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L'existence a-t-elle un sens ?

Publié le 20/08/2009

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Pour analyser la question, c’est à dire dégager ses présupposés et ses implications, il faut mettre de côté, au moins au début, le caractère affectif de la question, les joies et les tristesses du moment qui pourraient empêcher l’analyse de se développer.  

  • Sens : orientation, ordre, but ultime, finalité

 

  • Existence : vie. Tout être vivant par définition vit, mais seul l’être humain existe parce qu’il est le seul à se rapporter à lui même.

   La problématique qui s’impose est de savoir si l’existence humaine a un sens, une orientation, ce qui fait l’objet d’une première partie, puis il faut savoir si l’existence a un but ultime. Dans l’affirmative, il faudra préciser lequel. Dans la négative, il faudra savoir si l’on peut dire que l’existence n’a pas de sens.

« L’existence a-t-elle un sens ? Il y a plusieurs concepts à la notion de sens.

Mais la notion d’existence, de l’être, nous mène à nous poser la question du sens comme valeur, comme raison d’être dela vie et de choses.

Ainsi, l’existence a-t-elle un sens ? Nous verrons en quoi les choses et la vie peuvent ne pas être et ainsi n’avoir aucun sens, comment l’existence aun sens aux yeux d’autrui, pour enfin voir si l’existence en elle-même a un sens. Voyons d’abord que l’existence peut ne pas avoir de sens : ainsi l’existence en est absurde.

Quelque chose est absurde s’il n’a pas de sens.

En y pensent brièvement,on peut très bien imaginer l’existence d’une chose sans valeur, sans aucun sens, par exemple l’existence d’un caillou perdu parmi de nombreux autres cailloux dansl’herbe.

La valeur qu’a un objet peut être sentimentale mais le plus souvent, elle est objective, en fonction de son utilité.

Ainsi un coupe-papier a du sens en ce qu’ilest utile à couper le papier.

Lorsqu’il sera usagé et aura perdu de son utilité, il n’y aura plus de sens à garder ce coupe-papier et on le jettera.

Cependant, quelle utilitépeut-on voir à ce simple caillou ? Il est une chose insignifiante à laquelle on ne peut donner d’utilité.

Sartre dit dans l’un de ses textes que le monde est en léthargiesans conscience pour faire retour sur ce qu’elle voit.

Ainsi sans conscience ce caillou n’existe pas et n’a aucun sens.

Il est insignifiant en ce qu’il n’existe dansaucune conscience pour le penser.

Cependant, il serait paradoxale de dire que ce caillou est insignifiant, car en le jugeant ainsi, on prouve d’un côté avoir à laconscience ce caillou, et ainsi il nous signifie une petitesse au point qu’il suggère l’insignifiance et l’inutilité.

Pourtant, dès lors que l’on remarque ce caillou, ilacquiert un sens à son existence en ce qu’il fait partie d’un tout, en ce qu’il appartient à « l’unité d’un paysage » comme le dit Sartre.

On peut aussi très bien trouver àun objet une valeur sentimentale pour des raisons particulières.

Les humains eux, sont capables de faire retour sur eux-mêmes, ainsi ils existent du moment qu’ilsvivent, car ils ont la pensée et avec cela la conscience.

Mais leur vie a-t-elle nécessairement un sens ? Etymologiquement le terme de travail renvoie à la torture, ainsià la souffrance.

Et, comme les animaux le font, vivre pour survivre n’aurait ainsi aucun sens.

Car pour survivre il faut travailler, et souffrir pour le simple fait de vivren’est alors pas une fin en soi.

Car c’est la fin, le but, qui donne du sens à quelque chose.

Alors, en supposant que l’on puisse vivre sans but, sans désirs, cetteexistence n’aurait pas de sens, elle serait absurde. En revanche, la vie peut avoir du sens aux yeux d’autrui, comme les objets ont du sens aux yeux de leur propriétaire.

Dans le domaine du travail par exemple, unemployeur donnera du sens à l’existence de son employé en ce qu’il lui donnera diverses tâches à accomplir afin qu’il aide à attendre l’objectif commun del’entreprise.

