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L'histoire est-elle un destin ?

Publié le 19/01/2005

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histoire
Il y a eu l'univers chrétien, c'est l'univers de la conscience malheureuse et l'homme est déchiré entre le ciel et la terre. Mais voici que Napoléon, représentant le triomphe abstrait de l'Etat, et incarnant aussi la victoire d'un certain libéralisme, semble indiquer les voies de la réconciliation. Les époques successives, contradictoires, aboutissent à la perfection de la révolution, qui unit la liberté possible de l'état et de l'homme. Ainsi, dans la destinée historique, l'homme dissiperait les angoisses de la conscience malheureuse. * L'histoire : une dialectique Hegel y perçoit différents aspects de logique. La relation, le conflit, le mouvement et la vie sont les moments d'expression de la Raison dans l'histoire. 3 - L'histoire : un devenir collectif * L'homme s'interroge sur le processus dont il est issu. Sa formation historique est à l'origine de son vécu actuel. Il n'a pas de nature propre, mais il possède une histoire. Or, les hommes se proposent différentes explications selon le processus constitutif de leur histoire.
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« 4 - L'histoire : la révolution K.

Marx, homme de réflexion et d'analyse, a été peu à peu incité à voir dansles faits de l'histoire une explication globale et définitive.

Il emploiera le termede scientifique pour définir son enquête à travers le matérialisme dialectiqueet historique.

Il pense avoir vu que tous les aspects de la vie des hommess'expriment à travers la lutte des classes.• La suppression de l'aliénation des individus dépend de l'individu historiqueparticulier, celui qui s'appellera le prolétariat révolutionnaire et c'est lui quiporte donc le destin du monde.

Même si les hommes sont des particuliers, ilspossèdent une mission universelle.

En effet, ils représentent un principe : ilsont été exploités économiquement et par conséquent ils sont devenus lanotion d'universalité en négatif.

Et la mort est le but ultime de cetteoppression.

Mais alors, qui pourrait donc faire la révolution, si ceux qui ont lavocation de la faire, succombent sous le fardeau même de leur exploitation ? • Marx suppose donc des prolétaires, c'est-à-dire des êtres empiriquesvivants et qui représentent aussi l'universalité négative, c'est-à-dire desêtres qui sont morts et qui incarneront au-delà de leur écrasement la toutepuissance de leur état.

On ne peut pas concevoir une pure révolutionprolétarienne, mais, depuis la tentative de 1905 et de 1917 en Russie, Lénineet les autres marxistes ont fixé à l'histoire un rendez-vous.Lénine, dans son livre Que faire, pose le problème de cette destinéehistorique : « Il faut nous abaisser nous-mêmes au niveau de la masseouvrière, comme le veulent les économistes ».

Car si jamais on laissait la classe ouvrière suivre ses penchants, onobserverait en elle les habitudes que Marx déplorait dans les mouvements anglais des « Trade-Unions ».

Lesouvriers, selon Lénine, ne peuvent aller plus loin que la conscience-syndicale, et ils ne voient jamais plus que lesactions ponctuelles contre les patrons.Ainsi il faut développer chez l'intellectuel socialiste révolutionnaire l'idée fondamentale qu'il prépare et éduque laconscience prolétarienne pour une nouvelle histoire, celle d'un homme à valeur universelle, mais positive. Conclusions provisoires • L'histoire, et les interprétations qu'elle fournit, montre à tout instant ce que l'homme a pensé de son propre destin.Il imagine et transpose assez vite ce rôle de l'histoire-verdict où quelque chose se passe et où un jugement estrendu.

Pendant les Empires, ce furent des hommes qui s'investissaient de pouvoirs religieux et qui les proclamaientavec une conviction insolente, soutenus qu'ils étaient par des gardes prétoriennes ou des légions acquises à leurcause.

Mais les hommes ont voulu chercher des explications plus décisives. • Au XVIIe Bossuet et Leibniz ont présenté Dieu sous la forme d'une Providence, c'est-à-dire sous la forme d'unpouvoir bénéfique, à l'origine de l'histoire et de toutes les aventures humaines et ce que le peuple juif a réussi, ouéchoué, devient le modèle et l'image de nos propres sociétés.

L'Histoire est la destinée de l'homme, des hommes, detoute l'humanité.

Elle devient le pivot, l'axe central, le point d'où se comprend tout.

Le Livre sacré révèle tout celade façon parfaite et la théologie prépare ainsi l'idée de progrès.

Car les générations successives de chrétiensapportent à l'histoire immédiate une confirmation de l'histoire totale.Saint Augustin a dit qu'il ambitionnait de découvrir la clé de cette « sorte de merveilleux poème qui se déroule àtravers les siècles ». • Mais les sciences dites exactes, qui se constituent vers les XVIIe et XVIIe siècles, tout en retenant la notion deprogrès vont imaginer, puis prouver que l'histoire connaît des périodes et des cycles et que la destinée humaines'inscrit là, dans un grand accroissement général.

L'Italien Vico s'attache à prouver que les trois âges de l'humanitése définissent par les mots : divin, héroïque et humain.

Plus tard A.

Comte affirmera trois moments de la destinéedes hommes : théologique, métaphysique et positif. • Herder écrit un livre au titre séduisant : Idées en vue d'une philosophie de l'histoire de l'humanité où la conclusiontranche : « A partir du minéral, puis du végétal, passant par l'animal pour aboutir à l'homme, nous vîmes s'élever laforce organisatrice.

»L'histoire révèle un progrès ininterrompu, celui qui permet à l'homme de se constituer.

Kant conclut : « L'histoirepourra découvrir un cours régulier dans le jeu de la liberté humaine.

»Mais cette vision de l'histoire suivant une ligne régulière de progrès ne rencontre pas l'adhésion de toutes lesphilosophies.

Ainsi, Camus, dans L'Homme Révolté, refuse-t-il d'adhérer à une conception qui placerait la réalisationde l'homme dans le développement d'un processus historique : « L'absolu ne s'atteint, ni surtout ne se crée, àtravers l'histoire (...).

Elle n'est qu'une occasion, qu'il s'agit de rendre féconde par une révolte vigilante ».

L'histoirene pourrait donc justifier le sacrifice des générations actuelles au nom du progrès de l'espèce.

Si ce dernier doit,néanmoins, se produire, c'est au travers des exigences immédiates des individus, dans leur lutte au présent.«L'indifférence à l'histoire et l'obsession de la moisson sont les deux extrémités de mon arc », écrit le poète R.

Char,voulant signifier par-là, entre autres choses, que l'histoire ne peut être sa finalité.. »

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