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l'Etat restreint-il les libertés ?

Publié le 17/11/2005

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 En effet, même si en tous les endroits du monde les hommes établissaient sur le sable les fondements de leurs maisons, on ne pourrait inférer de là qu'il doit en être ainsi. L'art d 'établir et de maintenir les républiques repose, comme l'arithmétique et la géométrie, sur des règles déterminées, et non comme le jeu de paume, sur la seule pratique. » L'expérience cruciale de la guerre civile, la montée de l'individualisme, la rupture des anciennes solidarités sociales, invitent Hobbes à penser qu'en dehors d'un pouvoir commun fort, les hommes vivent en rivalité, défiants les uns vis-à-vis des autres, dans un état de suspicion, sinon de guerre. Cherchant les fondements d'une autorité légitime, et les causes de la vie sociale, Hobbes reconstitue ce que l'on nomme l'état de nature. L'état de nature est un état fictif, correspondant à ce que vivraient les hommes si chacun jouissait de sa liberté naturelle. Hobbes en effet accepte l'idée que les hommes sont naturellement libres, c'est-à-dire pourvus d'une volonté autonome dont ils ont le droit d'user. La question est alors de savoir pourquoi, étant donné qu'ils sont libres, les hommes acceptent un pouvoir commun. Si j'ai le droit naturel de décider pour moi-même de mes actions, pourquoi est-ce que j'accepte de me soumettre à la loi ? Pour quel motif est-ce que je donne aux lois une partie au moins de ce droit naturel que j'ai de décider de mes actes ? Rechercher ces motifs demande de reconstruire par la pensée l'état de nature, pour comprendre ce que seraient les hommes sans un pouvoir commun, et examiner pourquoi et comment ils en sortent.

« marque un progrès de la lutte des classes, le caractère purement répressif du pouvoir d'État apparaît de façonde plus en plus ouverte» [La Guerre civile en France, p.

60-61].

La conception marxiste de l'État est icirésumée dans son principe essentiel : l'État capitaliste est l'appareil de domination de la classe ouvrière par labourgeoisie, y compris par la violence comme ce fut le cas, par exemple, durant les journées de juin 1848.Durant celles-ci, la république bourgeoise avait montré le despotisme absolu d'une classe sur les autresclasses.Ainsi, l'État n'est pas extérieur ou au-dessus de la société.

« Il est bien plutôt un produit de la société à unstade déterminé de son développement ; il est l'aveu que cette société s'empêtre dans une insolublecontradiction avec elle-même, s'étant scindée en oppositions inconciliables qu'elle est impuissante à conjurer.Mais pour que les antagonistes, les classes aux intérêts économiques opposés, ne se consument pas — elles etla société — en une lutte stérile, le besoin s'impose d'un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de lasociété, doit estomper le conflit, le maintenir dans les limites de l'"ordre" ; et ce pouvoir, né de la société, maisqui se place au-dessus d'elle et lui devient de plus en plus étranger, c'est l'État» [L'Origine de la famille, de lapropriété privée et de l'État, p.

156].Si l'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes des classes, pour les mêmesraisons, l'État ou les différents États qui se sont succédé dans l'histoire ont toujours été ceux de la dominationd'une classe sur les autres, dans le but de maintenir — souvent par la violence [Anti-Dühring, p.

208 sq.] —l'ordre social.

D'où l'idée d'une disparition de l'État dans une société sans classe, le communisme, avecquelques difficultés sur les moyens d'y parvenir. Contre l'Etat: l'anarchisme A.

L'État, cimetière des libertés Les anarchistes – les russes Bakounine et Kropotkine, les français Élisée Reclus et Jean Grave – voient tout aucontraire dans l'État le mal radical et dans l'Individu la valeur suprême.

Pour eux, l'obéissance du citoyen est uneabdication, une destruction de sa personnalité.

La révolte est permise contre toute autorité : « Ni Dieu ni Maître ! »,s'écrie Jean Grave (1854-1939).

L'État est condamné parce qu'il est le fossoyeur des libertés ou, comme le ditBakounine (1814-1876), « un immense cimetière où viennent s'enterrer toutes les manifestations de la vieindividuelle ».

Non seulement l'État détruit la liberté des individus vivants, mais l'État, parce qu'il rompt la solidaritéuniverselle, parce qu'il ne se pose qu'en s'opposant à d'autres États – ce qui engendre la guerre et ses souffrances–, apparaît comme le plus grand obstacle à l'épanouissement de valeurs réellement universelles. B.

Un optimisme naïf Comprenons bien que les anarchistes ne sont pas pour autant des immoralistes antisociaux.

Ils sont au contrairepersuadés que l'individu ne peut s'épanouir que dans les relations de la vie communautaire.

Mais il s'agit pour eux deliens sociaux librement consentis.

L'État, avec ses contraintes artificielles, n'est qu'une caricature de la sociéténaturelle.

Les anarchistes réclament donc une révolution qui abattra l'État, ses juges, ses policiers, ses armées.

Surles ruines de l'État pourront alors s'établir de libres associations.La doctrine anarchiste implique un postulat tout à fait opposé à celui des absolutistes, ou des partisans de l'Étattotalitaire.

Pour ces derniers en effet, les hommes sont bêtes et méchants ; il faut donc les soumettre à unediscipline sévère.

A ce pessimisme foncier, les anarchistes opposent un optimisme naïf ; pour eux, l'homme est bonpar nature, il ne demande qu'à aider son semblable, il n'a pas besoin de l'organisation artificielle, contraignante etrépressive de l'État.

[L'État peut être la plus sûre garantie contre la tyrannie,la violence des intérêts particuliers.

Étant l'expression du droitet de la volonté générale, il veille sur l'individu.] Etat et libertéRousseau concilie la liberté individuelle avec l'autorité de l'État en considérant que celle-ci découle d'un «contratsocial» par lequel chacun accepte de se conformer à la «volonté générale».

Ce contrat garantit à la fois la liberté etl'égalité.

L'État, résultat de ce contrat, est l'instrument de tous mis au service de la liberté de chacun.. »

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