Devoir de Philosophie

L'histoire est le plan de Dieu de F. HEGEL

Publié le 05/01/2020

Extrait du document

histoire

L'histoire est le plan de Dieu 

F. HEGEL (1770-1831)

 

La philosophie ne présuppose que l'idée de la raison elle-même. La célèbre formule de Hegel : « Tout le réel est rationnel, tout te rationnel est réel », ne vaut pas seulement pour la nature, mais aussi pour l'histoire humaine. C’est alors la notion même de réalité qui se trouve mise en cause.

 

Dieu gouverne le monde ; le contenu de son gouvernement, l’accomplissement de son plan est l’histoire universelle. Saisir ce plan, voilà la tâche de la philosophie de l’histoire, et celle-ci présuppose que l’idéal se réalise, que seul ce qui est conforme à l’idée est réel. A la pure lumière de cette Idée divine, laquelle n’est pas un simple idéal, s’évanouit l’apparence que le monde est un devenir insensé. La philosophie veut connaître le contenu, la réalité de l’idée divine et justifier la réalité méprisée. Car la Raison est l’intellection de l’œuvre divine.

 

Ce qu’on appelle « réalité » est sujet à caution aux yeux de la philosophie : elle le considère comme quelque chose qui peut paraître, mais qui n’est pas en soi et pour soi réel. On pourrait interpréter cette conception comme une sorte de consolation face à l’image qu’on se fait du malheur absolu et de la folie qui régnent par le monde. Mais la consolation est une compensation factice d’un mal qui n’aurait pas dû se produire ; son domaine est celui des choses finies. Aussi bien la philosophie n’est pas une consolation, elle est quelque chose de plus. Elle réconcilie ; elle transfigure le réel qui paraît injuste et l’élève jusqu’au rationnel, en montrant qu’il est fondé sur l’idée elle-même et en mesure de donner satisfaction à la raison. Car c’est dans la Raison que réside le Divin.

 

Friedrich Hegel, La Raison dans l’histoire (1830), trad. Papaianou, coll. « 10 x 18 », U.G.E., 1976, p. 100-101.

histoire

« POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE Le plus souvent, la pensée classique n'a vu dans l'his­ toire humaine que désordre des passions et des ambitions rivales(« folie »), succession fortuite d'événements.

Cepen­ dant, la providence divine semblait intervenir dans le cours de l'histoire, soit par des causes particulières {miracles).

soit par des causes générales dépendant de la sagesse divine.

Les philosophes du progrès de la fin du xv111e siècle faisaient de l'histoire un long combat de l'irrationnel et de la raison, laquelle finit toujours par triompher.

Or, Hegel n'hésite pas à identifier complètement providence divine et philosophie de l'histoire.

Le philosophe découvre les des­ seins divins.

Comment Hegel peut-il écrire que « seul ce qui est conforme à l'idée est réel », alors que l'événement histo­ rique nous paraît contingent (sans nécessité}.

alors que ce qui s'est produit aurait pu ne pas arriver, ou aurait dû arriver autrement ? C'est la question classique du mal dans l'his­ toire humaine et de la justification du Dieu créateur(« théo­ dicée »).

Hegel y répond ici en deux temps.

Tout d'abord, la philosophie peut montrer la relativité du fait historique par rapport, par compensation avec d'autres faits : un mal pour un bien dans le meilleur des mondes possible.

Mais on sait que le Candide de Voltaire ne voyait pas là grande consolation ! Hegel va beaucoup plus loin : tout le réel est justifié dans la rationalité du système total de l'histoire.

La réalité historique concrète est inséparablement ce qui est et ce qui doit être.

« L'histoire du monde est le tribunal du monde », selon une formule empruntée au poète Schiller.

On notera que Hegel n'ignore pas le « malheur», mais qu'il se refuse à le considérer comme « absolu », irréduc­ tible au discours philosophique.

À comparer avec la posi­ tion d'Éric Weil {texte 18).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles