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l'esprit reste-t-il libre quand il se soumet au vrai ?

Publié le 15/11/2005

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esprit
L'esprit reste-t-il libre quand il se soumet au vrai ? Si tel est le cas, l'esprit ne pourrait être dit libre que dans une perpétuelle interrogation, grâce à un mouvement continu de recherche. Cette question suppose-t-elle une liberté a priori de l'esprit ? C'est-à-dire la liberté est-elle le principe de l'esprit ? Ou bien au contraire est-ce la liberté qui s'obtient par la soumission au vrai ? Il serait alors le principe de la liberté. Mais un esprit libre peut-il se soumettre à l'idée même de vérité avant de l'avoir interroger ? I- Une liberté a priori de l'esprit Le dualisme kantien pose l'existence d'une double causalité. L'homme comme toutes les choses dans le monde est soumis à la causalité externe, celle de la nature (désirs, lois physiques). Mais il est également en tant qu'être raisonnable cause première de ses actions, il peut par sa volonté être principe d'une chaîne causale.
Est-ce que Galilée était libre de dire que la terre tourne autour du soleil ? S'il était libre de le dire, était-il libre "en face" de cette vérité ? Est-ce que c'était une manifestation de sa liberté ? Il n'a pas "choisi" de faire que la terre tourne autour du soleil, il n'a pas choisi de croire à ça, il a compris, montré, su que c'était ainsi. Le problème donc est le suivant : la vérité semble être par définition indépendante de moi. La vérité en ce sens ne contraint-elle pas la liberté ? "1+1=2" : cette vérité n'attend pas que je choisisse de la croire vraie pour être vraie. Il n'y a pas "deux vérités" entre lesquelles je pourrais choisir, la vérité n'est pas l'objet d'un choix, elle est par définition indépendante de moi. Pourtant la vérité s'oppose-t-elle nécessairement à l'exercice de la liberté ? En quel sens la vérité, suppose-t-elle une construction libre ? Ne puis-je pas toujours refuser la vérité qui est devant moi ? La question qui se pose alors est celle du devoir. Dois-je garder ma liberté devant la liberté, pour la remettre en question avant de l'accepter par exemple, ou au contraire par scepticisme ? Ne doit-on pas garder sa liberté devant ce que l'on nous donne comme vrai ? Référence utile : "La liberté cartésienne" dans Critiques littéraires-Situations I de Jean-Paul Sartre.

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« s'exprime en nous, tant pour sa propre conservation que pour la nôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alorsque nous ne faisons qu'être mus, par l'existence de causes extérieures :la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notreculture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairementdéterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature.

"Telle est cette liberté humaine que tousles hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, etignorants des causes qui les déterminent." En revanche la liberté comprise comme intellection de la nécessité s'atteint lorsque notre esprit cherche le vrai- quenous pouvons atteindre grâce au conatus, puissance de connaître de notre esprit qui cherche le vrai.

Et c'est doncbien dans la vérité que réside la liberté de l'esprit.

La vérité est donc le principe de la liberté de l'esprit quand celle-ci est comprise comme la connaissance des causes. III- Nietzsche et l'interrogation sur la vérité. Pour Nietzsche le vrai a beau refusé la croyance, celle-ci est son principemême.

La vérité croit qu'elle est ce qu'il y a de mieux : il ne faut pas tromper.Et ce jugement est une évaluation morale.

La vérité repose là-dessus.

Or lavie est pleine d'erreurs qui sont le trésor de l'humanité.

Elles sont les fruits demultiples interprétations qui constituent le passé de l'humanité.

Le vrai enrevanche est un être fixe qui enchaîne l'homme à la croyance et aux idéesmorales. La vérité apparaît dès lors comme un asservissement duquel il faut se libérer.Mais le critère du vrai c'est la raison ou l'esprit.

Pour s'en libérer il fautconsidérer les interprétations comme des hiérarchisations de pulsionscorporelles au travers desquels s'exprime la volonté de puissance. "La vie a besoin d'illusions, c'est-à-dire de non-vérités tenues pour desvérités." NIETZSCHE Selon Nietzsche, l'illusion ne résulte pas seulement des rapports sociaux : elleest une nécessité de la vie, de notre condition d'êtres biologiques.

Lesanimaux sont eux aussi victimes de leurres, qui jouent le rôle de stimuli.

Leshommes ont par nature besoin de croire en des "non-vérités", faute de quoi lavie leur serait insupportable.

Nietzsche, en fin psychologue, souligne à la foisle désir de la conscience humaine de posséder la vérité et en même temps son incapacité à accepter lucidement sa condition d'être mortel.

En d'autres termes, nous désirons tous lavérité et pourtant nous nous arrangeons le plus souvent avec la réalité.

L'illusion n'est pas, comme on pourraitle penser nativement, le contraire absolu de la vérité, elle est la vérité telle que nous pouvons l'accepter touten étant capable, par un effort sur nous-mêmes d'y renoncer. NIETZSCHE : la fonction vitale de l'illusion L'illusion possède une fonction vitale.

En effet « on ne peut pas vivre avec la Vérité », car découvrir cette vérité,c'est découvrir que n'existe qu'un flux éternel des choses, un Abîme où toutes s'abîment.

La vie, expression de laVolonté de Puissance, a donc besoin de falsifier le réel, d'affirmer l'être contre le devenir, d'organiser ce flux, de lecontraindre à se plier aux options vitales du sujet, c'est-à-dire aux valeurs et aux normes définies par la Volonté dePuissance, bref .elfe a besoin de l'illusion, qu'elle érige en vérité.

C'est pourquoi, même la prétendue vérité objectivede la science se réduit en fait à une croyance, une illusion qui nous est nécessaire pour vivre. Conclusion Poser cette question revient à penser la vérité comme un être fixe.

Une fois cette notion de vérité abolit etconsidérer comme une interprétation la question de la liberté de l'esprit devient une question dépassée dans lamesure où son principe, l'ego transcendantal est destitué au profit d'une philosophie du corps et de l'interprétation.. »

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