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Les progrès de la technique sont-ils nécessairement des progrès de la raison?

Publié le 15/04/2005

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La science pure est le produit d'une curiosité désintéressé. Un exemple est celui des fontainiers de Florence qui, constatant que, dans des pompes vides, l'eau ne monte pas à plus de 10,33 mètres, viennent consulter le savant Torricelli. Si ce dernier avait été technicien, il se serait contenté de donner un conseil simple : prenez une pompe foulante pour amener l'eau à un niveau supérieur. Mais Torricelli cherche à comprendre et se trouve ainsi mis sur la voie des lois de la pression atmosphérique.De son côté, le technicien se heurte souvent à une réalité plus complexe que toute théorie et parfois même rencontre des problèmes que l'état de la science ne permettait pas de prévoir. Mais ces incompatibilités entre science & technique n'excluent pas leur interdépendance. En effet, la technique doit beaucoup à la science. Ainsi, par exemple, sans les travaux théoriques de Faraday sur la liquéfaction des gaz, sans les progrès de la thermodynamique, il n'y aurait pas de réfrigérateurs. De même, sans la découverte par Hertz, en 1894, des ondes électromagnétiques dites « hertziennes «, il n'y aurait pas toutes les techniques fondées sur l'usage des radio-isotopes dans les domaines aussi divers que la chimie des pétroles ou des matières plastiques, la métallurgie ou encore la conservation des produits alimentaires.Mais, inversement, la science doit beaucoup à la technique.

La technique est la manifestation par execellence de la raison. Le progrès de la raison va de pair avec le progrès scientifique et technique. Mais, le progrès de la technique est autonome de celui de la raison. Une invention peut être efficace selon les critères techniques, mais immorale selon ceux de la raison.

 

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« pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de ladomination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sacompréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : lascolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de ladoctrine d' Aristote . Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but quede comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçue commecoupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais desDieu x. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objetsde connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduitau coeur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sansaucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent,mais principalement aussi pour la conservation de la santé [...] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu , elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenirpratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peut s'appliquer dansune technique.

La technique n'est plus un art, un savoir-faire, une routine, elledevient une science appliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme onagit ou on transforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plusqu'un matériau offert à l'action de l'homme, dans son propre intérêt.

Connaître etfabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sacapacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit commeun sujet qui a tous les droits sur une nature qui lui appartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »). Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à sesdésirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait la métaphysiquecartésienne, en établissant une différence radicale de nature entre corps &esprit.

Ce qui relève du corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de lamécanique.

De même en assimilant les animaux à des machines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être. »

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