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Nos rapports avec autrui sont-ils nécessairement conflictuels ?

Publié le 07/02/2004

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Les rapports que l'on entretient avec autrui sont la plupart du temps conflictuels, faits de menace, de violence directe ou indirecte, qu'elle s'exerce de façon physique, psychologique, morale ou même intellectuelle.  Formulation du problème :  La violence n'est-elle pas alors à la base des rapports entre les hommes, le conflit ne constituerait-il pas l'essence même du rapport avec autrui ?  Orientation de la recherche :  Mais s'il s'avère que les rapports sont conflictuels on peut s'interroger sur l'origine de ce conflit, et envisager un autre mode plus essentiel de rapport fondé sur l'amour, la générosité.  

Se demander si les rapports avec les autres sont nécessairement de l'ordre du conflit peut surprendre. Que la circonstance soit possible, cela s'admet. Qu'elle soit nécessaire, cela semble excessif: la vie avec les autres n'est pas un perpétuel affrontement. Quel est dès lors le sens d'une telle question ? Peut-être faut-il chercher du côté du concept d'autrui, thème sous-jacent à quoi se rattachent "l'autre" ou "les autres". Ainsi verrons-nous que si la relation à autrui se révèle nécessairement conflictuelle, les rapports avec les autres ne sauraient se réduire à cette seule modalité.

  • 1. Nécessité du conflit dans la relation à autrui.
  • 2. Relativité du conflit dans les rapports avec les autres.

 

  • 3. Mais qu'il y ait toujours eu conflit entre les hommes ne prouve pas que le conflit soit au fondement de leurs rapports.

 

« [III.

La conscience comme source du devoir] Néanmoins, le recensement effectué par Kant a pour objet d'indiquer queles principes hétéronomiques sont difficilement compatibles entre eux.

Lefait qu'ils aient été soutenus par des philosophes éventuellementrespectables (Montaigne, Épicure, les stoïciens, Wolf, etc.) ne doit pasnous masquer l'incapacité où l'on se trouve, en fin de parcours, pourunifier par exemple le rôle de l'éducation avec les exigences du corps ouces dernières avec l'enseignement religieux.De surcroît, concevoir que ce que je dois faire ne m'est indiqué que parun « discours » extérieur à ma propre décision fait de cette dernière unsimple effet, une conséquence : de ma morale, je ne suis guèreresponsable si elle consiste seulement à obéir à une autorité.

C'estpourquoi Kant privilégie, comme on le sait, une tout autre source, qu'ilnomme « autonomie de la volonté », pour désigner sans ambiguïté le faitque c'est moi-même qui formule la loi à laquelle je dois obéir.Affirmer cette capacité en chaque homme, c'est concevoir que saconscience morale est de nature avant tout rationnelle, puisque larelation à la notion de loi définit la raison elle-même (dans ses deuxversants complémentaires et en fait peu dissociables : soit qu'ellecherche les lois de la nature, soit qu'elle énonce les lois du devoir, quisont aussi, pour Kant, celles de la liberté).

L'autonomie morale me révèle comme mon propre législateur (en même temps que comme législateur pour toute l'humanité, puisque la loi queje trouve, si elle est authentique, est par définition universelle).

C'est donc à moi seul que je dois obéir — nonplus à un pouvoir extérieur —, et plus précisément à la façon dont je participe de l'humanité.

Ce qui me dit ceque je dois faire est bien encore intimior intimo meo, mais désigne désormais le noyau rationnel de ma pensée. [Conclusion] Concevoir que je ne perçois en moi de devoir qu'indiqué par l'extérieur, c'est me considérer comme un simpleespace accueillant au(x) pouvoir(s) qui, à tort ou à raison, entendent me diriger.

L'analyse kantienne al'avantage d'assimiler ma conscience morale à la présence d'une liberté, capable de juger précisément ce quel'on peut prétendre m'imposer.

Du même coup, elle rend le sujet intégralement responsable de sa conduite :celui qui prétendra rester sourd à ce qui, en lui, lui dit ce qu'il doit faire ne pourra trouver d'excuse dans lescirconstances extérieures.

Il apparaîtra comme volontairement sourd à sa propre raison, et donc à sa proprehumanité. Analyse du sujet - Pourquoi la question se pose-t-elle ? Il apparaît, en effet, que l'homme est un être social : je suis fait pourvivre avec l'autre, j'ai besoin de lui pour partager le travail, les émotions, le plaisir et la peine, ou mêmesimplement mon sentiment d'exister.

Pourtant, des faits innombrables prouvent combien la cohabitation estdésespérément difficile : depuis les conflits entre les individus jusqu'aux guerres entre les peuples, tout montreque si autrui s'avère être l'allié le plus indispensable, il est aussi mon plus implacable ennemi.

Il suffit de lire lesjournaux tous les matins, ou de se regarder tout simplement vivre avec les autres, pour se rendre compte queles conflits avec autrui sont quotidiens. - La question posée sous-entend donc que les conflits existent, qu'ils sont même légion, à telle enseigne quel'on serait tenté de réduire notre relation à autrui à sa dimension uniquement conflictuelle.

En même temps,force est de constater que nous aimons parfois autrui, qu'il nous arrive même de le secourir, voire de sacrifiernotre vie pour lui.

Autrui est aussi celui qui me rend heureux, me donne du plaisir…La guerre, la mésentente, lahaine ne doivent donc pas occulter la diversité et la richesse du rapport à autrui.

Analyse des termes du sujet :. »

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