberté : ce sont, à l'échelle de notre humanité contemporaine, des réalités politiques plus concrètes, à savoir l'ensemble des droits d'un individu à disposer de sa propre personne et à agir sans autre restriction que le cadre de la loi.

Libres et égaux en droits c'est poser l'égalité des Hommes dans leur liberté.

Ce sont les droits. »

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