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Les stades de l'existence chez Kierkegaard

Publié le 23/12/2009

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kierkegaard
Kierkegaard n'est pas un philosophe systématique. Il prend parti contre l'hégélianisme qui domine la culture de son époque. Il proclame la primauté de l'existence sur l'essence, le primat de la subjectivité : Le sujet vivant et pensant ne reçoit pas sa signification de l'histoire universelle dans laquelle il est situé. C'est le sujet existant seul qui compte en face de son Créateur, qui est Lui aussi une Personne. Kierkegaard est donc le vrai fondateur du c9urant de pensée que l'on désigne aujourd'hui ordinairement sous le nom d'existentialisme chrétien. Pourquoi Kierkegaard signe-t-il ses oeuvres philosophiques par divers pseudonymes ? Pour la même raison qui lui fait apprécier la forme du dialogue. Parce que la vérité est multiple et contradictoire. Parce que devant la vie il y a plusieurs options possibles. Sur le chemin de la vie il y a plusieurs directions. C'est ainsi que Kierkegaard distingue les étapes esthétique, éthique et religieuse qui ne sont pas trois conceptions théoriques du monde, mais trois manières de vivre.  

kierkegaard

« Mynster.

Le 24 mai 1855 il fonde un journal pour se faire entendre, l'Instant.

Le 2 octobre 1855 Kierkegaards'affaisse dans la rue.

A demi-paralysé il est conduit à l'hôpital.

Il refuse la communion : « Les prêtres sont desfonctionnaires, les fonctionnaires ne sont pas des témoins du christianisme ».

Il meurt le 11 novembre âgé dequarante-deux ans. Les stades de l'existence chez Kierkegaard Kierkegaard, répétons-le, n'est pas un philosophe systématique.

Il prend parti contre l'hégélianisme qui domine laculture de son époque.

Il proclame la primauté de l'existence sur l'essence, le primat de la subjectivité : Le sujetvivant et pensant ne reçoit pas sa signification de l'histoire universelle dans laquelle il est situé.

C'est le sujetexistant seul qui compte en face de son Créateur, qui est Lui aussi une Personne.

Kierkegaard est donc le vraifondateur du c9urant de pensée que l'on désigne aujourd'hui ordinairement sous le nom d'existentialisme chrétien.Pourquoi Kierkegaard signe-t-il ses oeuvres philosophiques par divers pseudonymes ? Pour la même raison qui lui faitapprécier la forme du dialogue.

Parce que la vérité est multiple et contradictoire.

Parce que devant la vie il y aplusieurs options possibles.

Sur le chemin de la vie il y a plusieurs directions.

C'est ainsi que Kierkegaard distingue lesétapes esthétique, éthique et religieuse qui ne sont pas trois conceptions théoriques du monde, mais trois manièresde vivre. Le stade esthétiqueL'esthéticien vit dans l'instant et ne connaît pas d'autre but dans la vie que de jouir de l'instant qui passe.

Chaquemoment a sa saveur qu'il faut goûter pleinement; l'esthéticien coïncide donc avec chacune de ses sensationssuccessives, c'est l'homme de la sincérité (l'idéal gidien des sincérités successives en est un bon exemple à notreépoque).

L'esthéticien bannit toute fidélité parce que la fidélité nous asservit à des promesses passées qui necorrespondent plus à nos désirs d'aujourd'hui.

L'esthéticien veut toujours goûter des nouveautés et il déteste la «répétition » génératrice d'ennui, et qui émousse toujours les sentiments.

C'est un dilettante qui refuse toujours de «s'engager » et qui préfère jouer avec les possibles.

Certains des « pseudonymes » nous offrent de beaux types d' «esthéticiens », Johannès le Séducteur qui joue d'une façon si méphistophélique avec le coeur de la pauvre Cordelian'est qu'une version kierkegaardienne du mythe éternel de Don Juan.

Victor Eremita au pseudonyme transparent —victorieux et solitaire — est un esthéticien d'un autre genre.

C'est le sceptique élégant, détaché de tout (sasolitude est la rançon de son attitude distante, de son dédain victorieux, un homme d'affaires distingué, pleind'expérience qui cache un fond d'amertume sous une apparence d'enjouement.

