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l'existence peut-elle se prouver ?

Publié le 18/11/2005

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D'abord j'existe, ensuite seulement j'existe de telle façon.             Dès lors l'existence ne saurait être prouvée, l'argument ontologique repris par Descartes à Saint Anselme (et dont la postérité dans le débat des preuves de l'existence de Dieu ne revient qu'à la critique kantienne qui en a été faite, cf. Alquié La critique kantienne de la métaphysique), est vicié puisqu'une méprise est commise quant à ce que c'est que l'existence. Celle-ci ne s'ajoute pas du dehors à autre chose, si le marchand, en reprenant l'exemple donné par Kant, ajoute quelques zéros à son compte, il n'en deviendra pas plus riche pour autant, ajouter ces quelques zéros ce n'est pas devenir riche.   II-L'existence ne peut que s'éprouver.               Une philosophie de l'existence exclurait donc la logique de la preuve et en appellerait plutôt une réflexion sur le vécu, comme le fait par exemple la philosophie existentialiste, de Kierkegaard à Sartre. Dans cette perspective l'intention de prouver l'existence devient caduque, l'existence en tant qu'éprouvée n'a pas à être justifiée par une preuve rationnelle. La sensation de l'existence n'a pas à être doublée d'un jugement logique.             L'existence ne se prête donc pas tant à une philosophie rationaliste qu'à une philosophie à faire en première personne, au sens où, existants, nous devons nous prendre comme les témoins privilégiés pour dire quelque chose de l'existence. Or ne retrouvons-nous pas là l'inspiration cartésienne du début des Méditations métaphysiques, celle, intuitionniste ?

Dans la tradition philosophique le problème des preuves de l’existence de Dieu est un paradigme majeur de la pensée et des discussions théologico-métaphysiques. La question à laquelle nous sommes ici confrontés est différente, puisque c’est de l’existence en général et non plus de celle de Dieu, dont on demande si elle peut-être prouvée. Toutefois il nous faudra dans un premier temps assimiler la leçon kantienne de la troisième partie de la « Dialectique transcendantale «, selon laquelle l’existence n’est pas un prédicat et ne saurait donc être démontrée. Or nous verrons que si nous devons reconnaître que l’existence n’est pas un prédicat elle peut malgré tout être logiquement démontrée, en particulier s’il s’agit de mon existence. Enfin nous verrons quels problèmes soulève l’intention de prouver l’existence de ce qui n’est pas moi, en effet, si l’existence est une pure position, dont on ne s’assure de l’effectivité qu’en en faisant l’épreuve, nous pouvons légitimement nous attendre à ce que l’autre, avec son intériorité propre, demeure pour moi énigmatique.

« ne lui attribue pas deux prédicats contradictoires.

A contrario, « poser un triangle en en supprimant les trois angles est contradictoire », mais si je fais disparaître à la fois le triangle et les trois angles, « il n'y a plus là de contradiction ».

Il en est exactement de même du concept d'un être absolument nécessaire.

Si vous lui ôtez l'existence, vous supprimez la chose avec tous ses prédicats : « Si je supprime le prédicat d'un jugement en même temps que le sujet, il ne peut jamais en résulter une contradiction interne ».

Ainsi , pour Kant , l'existence ne peut se constater que par la voie empirique et non par la Raison.

Il faut distinguer le niveau des idées de celui de la vie.

Existe-t-il un Dieu réel ? Nous ne pouvons pas répondre en nous appuyant sur les principes de la Raison. Avec le grand rationalisme classique inauguré par Descartes , la raison apparaissait comme l'instrument infaillible d'une critique des illusions, généralement imputées aux sens ou à l'imagination.Or, avec Kant , l'illusion est portée au cœur même de la raison.

Le rationalisme fait place au criticisme, cad à une critique permanente des moyens de la connaissance, et à un incessant procès de la raison contre elle-même et ses prétentions abusives.

