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l'Homme est-il un animal métaphysique ?

Publié le 22/11/2005

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Introduction   -La métaphysique, selon la définition d'Aristote, est la "science des premiers principes et des premières causes", c'est-à-dire le savoir de ce à partir de quoi tout s'explique et ce qui ne dérive donc d'aucun principe antérieur de justification : la métaphysique est la science de l'absolu. -L'homme est l'être qui rend la métaphysique possible, car il est seul capable d'accéder à des vérités et des principes qui excèdent le seul monde du vécu immédiat. -Or, l'homme est également, et peut-être surtout, un animal, c'est-à-dire un être vivant doué d'un corps et de besoinsqu'il partage avec les autres êtres vivants. -L'homme se définit-il donc absolument par sa nature "métaphysique", ou bien celle-ci ne constitue-t-elle qu'un reflet de son animalité même ? Mais si la métaphysique est rendue possible par l'homme, ne peut-on pas voir dans ce concept même d' "homme" un principe métaphysique, voire peut-être le principe métaphysique à partir duquel toute autre vérité métaphysique s'articule ? Comment penser les concepts d'animalité et de métaphysique dans l'homme, et comment penser leur relation en lui ?     I. L'homme est un animal métaphysique, car il a seul accès aux vérités intelligibles (Aristote)   -L'homme a seul la capacité de s'étonner de ce que les choses sont ce qu'elles sont, de ce que rien ne va de soi : la philosophie vient de cet étonnement et de cette curiosité initiales. -L'âme humaine est constituée de trois parties différentes dans leur essence : les deux premières parties (végétative et sensible) sont communes aux autres êtres vivants ; mais seul l'homme possède la partie intelligible, par laquelle il peut accéder à des principes inconditionnés et absolus. L'homme est donc un animal métaphysique, du fait de la constitution spécifique de son âme.

-La métaphysique, selon la définition d'Aristote, est la "science des premiers principes et des premières causes", c'est-à-dire le savoir de ce à partir de quoi tout s'explique et ce qui ne dérive donc d'aucun principe antérieur de justification : la métaphysique est la science de l'absolu. -L'homme est l'être qui rend la métaphysique possible, car il est seul capable d'accéder à des vérités et des principes qui excèdent le seul monde du vécu immédiat. -Or, l'homme est également, et peut-être surtout, un animal, c'est-à-dire un être vivant doué d'un corps et de besoinsqu'il partage avec les autres êtres vivants. -L'homme se définit-il donc absolument par sa nature "métaphysique", ou bien celle-ci ne constitue-t-elle qu'un reflet de son animalité même ? Mais si la métaphysique est rendue possible par l'homme, ne peut-on pas voir dans ce concept même d' "homme" un principe métaphysique, voire peut-être le principe métaphysique à partir duquel toute autre vérité métaphysique s'articule ? Comment penser les concepts d'animalité et de métaphysique dans l'homme, et comment penser leur relation en lui ?

« Les exemples que donne Aristote sont éclairants ; les premières recherches se concentrèrent sur les objets à notreportée, puis les phases lunaires, puis le cours du Soleil, puis la formation de l'Univers.

Deux points sont remarquables: D'une part, la philosophie n'est pas ici séparée de la science ; les exemples de recherches philosophiques sontdes exemples qu'on qualifierait aujourd'hui d'astronomiques.

En fait la séparation de la science d'avec la philosophieest très tardive.

Elle date du XVIII ème siècle, et tous les grands noms de la philosophie furent aussi, jusqu'à cetteépoque au moins, des grands noms des sciences.

D'autre part, l'étonnement e s'exerce pas sur des choses extraordinaires, mais tout simplement devant ce qui est,et dont la nature nous offre chaque jour le spectacle comme la course du Soleil, les marées, etc.

La philosophieessaie, tente, de rendre compte de ce qui est.

C'est-à-dire de l'expliquer.

Soit simplement en en énonçant lesmécanisme, soit en essayant d'en donner le sens.

On en arrivera ainsi à des questions dites métaphysiques : «Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » (Leibniz).Enfin, si la philosophie, selon Platon, commence par l'aveu de l'ignorance, son but est de faire cesser celle-ci.

Sonbut est la connaissance.

Aristote insiste sur ce point essentiel, sur l'image que la science et la philosophie se fontd'elles-mêmes : « Il est évident qu'ils poursuivaient la science pour savoir, et non en vue de quelque autre utilité.

