L'homme doit-il se résigner à mourir ?
Publié le 24/11/2010
Extrait du document
La mort est-elle inéluctable ? Est-elle l'horizon indépassable de l'existence humaine ?
«
L'analyse du professeur
La mort se définit de façon négative comme la fin de la vie.
Mais, de façon positive, la définition de la mort semble moins
aisée.
En effet, l'homme ne peut appréhender empiriquement la mort, sauf par l'intermédiaire d'une mort qui n'est pas la
sienne.
Mourir est donc une expérience paradoxale puisqu'il s'agit de comprendre biologiquement l'arrêt des fonctions
vitales sans pouvoir le ressentir vraiment, c'est-à-dire en ne ressentant qu'une souffrance morale qui ne correspond pas à la
réalité physique.
Dès lors, la mort est vécue, par celui qui vit, comme une fin morale, alors qu'elle est vécue par celui qui
meurt comme un arrêt physique.
À cet égard, la question de la résignation à mourir n'a de sens que sur le plan moral.
Nous n'avons pas vraiment le choix de
notre mort, si nous considérons la mort naturelle et non le suicide.
En effet, le suicide ne pose pas la question de la
résignation puisqu'il relève d'une décision volontaire, d'une décision qui se pense comme un choix libre (que cette liberté soit
réellement prise ou ne soit qu'une fuite).
Autrement dit, se poser la question de savoir si l'homme doit se résigner à mourir
revient à s'interroger sur le sens moral que peut avoir la mort pour l'individu qui ne la vit pas physiquement.
Le sujet nous
confronte donc à la possibilité de comprendre moralement la mort.
Plus exactement, ce qu'il s'agit de savoir, c'est si la mort
peut avoir un sens à partir de la représentation que l'homme se fait de sa propre vie, ou si la mort reste radicalement
étrangère à la perception morale que chacun a de sa propre vie.
Plan proposé
Partie 1
a Nous pouvons tout d'abord partir de l'évidence morale selon laquelle l'homme n'a pas le choix de mourir et doit s'y
résigner.
En effet, dès l'instant où un homme vit et est conscient du fait qu'il dépend d'un corps mortel, il est contraint
d'accepter la mortalité de ce corps.
b Cette résignation physique se traduit d'ailleurs à un niveau moral puisque l'homme doit vivre avec l'idée que son
existence, ses projets et ses envies, sont constamment conditionnés par la fatalité de la mort.
c Dès lors, tout homme doit se résigner à mourir non pas tant en acceptant le fait que la mort sera la fin de sa vie
physiologique qu'en comprenant que la mort fait partie de son présent immédiat et reste la menace perpétuelle de sa vie.
Partie 2
a La question se pose alors de savoir si cette conscience de l'omniprésence de la mort est véritablement acceptable.
En
effet, il est possible de penser que l'homme n'accepte jamais moralement la possibilité de sa mort puisque cela signifie que
tout ce qu'il vit et en quoi il espère reste futile parce que immédiatement suspendu à une fin indécidable.
b En ce sens, l'homme ne doit jamais se résigner à mourir sans quoi sa vie perd tout sens.
c Il faut donc distinguer la résignation morale de l'acceptation mentale.
Partie 3
a Cependant, ce refus moral est lui -même contradictoire.
Il est, en effet, possible de penser que la résignation morale ne
correspond pas forcément à un désespoir quotidien puisque la possibilité de la mort n'est pas sa réalité..
»
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