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l'expérience immédiate est-elle source de vérité ?

Publié le 17/03/2005

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• D’une part, toute expérience implique au moins deux termes : le sujet et l’objet. Comment la relation peut-elle être immédiate, directe ? Si c’était le cas, il n’y aurait qu’un seul terme, car l’immédiat c’est l’identité. Or sujet & objet sont liés dans la même expérience. Si donc l’expérience est véritablement un immédiat, elle disparaît ou s’efface, pour ne laisser qu’un seul terme. Qu’est-ce qui est immédiat dans la perception ? L’objet lui-même ou bien son concept ? Cela fait une 1ère question à examiner de plus près entre sensible & intelligible.

 • D’autre part, toute vérité est le résultat d’un processus. Elle a bien une source, ou plusieurs, mais elle ne se limite pas à commencer, elle doit encore parvenir à son achèvement. La vérité se découvre, elle ne se trouve pas. Elle peut bien surgir, d’une source ou d’une autre, l’intuition ou la pensée, mais s’il n’y a rien pour la recueillir, ni personne, elle reste vaine. De plus, commencer n’est pas l’origine simple ou la source car le fait de commencer reste partiel, il faut une suite, il y aura donc toujours un écart temporel et non l’immédiat.  N’y a-t-il donc aucune expérience immédiate à la source de la vérité ? Faut-il nécessairement poser un processus temporel plutôt qu’une forme immédiate ?  

  • I. On remarque en premier que l’immédiat, dans l’expérience sensible, est moins le corps que l’esprit, comme le confirme l’exemple du morceau de cire avec Descartes. L’expérience immédiate est donc bien source de vérité.

  •  II. Mais ce nouvel immédiat, celui de l’esprit, ne laisse jamais l’expérience intacte. En effet, ce n’est pas au sens d’une relation directe avec les choses qu’il y a vérité mais au sens d’une relation qui ne peut se vérifier qu’en esprit.

  • III. On peut ainsi poser, avec Kant, que pour obtenir un immédiat (une synthèse dans l’intuition) il faut disposer de deux sources : la sensibilité qui offre la matière des choses et l’entendement qui en apporte la forme.

« soient-ils.

De quoi suffit-il donc pour savoir si un mot possède un contenu réel de signification ou si ce n'estqu'un mot creux ? Il suffit que le mot représente effectivement une idée.

Pour établir la signification d'unmot, il suffit de rechercher de quelle(s) impression(s) sensible(s) dérive l'idée dont il est supposé être lesigne. L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un point d'arrivée, de retour.

Ainsil'empirisme ne fait-il pas seulement de l'expérience l'origine de notre connaissance, mais aussi ce qui la justifie.

Ence sens, il ne répond pas seulement à la question de fait que demeure la question de l'origine ; mais il pose danstoute son ampleur la question de droit. Dans « Essais philosophiques sur l'entendement humain », Hume affirme que les « idées » ne sont d'abord que des copies affaiblies des « impressions » d'origine externe et qu'elles sont ensuite liées suivant les lois mécaniques de l'association.

Ainsi, par exemple, nous observons qu'un phénomène donné est suivi d'un autrephénomène donné.

Rien ne nous permet d'affirmer qu'il existe entre eux une relation causale nécessaire sinonl'habitude que nous avons acquise, sous l'influence d'une association souvent répétée, de nous attendre à lesvoir se suivre.

Le principe de causalité est donc acquis par expérience.

Il en est de même pour les autresprincipes. La pensée empiriste anglaise distinguera avec insistance vérités logiques et propositions induites de l'expérience.

Hume analyse ainsi ce qui sépare relations d'idées et relations de faits : si l'opération « 2+2=4 » n'exige nul recours à l'expérience, l'affirmation « le soleil se lèvera demain » ne peut être proférée que parce que j'ail'expérience quotidienne de la levée du soleil.

La proposition contraire n'est ici nullement contradictoire sur le planlogique, comme le serait « 2+2+5 ».

C'est un recours aux faits, non le jeu d'une opération purement rationnelle, qui établit la vérité.

Qu'en est-il alors de son universalité ? Comment prouver qu'il n'y aura pas un matin où le jour ne selèvera pas ? Questions qui ont pour effet de fragiliser la valeur rationnelle des propositions scientifiques.

A côté dessciences de pure raison, les plus nombreuses sont relatives à des faits.

Celles-ci, parce qu'elles ne relèvent pas dela pure logique, ne peuvent pas être démontrées : « Le contraire d'un fait quelconque est toujours possible, car il n'implique pas contradiction et l'esprit le conçoit aussi facilement et aussi directement que s'il concordait pleinementavec la réalité. » Hume montre donc que l'induction ne conduit pas à une opération intuitive : le moyen terme sous-entendu ( cela se passera toujours comme cela s'est passé ) n'est pas une évidence logique.

Il faut que l'esprit induisant que « le pain m'ayant nourri hier il me nourrira demain » fasse un saut ne relevant pas de la logique.

Or l'induction est indispensable dès qu'on a affaire à des relations de faits.

Aussi les vérités empiriques ne sont-ellesnullement nécessaires : outre qu'il peut y avoir des inférences fausses, parce ce qu'on n'a pas encore rencontré lecontre-exemple qui les démentira, il n'existe aucun moyen de démontrer absolument, par la pure logique, que laconclusion d'une induction est nécessairement vraie.

Du point de vue de la logique, elle ne lest pas.

Si l'on s'entenait là, il faudrait en conclure que les sciences de faits, même si elles sont provisoirement acceptables, demeurenten partie incertaines.

Elles reposent, au mieux, sur de hautes probabilités. Ces théories de Locke et Hume , qui affirment que la raison humaine tire ses principes de l'expérience, sont deux formes de ce qu'on appelle l'empirisme. 2] L'EXPÉRIENCE N'EST JAMAIS SUFFISANTE. A) L'expérience individuelle. On appelle homme d'expérience celui qui a beaucoup vécu et se serait instruit au contact de réalitésdiverses.

Ce que cet homme sait d'expérience, ce qu'il sait pour l'avoir éprouvé, vaudrait plus que toute théorie.L'habitude, comme fruit de l'expérience, serait même comme l'affirme Hume «le grand guide de la vie humaine ».

Une telle conception oublie que l'habitude n'engendre le plus souvent que des préjugés.

Or rien n'est plus éblouissantqu'un préjugé.

Il arrive donc fort fréquemment que l'éclat de la vérité ne soit que la patine du temps et que notrecertitude ne soit pas le fait de la raison mais simplement l'éloquence de nos désirs. Sur le plan de l'action, les situations que nous rencontrons sont parfois si singulières et complexes que les leçons dupassé ne servent à rien sans la capacité d'analyser rapidement les données du problème.

Sur le plan de la. »

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