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L'expérience instruit-elle la raison ?

Publié le 22/02/2012

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L'expérience est l'ensemble de ce qui nous est donné immédiatement par les sens et la perception. Par expérience, on entend l'expérience et l'expérience scientifique. L'expérience semble être l'immédiateté même. Le problème alors de cette immédiateté est bel et bien qu'elle peut nous tromper ou du moins se révéler fausse. C'est bien ce que l'exemple du bâton brisé dans l'eau semble indiquer. L'expérience n'est donc pas un critère de vérité. Sa fécondité cognitive et épistémologique est quasi nulle. Pourtant que pourrions-nous sans l'expérience ? La raison peut-être oeuvrer seule sans le secours de l'expérience. Mais la question ici est de savoir qu'elle est le rôle de l'expérience dans le processus cognitif. En effet instruire c'est apporter la première connaissance ou bien encore la renseigner. L'ordre chronologique n'est pas le même. Si l'expérience peut être la source de la connaissance et donc véritablement instruire la raison au sens scolaire du terme (1ère partie), il n'en demeure pas moins que l'expérience est souvent insuffisante voire fausse (2nd partie), il nous appartiendra alors de résoudre la crise dans la mesure où l'un sans l'autre aucune connaissance ne semble possible (3ème partie).

« paradigmatique avec le cas d'un aveugle.

En effet, un aveugle ne peut former aucun de notion de couleur ; un sourdaucun notion de son.

Cela semble prouver d'une construction de l'esprit est incapable de rendre compte d'unensemble de fait en dehors de l'expérience.

De même que nos idées proviennent des sens, la connexion entre nosidées ont pour seule origine l'observation répétée d'une conjonction régulière entre des phénomènes.

Or cela exprimeun rapport de causalité que l'on pourrait supposer construit par l'esprit, et la recherche de la cause peut être définiecomme une des vocations de la science et la possibilité d'un accès à la vérité.

En effet pour Hume dans son Enquête sur l'entendement humain , la connaissance de la relation de causalité procède de l'expérience : « les causes et les effets peuvent se découvrir non par la raison, mais par l'expérience.

» et Hume ajoute « J'oseraiaffirmer, comme une proposition générale qui n'admet pas d'exception, que la connaissance de cette relation nes'obtient, en aucun cas, par des raisonnements a priori : mais qu'elle naît entièrement de l'expérience, quand noustrouvons que des objets particuliers sont en conjonction constante l'un avec l'autre […] Personne n'imagine qu'onait jamais pu découvrir l'explosion de la poudre ou l'attraction de la pierre de la pierre magnétique par des argumentsa priori ».

La conclusion est alors sans appel : « Toute les lois de la nature et toutes les opérations du corps sansexception se connaissent seulement par expérience ». Transition : Ainsi l'expérience est la source même de la connaissance.

On peut donc dire qu'elle instruit véritablement la raisonau sens quasi scolaire du terme.

Toutefois, comme nous le rappelle le cas des illusions d'optique ou sonore,l'expérience est parfois trompeuse et l'on ne saurait tout attendre de l'expérience. II – Insuffisance sensible a) En effet, on pourrait objecter à Aristote qu'il n'explique par réellement comment se forme les concepts ou lesnotions générales.

Si c'est de l'ensemble des images que nous avons alors cela se fait par comparaison, abstractionou réflexion.

Cependant, le problème qui se pose est bien que ce type de conception dépend essentiellement de nosperceptions et de l'ensemble des images que nous avons pu rencontré.

Dès lors l'universalité n'est plus de mise ettoute notion générale n'est que le fruit d'une abstraction subjective.

J'aurai une conception du chien que mon voisinsi je n'ai vu qu'un certain type de chien et lui un autre.

Mais plus essentiellement, le problème est que touteconnaissance fondée sur les sens, a fortiori la perception, n'a pas un degré de validité ou de scientificité suffisant.En effet, bien souvent nos perceptions ne sont pas exactes comme cela peut être le cas du bâton brisé lorsqu'il estplongé dans l'eau comme le met en exergue Descartes dans sa Dioptrique : « Mais peut-être vous étonnerez-vous, en faisant ces expériences, de trouver que les rayons de la lumière s'inclinent plus dans l'air que dans l'eau, sur lessuperficies où se fait leur réfraction, et encore plus dans l'eau que dans le verre, tout au contraire d'une balle quis'incline davantage dans l'eau que dans l'air, et ne peut aucunement passer dans le verre ».

C'est pourquoiDescartes ajoute dans Les Règles pour la direction de l'esprit : « Il faut noter en outre que les expériences sont souvent trompeuses, mais que la déduction […] peut sans doute être omise si on ne l'aperçoit pas, mais ne sauraitêtre mal faite même par l'entendement le moins capable de raisonner ». b) La connaissance et son principe de certitude scientifique reposent sur la seule capacité de la raison, ou plutôt,de l'entendement, non sur l'expérience trompeuse.

La vérité se comprend alors dans un modèle déductif et permetalors l'établissement d'une méthode qu'il définit comme : « des règles certaines et faciles, grâce auxquelles tousceux qui les observent exactement ne supposeront jamais vrai ce qui est faux, et parviendront sans se fatiguer enefforts inutiles mais en accroissant progressivement leur science à la connaissance vraie de tout ce qu'ils peuventatteindre », d'où le fait que la perception ne puisse pas être source de connaissance.

Le doute est notamment uneméthode afin d'atteindre un degré de certitude et de vérité tel que l'exigence la connaissance et la science positive.Et c'est notamment à l'origine de l'idéal d'une science parfaite que le doute prend toute sa valeur gnoséologique.

Etc'est bien ce que l'on peut voir chez Descartes avec son doute systématique dans la première de ses Méditations métaphysiques : « Maintenant donc que mon esprit est libre de tous soins, et que je me suis procuré un repos assuré dans une paisible solitude, je m'appliquerai sérieusement et avec liberté à détruire généralement toutes mesanciennes opinions Or il ne sera pas nécessaire, pour arriver à ce dessein, de prouver qu'elles sont toutes fausses,de quoi peut-être je ne viendrais jamais à bout ; mais, d'autant que la raison me persuade déjà que je ne dois pasmoins soigneusement m'empêcher de donner créance aux choses qui ne sont pas entièrement certaines etindubitables qu'à celles qui nous paraissent manifestement être fausses le moindre sujet de douter que j'y trouveraisuffira pour me les faire toutes rejeter.

Et pour cela il n'est pas besoin que je les examine chacune en particulier, cequi serait d'un travail infini ; mais parce que la ruine des fondements entraîne nécessairement avec soi tout le restede l'édifice, je m'attaquerai d'abord aux principes sur lesquels toutes mes anciennes opinions étaient appuyées.

Toutce que j'ai reçu jusqu'à présent pour le plus vrai et assuré, je lai appris des sens, ou par les sens : or j'ai quelquefoiséprouvé que ces sens étaient trompeurs et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nousont une fois trompés.

Mais encore que les sens nous trompent quelquefois, touchant les choses peu sensibles et. »

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