Devoir de Philosophie

Les progrès de la science conduisent-ils à l'abandon de la philosophie ?

Publié le 15/01/2011

Extrait du document

philosophie

I – Remis en cause

II – Nécessité critique de la réflexion scientifique

III – Apologie de l’incertitude en philosophie et architectonique

philosophie

« Transition : Ainsi l'évolution scientifique et technique c'est-à-dire le progrès remettent-ils nécessairement en cause la réflexionet le discours philosophique en lui montrant notamment que ses bases théoriques et scientifiques ne sont passtables.

Plus fondamentalement c'est donc remettre en cause la valeur d'universalité et de scientificité de laphilosophie et ne plus dès lors la considérer comme architectonique du savoir.

Pourtant, un progrès scientifique sansréflexion scientifique est-il possible ou seulement envisageable ? II – Nécessité critique de la réflexion scientifique a) En effet, force est de constater que l'évolution scientifique et technique s'ils remettent en cause une certainetradition philosophique ne peuvent pas pour autant abolir toute réflexion sur la science.

Plus précisément, on peutvoir émerger notamment la notion d'épistémologie qui engage en effet une réflexion sur l'évolution même dessciences, c'est-à-dire sur ses fondements, ses idées, ses méthodes etc.

La philosophie malgré le progrèsscientifique n'est pas déconnectée du tout de toute réflexion et c'est notamment ce qu'on peut voir à traversl'œuvre de Bachelard notamment dans la Formation de l'esprit scientifique .

Son approche de la science et de son évolution se montre dans le cœur même de l'actualité afin de comprendre justement le progrès et les obstacles quisont sous-jacents au développement scientifique.

Ainsi dit-il dans cet ouvrage que : « L'esprit scientifique doit seformer contre la nature, contre ce qui est, en nous et hors de nous, l'impulsion et l'intuition de la nature, contrel'entraînement naturel, contre le fait coloré et divers.

L'esprit scientifique doit se former en se réformant.

[…] C'estdans l'acte même de connaître, intimement, qu'apparaissent, par une sorte de nécessité fonctionnelle, des lenteurset des troubles.

C'est là que nous montrerons des causes de stagnation et même stagnation et même de régression,c'est là que nous décèlerons des causes d'inertie que nous appellerons des obstacles épistémologiques.

[…]« Lapsychanalyse qu'il faudrait instituer pour guérir du substantialisme est la psychanalyse du sentiment de l'avoir.

Lecomplexe qu'il faudrait dissoudre est le complexe du petit profit qu'on pourrait appeler, pour être bref, le complexed'Harpagon.

C'est le complexe du petit profit qui attire l'attention sur les petites choses qui ne doivent pas seperdre.

Car on ne les retrouve pas si on les perd.

» b) Plus fondamentalement alors il apparaît que l'évolution scientifique et technique ne peut pas faire l'économied'une réflexion sur elle-même, d'un introspection qui est le propre de la philosophie des sciences.

Et c'est cettevolonté d'ancrer le discours philosophique dans l'évolution des sciences qui explique sans doute que Bachelard développera le Nouvel esprit scientifique en prenant en compte la révolution des quanta.

La réflexion philosophique est en effet nécessaire notamment en tant que histoire des idées comme on peut le voir chez Foucault dans l'Archéologie du savoir puisque l'histoire des idées se propre de remontrer et retrouver l'origine, ou la généalogie de la formation des idées fondatrices des systèmes de pensée et de leur évolution.

Mais peut-être plus essentielc'est dans le domaine éthique et politique qu'il faut poursuivre la nécessité de la réflexion philosophique. c) Et c'est bien ce que montre notamment Foucault dans son article « les intellectuels et le pouvoir » dans Dits et écrits tome IV.

En effet, il faut voir une évolution dans la définition de l'intellectuel.

Ce dernier n'est plus l'intellectuel universel prônant des valeurs transcendantes et universellement vraies de justice, de sagesse etc., telun Voltaire, mais il est un intellectuel spécifique, c'est-à-dire une personne développant un point de vue techniqueet réfléchie prenant la forme d'une critique philosophique.

On peut le voir notamment avec le cas d'Oppenheimer,tristement célèbre après la seconde guerre mondiale et la bombe.

Ce qui est essentiel c'est la nécessité dedévelopper ce que Hans Jonas appelle le principe de responsabilité qui est d'essence éthique et philosophique.

Mais ici non plus en prônant de idées qui seraient universelles mais bien en tant que spécialiste d'une question c'est-à-dire comprenant les enjeux scientifiques et les constructions techniques sous-jacentes.

De là l'existence de comitébio-éthique dont les philosophes font partie etc. Transition : Ainsi, la réflexion philosophique est-elle nécessaire au développement de la science comme le montre notammentl'existence de l'éthique, de la bioéthique et des codes de déontologie ; ainsi que de l'épistémologie ; quiapparaissent alors comme des « gardes fous » de la science.

Mais si l'on entend cette remise en cause commel'affirmation d'une valeur scientifique et de son utilité pratique de la philosophie c'est ici sans doute faire une erreurgrossière signe d'une méconnaissance de l'histoire de la philosophie.

Et en ce sens peut-on sans doute dire quel'évolution scientifique et technique ne remet pas en cause la réflexion philosophique en tant que tel mais fait plutôtcorps avec elle.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles