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Les lois de la nature sont-elles des conventions ?

Publié le 27/02/2008

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  b) Dès lors, la vraie question de la nature réelle ou conventionnelle des lois scientifiques, c'est celle de l'origine des définitions scientifiques. Il ne faut surtout pas confondre le mathématicien avec le physicien, le chimiste ou le biologiste. Les révolutions mathématiques (par exemple, l'apparition des géométries dites « non euclidiennes » à la fin du XIXe siècle) est largement à l'origine de notre problème : en modifiant les hypothèses fondamentales de la théorie euclidienne, on fait naître une quantité de géométries désormais possibles dans une infinité d'espaces possibles. Et l'on choisit l'une ou l'autre des géométries en fonction des besoins théoriques que l'on a. Il en va tout autrement dans les sciences de la nature, ou chacun des signes employés doit renvoyer à des observations et à des expériences déterminées, et qui seules donnent un sens à ces signes et aux propositions qui les reçoivent.   c) On peut ainsi avoir l'impression que les lois de la nature sont représentées sous une forme purement mathématique, mais le chercheur ne peut se contenter se jouer avec les propositions en faisant abstraction des observations. Il en résulte que si nous devons nous faire une idée juste des sciences expérimentales, nous devons distinguer clairement entre le point de vue logico mathématique et celui du chercheur en sciences de la nature ?et même en sciences sociales. Il y a bien sûr des « règles » logico mathématiques à l'?uvre dans la démarche de recherche, mais les lois qui résulte du travail scientifique ne peuvent constituer de simples raisonnement : n'est-ce pas au nom de ce principe que Diderot, héritier de la démarche newtonienne, a montré dès le XVIIIe siècle les limites et les illusions de la science cartésiennes, entièrement more geometrico (De l'interprétation de la nature,)? Avec cette différence que l'ontologie cartésienne fait de la raison la structure même de la nature (Galilée : « la nature est écrite en langage mathématique »). Le recours à l'expérience, et le développement des différentes sciences met perpétuellement à l'épreuve ce présupposé d'une rationalité prédéterminée du monde.

« Conclusion : Si nous voulons nous faire une idée juste de la nature de la connaissance scientifique, il convient, selon le conseil de Gaston Bachelard, de se pencher sur la science en train de se faire.

En effet, une fois constitué l'ensemble des lois, physiques, chimiques, biologiques, dont la formulations sous formes de réseaux d'équations est relativement (bien que provisoirement) achevée, on peut avoir l'impression que les lois de la nature ainsiformulées sont conventionnelles : tout y a sa place, tout y est défini.

Le conventionnalisme résulte d'une telle impression.

Mais pour qui prend conscience de la réalité du travail scientifique, de mesure, de construction et derépétitions des observations, des protocoles de contrôle et de vérification, il devient raisonnable de penser que les lois de la nature sont riches de tout le poids du réel, qui est la source du sens à sonner aux signes, et qui s'imposebien autrement que par un simple décret de l'esprit.

De là l'idée d'objectivité, c'est-à-dire d'une indépendance de la nature à l'égard des conventions.

C'est, nous rappelait M.

Schlink, « confondre l'être avec son habit».

(op.

cit.). »

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