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L'homme est-il naturellement mauvais ?

Publié le 04/03/2004

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Le « prochain «, c'est-à-dire l'autre qui partage avec moi la vie en société, n'est pas seulement celui dont l'entraide et la coopération permettent, grâce à la division du travail, l'émergence d'une société complexe et organisée suscitant l'éclosion de tous les fruits de la vie civilisée. La philosophie a trop insisté sur la valeur d'« auxiliaire «, c'est-à-dire d'aide, que chaque homme représente pour tous les autres. Elle a trop insisté aussi sur le fait que les hommes et les femmes, comme objets sexuels possibles, sont la condition de la reproduction de l'espèce. En réalité, la principale fonction ou signification d'autrui est d'être un objet de tentation, une cible sur laquelle je vais être tenté de « défouler « mes pulsions agressives. C'est donc bien autrui qui me permettra d'avoir cette forme de jouissance qui naît lorsqu'un besoin est satisfait, et ce besoin particulier, Freud l'a nommé «besoin d'agression«. C'est pourquoi la thèse soutenue par ce texte tient principalement en ces lignes : «l'homme est, en effet, tenté de satisfaire son besoin d'agression aux dépens de son prochain«. De cet enseignement, la sagesse antique a même tiré un proverbe que le philosophe anglais Thomas Hobbes rappela au XVII siècle dans son ouvrage Du citoyen : « Homo homini lupus « (l'homme est un loup pour l'homme). ■ Ce à quoi s'oppose cet extrait: Freud s'oppose ici à tous ceux qui, comme Rousseau, font de la violence humaine une conséquence de la vie en société. Ce dernier pose en effet que les hommes, à l'état de nature, connaissent cette solidarité mutuelle que fonde le sentiment de la pitié. Par « pitié «, Rousseau entendait la capacité de se mettre à la place de celui qui souffre, capacité qui amenait tout homme à aider son prochain.
L'homme est mauvais comme en témoigne les atrocités de l'histoire. Ce sont les passions égoïstes qui gouvernent les hommes. Freud parlera de pulsion de mort. Mais, l'homme naît bon et ne devient méchant que par ignorance et parce que la société l'oppresse. Rousseau dira: "L'homme est bon par nature, c'est la société qui le corrompt."

  • I) L'homme est naturellement méchant.
a) L'homme est fondamentalement mauvais. b) Les pires des maux viennent de l'homme. c) Le mal a sa source dans la vie pulsionnelle de l'homme.

  • II) L'homme n'est pas naturellement mauvais.
a) Qui connaît est attiré par le bien. b) Que l'homme ait la notion du bien prouve que sa nature est bonne. c) L'homme épanoui n'a que faire du mal.
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« "L'homme n'est point cet être débonnaire, au coeur assoiffé d'amour,dont on dit qu'il se défend quand on l'attaque, mais un être, aucontraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives unebonne somme d'agressivité.

Pour lui, par conséquent, le prochain n'estpas seulement un auxiliaire et un objet sexuel possibles, mais aussi unobjet de tentation.

L'homme est, en effet, tenté de satisfaire sonbesoin d'agression aux dépens de son prochain, d'exploiter son travailsans dédommagements, de l'utiliser sexuellement sans sonconsentement, de s'approprier ses biens, de l'humilier, de lui infliger dessouffrances, de le martyriser et de le tuer.

Homo homini lupus : quiaurait le courage, en face de tousles enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contrecet adage ?Cette tendance à l'agression, que nous pouvons déceler en nous-mêmes et dont nous supposons à bon droit l'existence chez autrui,constitue le principal facteur de perturbation dans nos rapports avecnotre prochain.

C'est elle qui impose à la civilisation tant d'efforts.

Parsuite de cette hostilité primaire qui dresse les hommes les uns contreles autres, la société civilisée est constamment menacée de ruine."Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation (1929), P.U.F. Ce que défend ce texte: Ces lignes, extraites de Malaise dans la civilisation, tentent de répondre aux questions suivantes : quelle estla source de la violence que l'homme, dans sa vie ordinaire comme dans son histoire, n'a cessé de manifester ?Cette violence lui est-elle naturelle ou provient-elle de causes purement culturelles, clairement identifiables etcontraires à sa nature ?Ce questionnement doit être replacé dans son contexte.