C'est le sens de l'illusion transcendantale : laraison prétend connaître au-delà des limites de l'expérience et déterminer des choses en soi, cad des objets qui ne sont pas donnés dans unphénomène sensible (le Moi, le monde, Dieu ). II- L'existence ne peut que s'éprouver. Une philosophie de l'existence exclurait donc la logique de la preuve et en appellerait plutôt une réflexionsur le vécu, comme le fait par exemple la philosophie existentialiste, de Kierkegaard à Sartre.

Dans cette perspectivel'intention de prouver l'existence devient caduque, l'existence en tant qu'éprouvée n'a pas à être justifiée par unepreuve rationnelle.

La sensation de l'existence n'a pas à être doublée d'un jugement logique.

L'existence ne se prête donc pas tant à une philosophie rationaliste qu'à une philosophie à faire en premièrepersonne, au sens où, existants, nous devons nous prendre comme les témoins privilégiés pour dire quelque chosede l'existence.

Or ne retrouvons-nous pas là l'inspiration cartésienne du début des Méditations métaphysiques , celle, intuitionniste ? Dès lors, ne peut-on pas réconcilier les deux mouvements apparemment antagonistes, en égalant l'épreuvede l'existence à la preuve de celle-ci, entendu que j'en suis le garant selon le critère cartésien du doutehyperbolique ? En somme, en tant que j'essaie de prouver l'existence je démontre par là même l'effectivité de mapropre existence.

Le raisonnement du cogito ergo sum est transposable : si je n'existais pas je ne pourrai chercher à prouver l'existence, négativement l'épreuve que je fais de mon existence (en cherchant à prouver l'existence)devient une preuve logique de l'existence, en l'occurrence la mienne.

III- Les problèmes relatifs à l'existence qui n'est pas la mienne. Or il est probable que l'épreuve n'égale une preuve que dans le cadre de la redécouverte du cogito, qui nese fait qu'en première personne.

Autrement dit comme je ne fais l'épreuve que de ma propre existence, je ne peuxen démontrer l'effectivité chez autrui.

Mon « éprouver » correspondant à une existence objective a valeur depreuve, mais je ne fais l'épreuve d'autrui ou des objets du monde qu'en leur demeurant extérieur.

La solution cartésienne passera dans les Méditation métaphysiques par la garantie divine du bien fondé de mes perceptions sensibles.

Dieu fait que ce que je vois n'est pas faux, or il est certain que ce détour par unegarantie théologique n'est pas nécessairement convaincant.

C'est néanmoins un argument économique et solide,puisqu'à ceux qui opposent que Dieu dans sa toute puissance peut tout aussi bien choisir de nous tromper, il suffitde répondre qu'en cela Dieu contredirait sa perfection et se dégraderait, étant l'être parfait il ne peutmétaphysiquement parlant (et non d'un point de vue logique) vouloir nous tromper.

Toutefois, mais cette méthode n'est pas sans poser de problèmes, il est encore imaginable qu'à traversleurs effets sur moi j'entende prouver l'existence de tel ou tel objet.

Ainsi je peux négativement m'assurer de laréalité du feu en me brûlant par accident.

Ce procédé est en réalité limité car l'effet ne concerne que ma propreexistence, est-il légitime d'inférer d'un effet réel une cause qui corresponde à une existence tout aussi réelle ? Conclusion : L'existence de ce qui m'est extérieur ne peut se prouver logiquement par le moyen d'un raisonnementsyllogistique, l'existence n'étant pas un prédicat mais une pure position.

Mais que l'existence transcende toute lasérie des prédicats particuliers ne puisse être prouvée de l'extérieur, elle peut néanmoins l'être par une réflexion sursoi.

Descartes procède en suspendant toutes ses certitudes du moment qu'elles ne sont pas entièrement certaineset en conclut que de toute façon, même s'il est trompé par Dieu ou un malin génie, encore faut-il qu'il pense pourpouvoir être trompé, or si je pense je suis, j'existe.

Simplement nous avons vu que ce raisonnement était icitransposable : il faut bien que j'existe pour chercher à prouver l'existence.

L'éprouver a valeur de preuve.Cependant l'existence de ce qui m'est extérieur reste problématique et suspendue à ce que Merleau-Ponty nomme lafoi perceptive (cf.

Le visible et l'invisible ), la croyance en l'existence et la réalité du monde.. »

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