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L'homme est-il capable de connaître la réalité telle qu'elle est ?

Publié le 26/10/2009

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L'homme est-il capable de connaître la réalité telle qu'elle est ?

La réalité peut se définir le plus simplement possible comme ce qui « est « et s’oppose en cela à l’illusion, à l’erreur et au fantasme. Dans ce cas, la connaissance de la réalité, c’est-à-dire déterminer les lois, la valeur et le sens du réel n’est possible qu’au prix d’un travers de séparation entre ce qui est et ce qui n’est pas. Cependant, dans cette illusion peut se trouver aussi l’usage de nos sens, puisque les sens nous donnent souvent l’illusion que quelque chose est alors que cela n’est pas ainsi comme le cas du bâton brisé dans l’eau. La connaissance de la réalité suppose alors un travail scientifique (1ère partie). Pourtant, en tant que l’entendement humain est fini, il est impossible pour l’homme de connaître entièrement la réalité et cela d’autant plus que différents niveaux d’analyse peuvent redéfinir ce qui est « réel « (2nd partie). Dans ce cas, on pourra se demander si la connaissance de la réalité est simplement possible et si oui comment (3ème partie) ?

« Transition : Ainsi la connaissance de la réalité n'est possible qu'au prix d'une conversion du regard qui signifie se détourner del'opinion afin de rendre compte de la valeur de la science qui seule peut découvrir la réalité derrière l'apparence.Pourtant, compte tenu de la finitude de l'entendement humain, on peut se demander si cette connaissance estsimplement possible.

II – L'impossible connaissance a) En tant que l'entendement humain est fini on peut effectivement s'interroger sur la possibilité véritable d'avoirune connaissance exhaustive du réel.

En ce sens, on peut faire référence à l'expérience de pensée du Démon deLaplace : « Une intelligence qui, à un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée, la position respective des êtres qui la composent, si d'ailleurs elle était assez vaste pour soumettre ces données àl'analyse, elle embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l'univers, et ceux du plusléger atome.

Rien ne serait incertain pour elle, et l'avenir comme le passé seraient présents à ses yeux ».

Mais nousne pouvons avoir à cette connaissance.

Seul Dieu, si l'on fait l'hypothèse de son existence pourrait connaître latotalité de la réalité mais en aucun cas un homme, si brillant soit-il.b) Or comme Duhem le développe dans la Théorie physique, son objet, sa structure une théorie scientifique n'a pas pour but d'expliquer le réel, mais bien de le décrire.

Expliquer le réel ce ferait en fournir une interprétation et dèslors verser dans l'heuristique, supposant par ailleurs, une thèse métaphysique qui ferait que nous n'avons pasdirectement accès au réel mais qu'il se cache ou qu'il est voilé par les apparences : « La première tache questionque nous rencontrions est celle-ci : quel est l'objet d'une théorie physique ? A cette question, on a fait desréponses diverses qui, toutes, peuvent se ramener à deux chefs principaux : Une théorie physique, ont réponducertains logiciens, a pour objet l'EXPLICATION d'un ensemble de lois expérimentalement établies.

Une théoriephysique, ont dit d'autres penseurs, est un système abstrait qui a pour but de RÉSUMER et de CLASSERLOGIQUEMENT un ensemble de lois expérimentales, sans prétendre expliquer ces lois.

Nous allons examinersuccessivement ces deux réponses et peser les raisons que nous avons d'admettre ou de rejeter chacune d'elles.Nous commencerons par la première, par celle qui regarde une théorie physique comme une explication.

Qu'est-ce,d'abord, qu'une explication ? Expliquer, explicare, c'est dépouiller la réalité des apparences qui l'enveloppent commedes voiles, afin de voir cette réalité nue et face à face.

L'observation des phénomènes physiques ne nous met pasen rapport avec la réalité qui se cache sous les apparences sensibles, mais avec ces apparences sensibles elles-mêmes, prises sous forme particulière et concrète.

Les lois expérimentales n'ont pas davantage pour objet la réalitématérielle ; elles traitent de ces mêmes apparences sensibles, prises, il est vrai, sous forme abstraite et générale.Dépouillant, déchirant les voiles de ces apparences sensibles, la théorie va, en elles et sous elles, chercher ce quiest réellement dans les corps.

La connaissance du réel ne sera donc que descriptive.c) Dans L'Image du monde dans la physique moderne , Max Planck rappelle que si les connaissances scientifiques ont abandonné l'idée d'un caractère absolu et définitif c'est parce que la recherche de l'absolu ou d'une réel vrai etsous-jacent n'est pas une question à laquelle peut répondre la science physique mais est une question philosophiqueet plus spécifiquement métaphysique.

Ainsi, le but du physicien est de conduire « à une description aussi simple quepossible du monde des sens [...] [et] à une connaissance aussi complète que possible du monde réel ».

Si lesconnaissances scientifiques ont pour objectif de définir la vérité, il n'en reste pas moins qu'elles ne dérivent qued'une image du monde à l'œuvre dans chacune des théories.

C'est en ce sens que l'on peut comprendre l'origine decertaines erreurs ou de certaines discussions entre des physiciens.

Ainsi, l'imagination scientifique et l'ensemble descroyances des scientifiques se retrouvent à l'œuvre dans leurs théories scientifiques.

Le réel n'a pas un sens uniquemais au moins triple.

En effet, « à ces deux entités, le monde des sens et le monde réel, s'en rajoute une troisième :le monde de la physique ou l'image du monde proposée par la physique» ( L'Image du monde dans la physique moderne , Max Planck .

Le but du physicien est de conduire « à une description aussi simple que possible du monde des sens [...] [et] à une connaissance aussi complète que possible du monde réel ».

Le problème que pose doncl'ensemble du sujet est alors de comprendre ce que nous entendons par le terme de « réalité ».

Les théoriesscientifiques ne sont en rapport qu'avec la réalité du monde de la physique, en rien avec le monde des sens, c'est-à-dire notre expérience quotidienne de la réalité.

Transition : Ainsi la connaissance de la réalité n'est pas non plus possible en science, c'est bien ce que nous montre l'état dessciences.

La réalité en elle n'existe pas ou comprend plusieurs degrés.

En ce sens, nous ne recherchons pas tant lavérité qu'une fixité rassurante du monde et du réel.

III – Le refus a) « Rien de plus fragile que la faculté humaine d'admettre la réalité » comme le précise Clément Rosset dans le Réel et son double , d'accepter sans réserves l'impérieuse prérogative du réel.

Cette faculté se trouve si souvent prise en défaut qu'il semble raisonnable d'imaginer qu'elle n'implique pas la reconnaissance d'un droit imprescriptible,mais figure plutôt une sorte de tolérance , conditionnelle et provisoire.

Tolérance que chacun peut suspendre à son gré.

De même, le réel n'est admis que sous certains conditions et seulement jusqu'à un certain point : s'il abuse etse montre déplaisant, la tolérance est suspendue.

Le cas extrême de refus est le suicide.

Vient aussi la folie ou lerefoulement freudien ou la forclusion lacanienne.

L'illusion peut être définie comme une « perception inutile », telleune déficience du regard.

La réalité a beau s'offrir à sa perception : il ne réussit pas à la percevoir, ou de façon. »

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