Peut-être Eremita n'est-il queJohannes — avec vingt ans ou trente ans de plus — Son exemple montre la vanité des plaisirs, la mélancolieincurable qui est au fond le fruit le plus sûr du dilettantisme. Le stade éthiqueTandis que l'esthéticien cherche son plaisir au jour le jour l'homme de l'éthique conçoit le bonheur commel'accomplissement pleinement consenti du devoir moral.

Le dilettante du stade esthétique se livrait à la successionfortuite des sensations, l'homme de l'éthique s'efforce d'incarner dans sa vie les règles universelles du devoir.

C'estpourquoi, selon Kierkegaard, le stade éthique est le stade du général.

Au fond, l'homme de l'éthique incarne destypes généraux.

Il sera le travailleur consciencieux, l'époux modèle, le père dévoué.

Le symbole de ce stade, c'est l'assesseur Wilhem, le type même du fonctionnaire danois au milieu du XIXe siècle.

Lunettes, costume noir à largecol, air grave.

C'est un homme qui a toujours pris la vie au sérieux.

A cinq ans il était déjà un être moral ; ilapprenait scrupuleusement sa leçon du lendemain, dix lignes du catéchisme de Balle, et quand bien même le mondese serait écroulé autour de lui, il n'aurait pas levé les yeux de son livre.

A dix ans il apprend le latin, et comme ditKierkegaard, tandis qu'il étudie la grammaire, « la règle est l'objet de son amour, l'exception de son mépris ».

Al'université il est un étudiant exemplaire, il ne va jamais au bal ni au café.

Bien entendu, il se marie vierge.

Il est vraiqu'après cinq ans de mariage il sait à peine si sa femme est blonde ou brune, il n'a pas compté les fossettes de sonvisage ! Il n'est pas un amant, il est un mari ! Bien que l'assesseur soit présenté comme un homme sympathique, sonstyle de vie n'est pas pour Kierkegaard le plus haut qui soit.

L'assesseur manque d'inquiétude, il est prisonnierd'idées toutes faites, il est asservi à ce que nos existentialistes, disciples de Kierkegaard, appellent les « conduitesdu sérieux ».

Fidèle à tous ses engagements il risque d'avoir trop bonne conscience, de se croire parfait.

Il n'a pasmesuré toute la faiblesse, toute la déchéance de l'homme.

Kierkegaard nous le dépeint tout jeune encore, et pleind'assurance.

Il nous laisse entendre que la vie le décevra, qu'il comprendra un jour toutes les misères qui se cachentsous le voile de la bonne conscience, qu'il comprendra qu'une morale simplement humaine ne saurait suffire auxhommes. Les transitions entre les stadesa) Pour Kierkegaard on ne saurait passer d'un stade à l'autre que par une brusque conversion, par ce qu'il appelle un« saut ».

Pourtant il y a une critique de chacun des deux premiers stades qui prépare le passage au stade suivant.C'est ainsi que le stade esthétique révèle sa médiocrité dans l'expérience de l'ironie.

C'est si l'on veut l'ironiequ'opposerait Socrate à cet esthéticien caractéristique qu'était Callicles.

A quoi bon satisfaire toutes ses passions sinotre coeur — pareil au tonneau des Danaïdes — ne peut jamais se remplir, s'assouvir ? Don juan cherche le plaisiret ne s'engage jamais : il récolte la solitude et de toutes ses expériences il ne reste qu'un peu d'amertume.

Ce qu'iltrouve est finalement le contraire de ce qu'il cherchait et voilà pourquoi il mérite une critique ironique.b) Mais l'homme sérieux, l'homme du stade éthique ne parvient pas lui non plus à construire un bonheur solide.Voyez job, ce juste, ce grand travailleur, ce père excellent qui n'a rien à se reprocher.

Dieu le dépouille de tous sesbiens, fait mourir ses enfants, etc.

Etrange récompense pour ses vertus ! Sans doute job ne peut être un objet deplaisanterie, mais son échec et ses malheurs, après tant d'efforts, après une vie consacrée à la justice, nousenseignent l'extrême fragilité de toute oeuvre humaine : le sentiment du caractère dérisoire de toute sagesse. »

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