Freud affirme avoir été frappé par le déchaînementde violence qui s'est produit, au niveau mondial, pendant la guerre de 1914-1918, et c'est le choc que causaen lui l'ampleur de cette guerre qui l'amena à s'interroger sur la source de l'agressivité humaine.

La thèse qu'ildéfend ici cherche à dénoncer un mythe, celui de l'homme naturellement bon, de ce prétendu « êtredébonnaire, au coeur assoiffé d'amour », idée que répandit en particulier Rousseau au XVIII siècle.Pour Freud, la violence est une donnée naturelle et «première», active et non réactive, une conduite qui puisesa source dans les instincts de l'homme.

C'est pourquoi elle peut être rangée au rang de ses besoins, commel'atteste l'expression « besoin d'agression ».

Quelles preuves peut-on donner de cela ? Il suffit de constaterce que nous enseignent les crimes entre individus, comme ceux commis entre les peuples.Le « prochain », c'est-à-dire l'autre qui partage avec moi la vie en société, n'est pas seulement celui dontl'entraide et la coopération permettent, grâce à la division du travail, l'émergence d'une société complexe etorganisée suscitant l'éclosion de tous les fruits de la vie civilisée.

La philosophie a trop insisté sur la valeur d'«auxiliaire », c'est-à-dire d'aide, que chaque homme représente pour tous les autres.

Elle a trop insisté aussisur le fait que les hommes et les femmes, comme objets sexuels possibles, sont la condition de la reproductionde l'espèce.En réalité, la principale fonction ou signification d'autrui est d'être un objet de tentation, une cible sur laquelleje vais être tenté de « défouler » mes pulsions agressives.

C'est donc bien autrui qui me permettra d'avoircette forme de jouissance qui naît lorsqu'un besoin est satisfait, et ce besoin particulier, Freud l'a nommé«besoin d'agression».C'est pourquoi la thèse soutenue par ce texte tient principalement en ces lignes : «l'homme est, en effet,tenté de satisfaire son besoin d'agression aux dépens de son prochain».

De cet enseignement, la sagesseantique a même tiré un proverbe que le philosophe anglais Thomas Hobbes rappela au XVII siècle dans sonouvrage Du citoyen : « Homo homini lupus » (l'homme est un loup pour l'homme).

Ce à quoi s'oppose cet extrait: Freud s'oppose ici à tous ceux qui, comme Rousseau, font de la violence humaine une conséquence de la vieen société.

Ce dernier pose en effet que les hommes, à l'état de nature, connaissent cette solidarité mutuelleque fonde le sentiment de la pitié.

Par « pitié », Rousseau entendait la capacité de se mettre à la place decelui qui souffre, capacité qui amenait tout homme à aider son prochain.

Or l'état de société est venu rompreune telle solidarité en créant, avec l'invention de la propriété privée, les injustices qui poussèrent les hommesà s'opposer et non à s'entraider.Freud rejette une telle conception.

Selon lui, la tendance de l'homme à l'agressivité n'est pas seconde etdérivée, mais première et naturelle.

Nous en faisons l'expérience lorsque nous éprouvons en nous la violenceimmédiate de ce que les philosophes de l'âge classique ont appelé les « passions », c'est-à-dire les sentimentsque la raison ne contrôle pas, comme la haine et la colère.

Une fois admise la réalité de cette agressivité, ilfaut alors livrer la conclusion qui s'impose : elle « constitue le principal facteur de perturbation dans nosrapports avec notre prochain ».

Autrement dit, elle n'est pas un phénomène social provisoire, appelé àdisparaître avec l'émergence de sociétés ou de systèmes politiques plus justes.C'est une donnée indépassable de la nature humaine, sans solution définitive.

Aussi, contrairement à cequ'affirme Rousseau, il faut inverser les perspectives que ce dernier avait établies.

On ne doit pas dire que. »

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