»Les philosophes recherchent le savoir pour le savoir et non pour une quelconque utilité pratique immédiate.

Cela neveut en aucun cas dire que la philosophie n'a aucun intérêt.

Mais d'abord, qu'elle n'a pas pour but de satisfaire unbesoin, qu'il soit vital ou de confort.

C'est la preuve que donne Aristote : « Presque tous les arts qui regardent lesbesoins et ceux qui s'appliquent au bien-être, étaient connus déjà quand on commença à chercher les explicationsde ce genre.

» C'est quand les problèmes urgents de la vie sont résolus, que l'on se lance dans les sciences ou larecherche.

La philosophie n'est donc pas une discipline asservie, liée aux nécessités vitales ou à la recherche d'unconfort matériel.

Elle est une activité libre, qu'on exerce pour son propre plaisir, pour son intérêt intrinsèque.

Enclair, c'est une activité libre parce que désintéressée.« Ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale, puisque seule elle est àelle-même sa propre fin.

Aussi est-ce encore à bon droit qu'on peut qualifier de plus qu'humaine sa possession.

»C'est une constante de la philosophie grecque, et de la façon dont elle s'interprète : la philosophie nous arrache à lacondition simplement humaine , d'être périssable et obnubilé par sa survie, pour nous faire participer à un plaisir divin: la compréhension pure et désintéressée.Il se peut que cette vision paraisse naïve, après que Marx a assigné comme tache à la philosophie, non plus deconnaître le monde mais de le transformer, et surtout que Descartes a fait comprendre que la science se doit deviser notre bien-être.

Mais elle est aussi le rappel que l'homme ne se réduit pas à un simple être naturel mais qu'il apart à un autre type de plaisir, celui de la compréhension, voire de la compréhension.Aristote nous rappelle que la philosophie naît et se nourrit d'un étonnement devant ce qui est.

Ce spectacle dumonde entraîne, pour le « naturel philosophe », le désir de comprendre l'ordre du monde, la nature des choses.

Ence sens la naissance de la philosophie est contemporaine des sciences sans pourtant s'y réduire.

Enfin Aristote notequ'il existe chez tout être humain un plaisir désintéressé de comprendre, qui se manifeste aussi dans l'art, mais quiatteint son sommet dans la philosophie, laquelle nous fait participer, autant qu'il est possible, à une vie digne desdieux.

II.

La métaphysique est bien le propre de l'homme, mais de l'homme comme animal, en tant qu'être mûpar une Volonté de puissance négatrice (Nietzsche).

-La volonté de vérité n'est qu'une façade derrière une volonté de néant, de destruction, c'est-à-dire de dénégationde la vie.

Les forces obscures qui sont à l'oeuvre dans l'homme créent le besoin de la métaphysique pour pouvoir seretourner contre elles-mêmes : la métaphysique constitue donc l'expression la plus complète du nihilisme occidental.-La vie, à travers l'homme, lui fait ainsi forger la fiction des "arrières-mondes", par laquelle on cherche à fuir laréalité ; la métaphysique, c'est la meilleure manière qu'a trouvé l'homme pour refuser le monde de la vie, de laVolonté de puissance.

Le simple homme est donc encore un être métaphysique, en tant qu'être déniant sa naturecorporelle, animale, et irrationnelle.

III.

L'homme est un animal métaphysique, à chaque fois qu'il se voile à lui-même sa propre nature, c'est-à-dire précisément à chaque fois qu'il se voit homme (Heidegger) -L'homme est une fabrication de l'homme, il est une manière, pour le Dasein , de se détourner de sa nature ontologique pour s'identifier à sa nature ontique : l'homme se perçoit lui-même à travers les concepts et catégoriesforgées par une ontologie déchue ; il se perçoit comme animal rationale , alors que cette caractérisation n'a aucune pertinence ontologique réelle, puisqu'elle met l'homme au même rang que les autres étants animés, alors mêmequ'elle possède cet avantage certain d'une précompréhension ontologique de l'être.-L'humanisme, c'est la pensée humaine faite métaphysique, c'est le voilement de la question de l'être par celle del'essence de l'étant.

L'humanisme constitue la structure même de toute pensée métaphysique possible, en tant quecette dernière conçoit l'homme comme se situant au centre de l'étant.

L'homme est donc un animal métaphysique, àchaque fois qu'il se perçoit précisément comme animal, et donc comme homme ; or, l'homme est avant tout un être-là, un être dévoilant le Là de l'être en sa clairière même.

Conclusion. »

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