Devoir de Philosophie

L'existence peut-elle se prouver ?

Publié le 13/09/2018

Extrait du document

■ Analyse du sujet

 

— Tenir compte du verbe « démontrer » : une démonstration est une opération ou exigence logique. L’existence appartient-elle à l’ordre logique ?

 

— Penser au type d’existence que l’on a tenté de démontrer dans l’histoire de la philosophie.

 

— À quel concept s’oppose classiquement le concept d’existence ?

 

— Peut-on établir une relation entre l’exigence de démonstration et la démarche philosophique elle-même ? (Le système philosophique se veut cohérent : implique-t-il des démonstrations à tout propos ?)

 

— Quel philosophe a précisément tenté de rédiger son système intégralement sur le modèle de la démonstration ?

 

■ Pièges à éviter

 

— Ne pas confondre existence (le fait d’exister) et réalité.

 

— Ne pas se contenter d’allusions à l’expérience quotidienne et à la façon dont on peut percevoir l’existence de n’importe quoi : ce serait oublier que la perception elle-même peut être trompeuse...

 

— Ne pas profiter de la question pour résumer ce que vous pouvez savoir sur l’existentialisme, qui n’est pas ici en cause.

 

— Ne pas se contenter de prendre « démontrer » dans un sens vague ou flou : il faut réfléchir à partir d’un modèle de démonstration.

■ Plan

 

Introduction

 

I. Modèle de la démonstration

 

II. L’existence se constate

 

III. Il n’y a pas de système de l’existence Conclusion

« CORRIGÉ [Introduc tion] C' est parce que la philosophie entend être l'exercice d'une pensée rigoureuse que sa réflexion prend volontiers un aspect démonstratif et sys­ tématique.

Mais tout est-il démontrable ? Ne doit-on pas admettre en par­ ticulier que l'existence est d'un ordre qui ne se prête pas à un traitement logique ? Malgré les tenta tives effectuées pour démontrer l'existence de Dieu, on doit reconnaître, au moins d'un point de vue historique, qu'au­ cune de ces démonstrations n'est véritablement convaincante.

Admettrait­ on même que l'existence de Dieu est différente des autres, la question mérite d'être posée de savoir si une existence, quelle qu'elle soit, peut être authentiquement démontrée.

[1 .

Modèle de la démo nstration] Pour la philosophie, il y a longtemps que la démonstration mathéma­ tique apparaît comme un modèle de rigueur, mais aussi, plus générale­ ment, comme le modèle possible de ce que pourrait, ou même devrait, être le discours philosophique lui-même.

Déjà Platon, lorsqu'il en définit la démarche comme procédant « par hypothèse >>, signale la source de sa rigueur : c'e st précisément dans la mesure où l'hypothèse à partir de laquelle s'élabore la démonstration n'a pas besoin d'être éprouvée que le raisonnement peut se déployer comme l'es pace d'une nécessité dont c'est bien la raison elle-même qui décide.

Descartes soulignera à son tour que la certitude que l'on rencontre en mathématiques provient du fait que la pensée n'y est en rien freinée ou perturbée par les références à l'empi­ rique (à la perception des choses telles qu'elles existent dans leur variété, et avec leurs qualités non essentielles) ; et c'e st finalement Kant qui préci­ sera, dans son vocabul aire, appelé à être ultérieurement adopté par toute une tradition philosophique, que les mathématiques se distinguent des autres modes de savoir par leur caractère entièrement a priori.

Lorsque Spinoza rédige !'Éthique more geometrico («à la façon des géomètres >>), on comprend qu'il s' agit pour la philosophie de se rappro­ cher au plus près de ce modèle démonstratif dont les mathématiques mon­ trent l'effi cacité.

Aussi isole-t-il, comme dans tout système hypothético­ déductif, ses axiomes, postulats et définitions initiales, puisqu'il faut bien que la démonstration s'effectue à partir de points de départ.

La tent ative spinoziste a sans doute l'avantage de révéler, rétrospectivement, que tout système philosophique repose semblablement sur des points de départ plus ou moins explicités : il y a des postulats fondateurs du platonisme. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles