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Les rapports aux autres ne peuvent-ils etre que conflictuels ?

Publié le 14/11/2005

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Réponses:1 - Non, la présence d'autrui ne peut provenir d'une réflexion, celle-ci ne me mettant en relation qu'avec ma propre conscience.2 - La possibilité de me connaître moi-même, de me prendre pour objet de ma conscience.3 - L'autre peut certes me donner à voir ce que je suis réellement, mais il peut aussi me méconnaître, m'enfermer dans une fausse image qu'il se fait de moi. Relativité du conflit dans les rapports avec les autres. * Le conflit n'est pas le seul mode de relation au monde le regard des autres peut aussi m'être infiniment précieux s'il exprime la sympathie ou l'amour. Je ne suis pas qu'une cible dans l'oeil d'autrui. * Le visage de l'autre n'a-t-il pas pour Lévinas un sens hybride : à la fois incitation au conflit, à la violence, car le plus dénué, le plus exposé en l'homme, mais aussi ordre de paix, mise en respect du meurtrier possible ? « Tu ne tueras point est la première parole du visage » dit Lévinas. « Je pense plutôt que l'accès au visage est d'emblée éthique. C'est lorsque vous voyez un nez, des yeux, un front, un menton, et que vous pouvez les décrire, que vous vous tournez vers autrui  comme vers un objet.

Les rapports avec les autres sont ceux que des sujets sont amenés à entretenir les uns avec les autres. Demander s'ils sont de l'ordre du conflit, c'est demander s'ils sont de nature à être vécus sous le mode d'une opposition susceptible en permanence de déboucher sur une lutte plus ou moins violente.    Au vu du problème ainsi posé, on peut tenir pour admis d'une part que la relation avec les autres est une relation vitale et existentielle, qui peut être d'ordre conflictuel, et d'autre part que certains philosophes (comme Jean-Paul Sartre) l'ont pensée comme étant nécessairement conflictuelle, s'opposant à d'autres penseurs ayant perçu d'autres formes de rapports. Ainsi, l'aspect très controversé du problème est clairement sous-entendu dans la question.    En se demandant si le conflit est inévitable dans les rapports avec les autres, il y va de la nature des relations que nous pouvons avoir avec eux. Mais, plus largement, c'est l'éthique de notre civilisation qui est en jeu. Il y va en effet des principes, tant moraux que politiques, susceptibles de réguler à défaut de l'endiguer, le fond de violence sur lequel s'édifie la civilisation.    Nous sommes ainsi amenés à nous demander si d'autres relations sont envisageables et si le conflit - rapport prédominant jusqu'en ce siècle - n'en constitue pas une pathologie majeure. Enfin, il conviendra de se demander quelle est l'attitude qu'il serait bon et légitime d'adopter dans notre relation aux autres.  

« SARTRE : Je viens de faire un geste maladroit ou vulgaire : ce geste colle à moi, je ne le juge ni ne le blâme, je le vis simplement, je le réalise sur le modedu pour-soi.

Mais voici tout à coup que je lève la tête : quelqu'un était là etm'a vu.

Je réalise tout à coup toute la vulgarité de mon geste et j'ai honte.

Ilest certain que ma honte n'est pas réflexive, car la présence d'autrui à maconscience, fût-ce à la manière d'un catalyseur, est incompatible avecl'attitude réflexive : dans le champ de ma réflexion je ne puis jamaisrencontrer que la conscience qui est mienne.

Or autrui est le médiateurindispensable entre moi et moi-même : j'ai honte de moi tel que j'apparais àautrui.Et, par l'apparition même d'autrui, je suis mis en mesure de porter unjugement sur moi-même comme sur un objet, car c'est comme objet quej'apparais à autrui.Mais pourtant cet objet apparu à autrui, ce n'est pas une vaine image dansl'esprit d'un autre.

Cette image en effet serait entièrement imputable à autruiet ne saurait me « toucher Je pourrais ressentir de l'agacement, de la colèreen face d'elle, comme devant un mauvais portrait de moi, qui me prête unelaideur ou une bassesse d'expression que je n'ai pas ; mais je ne saurais êtreatteint jusqu'aux moelles : la honte est, par nature, reconnaissance.

Jereconnais que je suis comme autrui me voit. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Est-ce par la réflexion que je découvre autrui ?2 Que m'apporte au juste la présence de l'autre ?3 Quelle menace peut présenter la présence d'autrui pour moi ? Réponses: 1 - Non, la présence d'autrui ne peut provenir d'une réflexion, celle-ci ne me mettant en relation qu'avec ma propreconscience.2 - La possibilité de me connaître moi-même, de me prendre pour objet de ma conscience.3 - L'autre peut certes me donner à voir ce que je suis réellement, mais il peut aussi me méconnaître, m'enfermerdans une fausse image qu'il se fait de moi. Relativité du conflit dans les rapports avec les autres. • Le conflit n'est pas le seul mode de relation au monde le regard des autres peut aussi m'être infiniment précieux s'ilexprime la sympathie ou l'amour.

Je ne suis pas qu'une cible dans l'oeil d'autrui. • Le visage de l'autre n'a-t-il pas pour Lévinas un sens hybride : à la fois incitation au conflit, à la violence, car leplus dénué, le plus exposé en l'homme, mais aussi ordre de paix, mise en respect du meurtrier possible ? « Tu netueras point est la première parole du visage » dit Lévinas. Pour Lévinas, l'éthique est la « voie royale vers l'absolument autre » (Préface).

En effet, le désir d'infini n'est pas undésir au sens habituel et négatif de manque mais une expérience sans retour possible de soi vers l'autre, du familiervers l'étranger.

Car « l'absolument autre, c'est autrui » (Rupture de la totalité), autrui n'est donc pas la négation demoi-même, ce qui impliquerait encore une relation d'identité, mais il est positivement « l'absolument autre ».

Autruime révèle le sens de l'éthique comme « rapport non allergique du Même et de l'Autre » (L'Être comme bonté).L'éthique trouvant son sens premier dans la relation de face à face, elle présuppose une ouverture à « l'absolumentautre » que seul le visage d'autrui permet d'entrevoir.

L'éthique est bien originellement une « optique » mais sansimage, car la vision est encore une totalisation.

Or le visage empêche le regard de se fixer, il nous tourne vers unau-delà, un ailleurs ; il figure « l'infiniment autre » qu'on ne parviendra jamais à totaliser.

Le visage d'autrui se donneà voir comme « révélation » de l'Autre dans sa nudité et sa fragilité.

Il m'appelle alors à la responsabilité infiniedevant lui. « Je pense plutôt que l'accès au visage est d'emblée éthique.

C'est lorsque vous voyez un nez, des yeux, un front, un menton, et que vous pouvez les décrire, que vous vous tournez vers autrui comme vers un objet.

Lameilleure manière de rencontrer autrui, c'est de ne pas même remarquer la couleur de ses yeux ! Quand on observela couleur des yeux, on n'est pas en relation sociale avec autrui.

La relation avec le visage peut certes être dominéepar la perception, mais ce qui est spécifiquement visage, c'est ce qui ne s'y réduit pas. Il y a d'abord la droiture même du visage, son expression droite, sans défense.

La peau du visage est cellequi reste la plus nue, la plus dénuée.

La plus nue, bien que d'une nudité décente.

La plus dénuée aussi: il y a dansle visage une pauvreté essentielle.

La preuve en est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant desposes, une contenance.

Le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence.

En même tempsle visage est ce qui nous interdit de tuer.

». »

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