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l'Etat peut-il exiger de chacun qu'il travaille ?

Publié le 26/03/2005

Extrait du document

§  Le travail apparaît de prime abord comme cette valeur économique, valeur qui permet de fonder un lien entre l’homme et la nature en tant que cette dernière est une source de ressources potentielles. Le travail apparaît alors comme ce qui permet à l’homme de satisfaire ses besoins les plus élémentaires ainsi que de façonner la nature afin d’en retirer ce qui lui est nécessaire. C’est donc bien dans le domaine de l’économie que se meut le travail, se faisant le moyen par lequel l’homme peut produire des ressources qui serviront ensuite à sa consommation.

§  Néanmoins, défini comme tel, le travail semble être un droit et non un devoir, de sorte qu’il n’apparaît pas obligatoire pour l’homme. Si utile qu’il soit pour le bien commun, le travail semble alors être une contrainte pour l’homme mais que l’Etat ne peut exiger de l’individu sans porter atteinte à sa liberté.

§  Au contraire, il semble même que l’Etat doive jouer un rôle minimal dans le travail afin de faire que celui-ci contribue au bien commun.

§  Plus loin, l’homme semble se définir par le travail. En effet, le travail apparaît comme ce que projette l’homme dans la réalité, sur le réel afin de passer à l’existence. Dès lors, le travail semble ce qui viendrait définir l’homme faire de l’homme ce qu’il est réellement.

§  L’Etat doit-il contraindre chacun à travailler afin de faire contribuer le travail au bien commun, ou cette contribution est-elle naturelle, l’Etat devant effacer toute contrainte, afin de laisser le travail se définir comme essence de l’homme ?

I)                  Le travail comme nécessaire au bien commun mais aliénation de l’homme : nul ne peut être contraint à s’aliéner.

II)               La contribution du travail au bien commun doit passer par la figure d’un Etat minimal.

III)            Le travail n’est pas une contrainte : il est la définition même de l’homme.

« § L'homme s'aliénant dans le travail, il apparaît impossible de le contraindre à faire ce qui lui enlève sonessence d'homme.

C'est donc dans le cadre d'un Etat minimal que chacun peut être contraint àtravailler. II) La contribution du travail au bien commun doit passer par la figure d'un Etat minimal. § Le monde économique prend progressivement conscience de lui-même à travers plusieurs doctrines.Les hommes n'accèdent pas d'emblé à la claire conscience de ce qu'ils font.

A.

Smith fait le 1 er exposé systématique d'économie politique dans recherches sur la nature et les causes de la richesse de nations (1776).

Il montre à travers l'exemple de la fabrication d'une épingle l'accroissement de la productivité dû à la division du travail.

Il explique que l'économie peut se fonder sur la passionnaturelle de l'homme, l'intérêt égoïste, que les morales et les religions ont critiqué.

En travaillant demanière intéressée pour lui-même et en voulant accroître sa richesse, l'individu contribueindirectement à l'utilité collective.

L'acteur économique « est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'est naturellement pas dans ses intentions.

(…) Tout en ne cherchant que son intérêtpersonnel ; il travaille souvent de manière plus efficace pour l'intérêt de la société que s'il avaitréellement pour but d'y travailler » (Livre IV, ch.

2). § Le libéralisme se prolonge dans le monde économique du marché et de l'Etat minimal. L'Etat ne doit pas intervenir dans le monde économique sinon pour préserver les libertés économiques et laconcurrence.

La société a une consistance propre à travers ses mécanismes économiques.

La libertédu marché concurrentiel assure à la fois la plus grande efficacité économique du fait de la compétitionet la meilleure justice sur la base de l'égalité des chances.

Smith explique que les différences derémunération du travail et du capital s'expliquent par la différence des emplois (Livre I, ch.

10).

Si larémunération n'est pas la même, cela tient au fait que certains métiers demandent une qualificationsupérieure, du talent, des responsabilités.

Mais si l'on compare les avantages (la rémunération) et lesdésavantages (l'investissement exigé et les qualités requises), tous les métiers peuvent être égalisés. III) Le travail n'est pas une contrainte : il est la définition même de l'homme. § Le travail apparaît donc comme ce qui réalise proprement l'homme, comme ce qui le spécifie en tantque tel.

Mais plus loin, il semble possible d'émettre l'hypothèse selon laquelle le travail est ce quidéfinit proprement l'homme au sens où ce n'est que par ce qu'il fait, que par ses actions que l'hommeest.

L'homme se définirait alors dans son travail, au sens où seul son travail serait ce par quoi ilpourrait se réaliser.

Plus que permettant une liberté de l'homme, le travail permettrait une réalisationde l'home, un passage de l'homme à l'existence. § Dans son ouvrage l'existentialisme est un humanisme , Sartre semble émettre cette thèse.

En effet selon lui, l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise.

Iln'est rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie.

Seule compte la réalité pourl'homme : un homme s'engage dans sa vie.

Se dessine alors pour l'homme une figure en dehors delaquelle il n'y a rien, rien n'existe. § Le travail est alors ce projet de l'homme, cette figure au travers de laquelle il pose pour lui-même uneexistence et qui est figure par laquelle les autres voient et considèrent l'homme en question.

Letravail est ce qui porte l'homme à l'existence, ce qui lui permet de se définir et d'exister proprementen tant qu'homme.

Il est l'existence humaine par excellence, ce qui en fait un concept tout autrequ'un concept purement économique.

Le travail appartient à la réalité même de l'homme, celui-cin'existant que par la réalité qu'il forme lui-même par ses actions et son travail. § Le travail est alors l'homme par excellence, celui-ci ne se définissant que dans l'extériorité qu'ilprojette.

Il n'est pas pur concept et encore moins pur concept économique mais il est ce qui faitl'homme, ce qui le définit et ce qui le réalise. CONCLUSION.

§ Le travail apparaît de prime abord comme nécessaire à la survie de l'homme, mais lieu possible del'aliénation de l'homme, de sorte que toute contrainte serait perte de liberté de l'homme. § De sorte que toute contribution du travail au bien commun semble devoir passer par une théorie del'Etat minimal. § Défini ainsi, le travail se fait vecteur même de l'essence de l'homme.. »

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