Son existence aura du sens aux yeux de l’employeur en ce qu’elle est considérée dans ce réseau d’entreprise et qu’elle anime un projet commun.

Cerapport entre l’employeur et l’employé est le même qu’entre l’usager et son coupe-papier, du moment qu’ils n’entretiennent rien d’autre à côté.

C’est une relationvisant l’efficace.

De même pour les faits, tout ce qui touche au phénomène.

On peut leur donner du sens en les expliquant, car expliquer c’est donner du sens.

Il fautcependant éviter l’interprétation de phénomènes car c’est supposer l’existence de signes et c’est ainsi tomber dans la superstition. Enfin, si on peut donner du sens à l’existence d’autrui et de choses, peut-on donner du sens à l’existence de soi ? Nous avons pu imaginer une existence absurde, sansdésirs ni but, ne vivant que pour survivre.

Sommes-nous condamnés à cela ? Si l’on se respecte et que l’on est un sujet, c’est-à-dire que l’on soit capable de s’auto-désigner, de faire retour sur soi-même, cela fait du sujet non pas seulement une chose d’un type unique mais un soi.

C’est là que l’on se créé son identité, qui n’a pasété donnée à l’origine, en pensant ce que l’on a été dans son passé, en se projetant dans l’avenir à la lumière d’une idée de ce que l’on veut être : ainsi il s’agit de seraconter à soi-même sa propre vie pour lui donner un sens.

A cela, on peut y opposer Eichmann, jugé coupable de crime de bureau et participant à la Solution Finale,sur qui Arendt a parlé.

Selon Arendt, il manquait de personnalité, qu’il n’était pas une personne, il était en désaccord avec lui-même, n’était pas le sujet de sespensées.

Dans ce cas, l’existence d’Eichmann n’avait de sens que pour ses supérieurs, il était un outil utile dans cette Solution Finale.

Dans ce cas, peut-on dire queson existence en soi a un sens ? Nous avons vu qu’il était en désaccord avec lui-même, il ne se respecte pas, et disait même ne pas avoir apprécié la vue des déportéslorsqu’il avait été envoyé sur le terrain, et pourtant il continuait ce travail en pensant bien faire car il était efficace, à cause de la banalité du mal causée par le simplefait d’être derrière un bureau.

Ainsi Eichmann n’a pas vraiment de but en soi, mis à part celui de faire carrière pour survivre.

C’est pour cela qu’être une personne,sujet de soi-même est nécessaire pour donner un sens à l’existence de soi et de vivre pour soi, car l’être du soi, c’est d’exister pour soi.

On peut aussi trouver le sensdans l’existence de soi dans la recherche du bonheur.

C’est quelque chose dont on est toujours en quête, pour être heureux mais sans jamais l’obtenir éternellement,car le bonheur n’est pas acquis, ce n’est pas quelque chose que l’on possède.

Lorsque l’on trouve du plaisir, on a un sentiment de bonheur, cependant le plaisir estmélangé d’insatisfaction car il est toujours précédé et suivi du désir.

Ainsi le bonheur est une fin en soi, ce qui donne du sens à l’existence de quiconque le cherche,sans jamais pouvoir le trouver.

Ainsi même l’existence en soi d’Eichmann devait avoir un sens, même s’il n’était pas sujet de lui-même, car il cherchait surement lebonheur dans sa carrière. En somme, l’existence de choses peut ne pas avoir de sens lorsqu’elles n’existent dans aucune conscience pour les faire vivre à travers la pensée, comme elle peut enavoir à l’inverse.

En revanche l’existence d’un homme a nécessairement un sens.

On peut opposer à cela le manque de reconnaissance à soi, il est possible quel’homme ne trouve aucune valeur à son passé, ni aucune signification à son présent.

Cependant il est naturel pour l’homme d’avoir une direction vers le futur, celle detrouver le bonheur.

Ainsi l’existence en soi de l’être humain a nécessairement un sens, comme elle peut en avoir pour autrui en tant que chose ou moi extérieur à soi.. »

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