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Lettre à Ménécée

Publié le 07/12/2014

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Pourquoi la Lettre à Ménécée ? M'a-t-il été demandé implicitement ou explicitement. Quel est son rapport au programme ? La réponse est d'une simplicité déconcertante : parce que Epicure a, fort heureusement, encore bien des choses à dire à une jeune femme ou un jeune homme au XXI è siècle. Parce que le lire consciencieusement est déjà philosopher. Parce que, dès lors, à tout lecteur attentif et vigilant de cette lettre il apparaitra, parmi une quantité d'autres possibles, qu'ont été abordés quelques uns des thèmes et notions suivants. La philosophie n'a pas toujours été une matière d'enseignement au lycée ni exclusivement un savoir théorique et/ou spéculatif. Elle a été aussi historiquement un mode d'existence : une 'façon de vivre' : ce dont atteste la Lettre à Ménécée. En premier lieu il a donc été considérée la question de la « conduite de soi » qui implique quatre facteurs que sont respectivement : la conscience de soi, la connaissance de soi, la maîtrise de soi et enfin le souci de soi. La finalité expressément visée par cette conduite est le bonheur dont le fondement repose prioritairement sur un devoir envers soi-même (qui n'excepte pas cependant les devoirs envers autrui), par le moyen d'une maîtrise de ses propres désirs. Le bonheur y est considéré comme le 'bien suprême' auquel il est légitime d'aspirer et qu'il est licite de poursuivre, à proportion de nos dispositions et situations individuelles, dans le cadre des règles d'une 'vie bonne' (orientée selon le 'valeurs' du juste, de l'équitable, l'ordre des vertus ou plus généralement le bien) et d'une 'bonne vie' (c'est-à-dire d'une vie agréable, profitable ou avantageuse quoique nécessairement modérée). Le bonheur est simultanément une fin a) universelle : c'est une fin poursuivie par tout homme et b) individuelle : tout homme étant unique, soit un être absolument singulier, il entre dans les déterminations de son bonheur les particularités liées à sa nature et à sa condition. Ce dont attestent les propriétés, les particularités de ses désirs. Le désir...

« b) individuelle : tout homme étant unique, soit un être absolument singulier, il entre dans les déterminations de son bonheur les particularités liées à sa nature 8 et à sa condition.

Ce dont attestent les propriétés, les particularités de ses désirs.

Le désir est par essence immodéré, parfois démesuré , mais surtout affecté d’une variabilité élevée et contingent .

Plus grave quand il est empêché et ne trouve pas satisfaction il est source de peine et de malheur.

Il sera plus longuement et précisément question des désirs ultérieurement mais il a été précisé cependant que des désirs relevant de la poursuite du prestige, de l’honneur ou de la richesse sont irréductiblement ambigus car l’évidence montre qu’il ne relèvent pas de finalités dernières mais de finalités auxiliaires (ce sont des moyens en vue d’autres fins).

Aussi ils peuvent être source de biens (de bonheur) et de maux (de malheur) : c’est leur caractère plus ou moins approprié à une fin en tant que moyens qui détermine leur valeur.

Il est possible d’être riche et très malheureux ne serait-ce que du fait de l’anxiété de perdre ou manquer, quelque jour, de cette richesse.

Le devoir envers soi même est enfin une proposition corollaire (peut-être un postulat) de cette doctrine matérialiste qui affirme que l’existence étant unique (il ne sera donné de seconde chance à nul être, elle ne se produira qu’ une seule fois) il appartient à chaque sujet de trouver l’épanouissement de son être, l’apaisement de ses souffrances psychiques, le soulagement de ses douleurs physiques : en somme la quiétude de son existence par lui-même et le plus précocement possible.

Le danger - éventuellement tragique - est en effet d’exister ‘en vain’, d’échouer à s’épanouir dans ses projets ou trajets d’existence : ce qui n’est pas une vie digne de ce que peut l’homme. Cette conception peut se dire et se décrire autrement comme la (re)conquête par chaque sujet de sa liberté que cette faculté soit définie en termes de capacité de choix, de décision (ou de délibération), d’autonomie ou encore d’indépendance.

Cette liberté trouve à s’exercer dans de nombreux domaines : tels ceux par exemple où sont en jeu des opinions comme il en est de la religion ou de l’ éthique 9 qu’elle soit individuelle ou collective.

Cette liberté concerne en outre le domaine des actions c’est-a-dire l’ordre du politique (Il existe des motifs de refus du 66 Formulé autrement il s’agit de la reconnaissance d’une sorte de droit à chaque sujet, quelques soient : sa condition, sa situation d’entreprendre d’être heureux.

Il est ici question de ‘condition humaine’ en ce sens que le bonheur est accessible au ‘maître’ comme à ‘l’esclave’ même s’il est indéniable que ladite condition est un facteur qui peut et doit être pris en compte pour ce qui est de la réalisation du bonheur : mais que ce facteur n’est pas un empêchement définitif à cette réalisation.

La condition d’esclave ne dépend pas de moi : il ne s’agit pas nécessairement de s’en accommoder mais il demeure possible à l’esclave de poursuivre lui aussi un ‘vivre mieux’ (en vue du bien) ou un ‘mieux vivre’ (une amélioration de sa condition).

L’esclave antique peut entreprendre de rechercher son émancipation.

L’esclavage antique la rend possible : pour ce qui est de la ‘traite négrière’ en effet la question se pose autrement. 77 Tout homme peut devenir heureux. 88 Par nature est entendu ce qui fait la singularité du sujet en tant qu’être vivant et existant de façon unique. 99 Que l’on distinguera de la morale pour autant que celle-ci concerne les mœurs c'est-à-dire les comportements valorisés arbitrairement ( sans justification raisonnable) ici ou là.. »

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