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l'existence humaine a-t-elle besoin d'une justification ?

Publié le 18/11/2005

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Si bien que c'est la question de sa propre viabilité qu'elle est amenée à se poser ; les circonstances écologiques et la multiplicité des Etats possédant l'arme nucléaire rendent possible l'idée d'une destruction de l'humanité de son propre fait et non plus nécessairement pour des raisons accidentelles qui lui seraient extérieures (météorite géante, extinction du soleil).             En développant des exigences éthiques et autres incitations à la responsabilité, bref en élaborant un système qui repose sur la culpabilisation de chacun, la pensée contemporaine élabore de fait l'idée d'un droit à une existence viable pour les générations futures. Or, si l'urgence de problèmes écologiques est peut-être incontestable, il n'en demeure pas moins que les discours prônant une responsabilisation générale paraissent s'appauvrir lorsqu'ils cherchent à se justifier, en invoquant donc par exemple le droit des générations futures, censé leur offrir un argument de puissante valeur affective.L'appauvrissement est d'ordre rationnel : en faisant de l'humanité un sujet dont l'existence même doit être justifiée, la pensée accepte et reconnaît la fragilité de cette humanité ; plus qu'elle n'invite à la protéger, elle répand partout l'idée que l'homme a fait de sa propre existence un objet dont il peut décider. Autrement dit l'existence n'apparaît plus tant comme un miracle que comme ce que l'homme s'autorise à lui-même, bref, l'existence apparaît désacralisée.   III-L'existence humaine doit se passer de justifications.               Que l'existence humaine puisse être détruite par l'homme lui-même ne doit pas conduire l'homme à chercher des justifications à l'existence de l'humanité. En effet, Par de tels discours de bonne fois l'humanité s'affaiblit, en cherchant à s'auto-justifier elle ne fait que répéter le spectre de la possibilité de son auto-destruction. Cela ne signifie pas que l'humanité doit rester aveugles aux problèmes climatiques ou à ceux posés par la force nucléaire, mais les solutions doivent peut-être prendre une allure moins morale et idéologique et davantage la forme d'actions politiques concrètes.             Dans un texte contre la programmation génétique des individus (L'Avenir de la nature humaine.

La remarque est banale : au XXe siècle, l’homme est parvenu à développer des moyens techniques suffisant pour provoquer sa propre destruction. La menace d’une guerre nucléaire a plané sur le monde pendant les décennies de la guerre froide. On relèvera également la prise de conscience récente d’une nécessité d’organiser la préservation de l’environnement pour les générations futures, dont témoigne par exemple l’ouvrage de Hans Jonas Le principe de responsabilité. Or, cette pensée d’une responsabilisation paraît s’appliquer à justifier cela même qui a toujours semblé au-delà de toute justification, à savoir l’existence humaine. On peut se demander si en faisant de l’existence humaine un problème à justifier, la pensée contemporaine, d’inspiration écologiste, ne fait pas en fait aveux de faiblesse.

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