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Les lois ont-elles pour but la paix plutôt que la vertu ?

Publié le 26/02/2004

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Le Prince de Machiavel est le livre des républicains. » Spinoza pensait déjà de même : « Peut-être Machiavel a-t-il voulu montrer qu'une masse libre doit, à tout prix, se garder de confier son salut à un seul homme [...] Cette dernière intention est, quant à moi, celle que je serais porté à prêter à notre auteur. Car il est certain que cet homme si sagace aimait la liberté et qu'il a formulé de très bons conseils pour la sauvegarder. » Le but fondamental des lois politiques est la paix. Dans la mesure où la vertu morale ou la piété religieuse ne la menacent pas (mais c'est au Souverain d'en juger, en dernière analyse) elles sont autorisées et légitimes. Mais elles restent extérieures à la question politique et à la fin essentielle qui la caractérise. [Les lois ne doivent pas préserver la paix aux dépens de la vertu. Les lois doivent être conformes à la morale et obliger les citoyens à agir moralement. L'idéal de tout État, c'est d'instaurer le règne de la vertu.
Les lois n'ont pour but que la paix. Il est utopique de croire que l'Etat puisse rendre les hommes meilleurs. Seuls les Etats totalitaires ont eu pour prétention de moraliser les hommes. MAIS, Les lois ne sont-elles pas l'expression de la justice et de la morale ? L'idéal de tout Etat, c'est de rendre les citoyens vertueux.

« Quant Hobbes dit que la souveraineté ne peut pas être divisé et doit être détenue par une « personne unique », il envisage ces trois situations (un seul, une assemblée, la totalité du peuple).

Le fait que ses préférences aillent à la monarchie dont le roi détient effectivement lepouvoir (qui s'oppose à la monarchie parlementaire où le parlement détient une part de lasouveraineté) ne l'empêche pas de penser que, dans les trois cas, la souveraineté doit êtrequasi absolue et indivisible. Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l' Angleterre , alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu parler du Royaume-Uni .

Nous avons suivi en cela, et continuerons à suivre, l'usage populaire.

A strictement parler, le mot Grande-Bretagne convient mieux parce qu'en 1603, Jacques VI Stuart , roi d'Ecosse , devient Jacques I er d'Angleterre .

Même s'il faudra attendre 1707 pour qu'ait lieu la fusion des couronnes, on date de 1603 le début du Royaume-Uni . Si l'on devait résumer en une seule phrase l'oeuvre politique de Hobbes , la phrase étudiée ici, qui figure au chapitre 13 du « Léviathan », est certainement celle qui conviendrait le mieux : « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient enrespect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacuncontre chacun. » Les éléments fondamentaux sont mis en place : · parce que l'homme est poussé par un insatiable appétit de domination et qu'il cherche aussi à se protéger contre les agressions d'autrui par des actions préventives, la situation (« état de nature ») qui précède la vie en société se ramène à une guerre perpétuelle ; · la paix entre les hommes ne peut être obtenue que si tout le monde se soumet à une autorité (« un pouvoir commun ») qui contraint (« les tient en respect ») les hommes à ne plus attenter à la vie d'autrui. La paix est plus importante que la vertuPour Machiavel, le pouvoir ne doit pas hésiter à se montrer immoral sicela permet de préserver la paix.

En 1513, Machiavel, diplomateoriginaire de Florence, achève la rédaction du « Prince ».

Suite à unbouleversement politique à Florence, il avait été contraint d'abandonnerses fonctions et de se retirer.

Il profita de cet exil pour rédiger unesorte de traité expliquant à un chef politique la façon de sauvegarderson pouvoir et même d'accéder à la gloire.L'idée d'un tel ouvrage, constitué par des conseils adressés à un prince,n'était pas neuve en elle-même.

Il existait déjà de nombreux « miroirsdes princes » et Machiavel s'insère donc dans une tradition.

Mais ilrompit avec l'usage et provoqua le scandale par la manière dont ilaborda le problème.

On vit en lui une nouvelle incarnation de Satan et,aujourd'hui encore, quelques commentateurs continuent de leconsidérer comme un « apôtre du mal ».Le discours humaniste du temps, que récuse Machiavel, s'inspirait desmoralistes latins et notamment de Cicéron.

Pour ce dernier et ceux quise rattachaient à sa pensée au XV ième, la gloire du chef reposait surune bonne gestion allant de pair avec une conduite vertueuse, cadconforme aux exigences de la morale.Machiavel s'inscrit en faux contre cette thèse.

Le souci premier duPrince doit être de conserver son pouvoir et même de l'accroître àl'occasion.

Si les hommes étaient bons, il pourrait le faire sans jamaiss'écarter des grands principes moraux universellement admis.

Mais les hommes sont pour la plupart méchantsquand on ne les force pas à être bons.

En conséquence, le Prince sera vertueux, au sens courant du terme, sile contexte le permet, et il ne le sera pas si la situation le lui impose.

En cas de nécessité, il pourra faire desentorses aux grands principes.

Il lui sera loisible d'agir contre la parole donnée, contre la charité, contrel'humanité (le respect de l'homme) et même contre la religion.

La fin justifie les moyens.Cette idée est exprimée en plusieurs endroits du « Prince » et de « Discours sur la première décade de Tite-Live », et, en particulier, dans le chapitre XV du « Prince » : «Car qui veut entièrement faire professiond'homme de bien, il ne peut éviter sa perte parmi tant d'autres qui ne sont pas bons.

Aussi est-il nécessaireau Prince qui se veut conserver qu'il apprenne à pouvoir n'être pas bon, et d'en user ou n'user pas selon lanécessité.

».Après avoir, dans les premières pages du « Prince », envisagé les différentes formes de gouvernement,Machiavel décide de centrer son propos sur la situation qui peut paraître la plus précaire, celle d'un princenouveau et qui a été mis en place par une armée étrangère.

Quels principes doit mettre en oeuvre ce prince. »

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